vendredi 1 décembre 2017

Brazzaville, la république en fête !

Au Congo, le 28 novembre est jour férié. On fête la proclamation de la République, fondée en 1958. 
Elle fut proclamée à Pointe-Noire (actuelle deuxième grande ville et capitale économique du pays), à l'époque du Moyen-Congo, alors colonie française (l'indépendance du Congo date du 15 août 1960).


Cette année, c'est donc le 59e anniversaire de la République congolaise !

Cette fête nationale, seulement célébrée depuis 2010, nécessite quelques préparatifs qui influent sur la circulation routière, notamment au niveau du rond-point du CCF, officiellement place de la République et l'un des centres névralgiques de la capitale.


Une partie de l'avenue Maya-Maya (boulevard Sassou Nguesso), qui part de ce rond-point et mène à l'aéroport, est alors fermée au trafic dès la veille des festivités. Deux jours durant lesquels les automobilistes doivent emprunter un itinéraire moins habituel. De fait, les abords immédiats du Chaillu sont entièrement piétonniers…



Le coup d'envoi de la journée a été donné peu après 8h, en musique. Voilà ce que je pouvais entendre depuis chez moi.



Je n'ai pas assisté au lancement du programme officiel mais, renseignements pris, le temps fort débute par le rituel de la levée des couleurs du drapeau tricolore national par un membre des Forces armées congolaises ; suivi de l'hymne national et d'une allocution (en l'occurrence cette année celle du ministre du Commerce, des Approvisionnements et de la Consommation Claude Alphonse Nsilou). Ci-dessous, article paru dans Les Dépêches de Brazzaville du 29 novembre 2017.


Arrivée sur les lieux en fin de matinée, j'ai pu constater qu'en plus des fanfares militaires, plusieurs écoles congolaises défilent en chantant, garçons et filles vêtus de leur uniforme (marron clair pour les premiers comme ci-dessous, bleu pour les secondes) ; les élèves sont encadrés par des professeurs (?).


Dans les rues alentour également, plusieurs rassemblements: des groupes d'hommes et de femmes agitant un petit drapeau national, tout en scandant des slogans (?) et chantant ; quoi exactement, je l'ignore.

Je remarque néanmoins quelques banderoles et T-shirts estampillés P.c.t. (Parti congolais des travailleurs). Ce parti (aujourd'hui au pouvoir) fut longtemps le seul autorisé par le régime.

Alors que l'an passé ce jour de fête était placé sous le signe de l'Unité et de l'Indivisibilité de la République (la banderole du 58e anniversaire proclamait fièrement « Vive la République, Une et Indivisible ! »), cette année c'est le Travail qui est mis à l'honneur.


Cela ne manque pas d'ironie quand on sait que, depuis des mois (l'été dernier), les fonctionnaires peinent à être payés. D'où des grèves depuis septembre-octobre au CHU, à l'université et dans de nombreuses écoles publiques. Ci-dessous un extrait des Dépêches de Brazzaville du 25 novembre 2017.


En fin de matinée, j'ai échangé avec quelques personnes croisées dans la rue, dont un homme privé de salaire depuis août. On devine les difficultés du quotidien lorsqu'il faut malgré tout nourrir une famille et payer un loyer. Cette situation catastrophique avait d'ailleurs poussé un membre du personnel du centre hospitalier universitaire à venir héberger sur son lieu de travail, accompagné de femme et enfants, ayant été chassés de leur domicile.

Malgré les arriérés de salaires et les drames humains qu'ils engendrent, la population demeure calme… et continue de se rendre au travail, sans contrepartie financière.

Autour de la place de la République un peu avant midi, l'activité était légitimement moindre par rapport à un jour classique ; mais ce lieu de vie est toujours (très) animé. Même si le temps fort de la fête avait pris fin un peu plus tôt, des personnes continuaient de chanter et danser. Un petit aperçu sonore…




Profitant d'une circulation encore entravée (et donc limitée), j'ai pu approcher les parterres du rond-point joliment aménagé. D'habitude en effet, impossible de voir de près les diverses plantations qui l'agrémentent.



Pour la fête, le pourtour du rond-point semble même avoir été repeint !



Quant aux trottoirs d'en face, plusieurs donnaient à voir des cartes administratives du Congo, posées de-ci de-là ; c'est toujours instructif et, personnellement, j'adore les cartes !





À proximité immédiate, un superbe hibiscus en fleurs. Celles-ci sont d'un rouge magnifique.


Enfin, sur le chemin du retour, flânant dans les quartiers environnants, je suis tombée en arrêt et sous le charme d'un pommier d'amour.

Un arbre qui porte assurément bien son nom et qui a merveilleusement clôturé cette promenade de jour de fête. 


 

3 commentaires:

  1. Hélas! Ce nest pas jour de fête pour tout la population....dommage pour un pays qui a beaucoup de ressources. Espérons pour eux en des jours meilleurs.

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  2. En effet, même si beaucoup de Congolais peuvent sembler résignés, il faut leur souhaiter un avenir plus souriant.

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  3. Espérant un jour à l'autre pour célébrer cette journée magnifique comme le 28 novembre

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