Au Congo, le 28 novembre est jour
férié. On fête la proclamation de la République, fondée en
1958.
Elle fut proclamée à Pointe-Noire (actuelle deuxième grande ville et capitale économique du pays), à l'époque du Moyen-Congo, alors colonie française (l'indépendance du Congo date du 15 août 1960).
Elle fut proclamée à Pointe-Noire (actuelle deuxième grande ville et capitale économique du pays), à l'époque du Moyen-Congo, alors colonie française (l'indépendance du Congo date du 15 août 1960).
Cette année, c'est donc le 59e
anniversaire de la République congolaise !
Cette fête nationale, seulement
célébrée depuis 2010, nécessite quelques préparatifs qui
influent sur la circulation routière, notamment au niveau du
rond-point du CCF, officiellement place de la République et l'un des
centres névralgiques de la capitale.
Une partie de l'avenue Maya-Maya
(boulevard Sassou Nguesso), qui part de ce rond-point et mène à
l'aéroport, est alors fermée au trafic dès la veille des
festivités. Deux jours durant lesquels les automobilistes doivent
emprunter un itinéraire moins habituel. De fait, les abords
immédiats du Chaillu sont entièrement piétonniers…
Le coup d'envoi de la journée a été
donné peu après 8h, en musique. Voilà ce que je pouvais entendre
depuis chez moi.
Je n'ai pas assisté au lancement du
programme officiel mais, renseignements pris, le temps fort débute
par le rituel de la levée des couleurs du drapeau tricolore national
par un membre des Forces armées congolaises ; suivi de l'hymne
national et d'une allocution (en l'occurrence cette année celle du
ministre du Commerce, des Approvisionnements et de la Consommation
Claude Alphonse Nsilou). Ci-dessous, article paru dans Les Dépêches de Brazzaville du 29 novembre 2017.
Arrivée sur les lieux en fin de
matinée, j'ai pu constater qu'en plus des fanfares militaires,
plusieurs écoles congolaises défilent en chantant, garçons et
filles vêtus de leur uniforme (marron clair pour les premiers comme ci-dessous, bleu
pour les secondes) ; les élèves sont encadrés par des
professeurs (?).
Dans les rues alentour également,
plusieurs rassemblements: des groupes d'hommes et de femmes agitant
un petit drapeau national, tout en scandant des slogans (?) et
chantant ; quoi exactement, je l'ignore.
Je remarque néanmoins quelques
banderoles et T-shirts estampillés P.c.t. (Parti congolais des
travailleurs). Ce parti (aujourd'hui au pouvoir) fut longtemps le
seul autorisé par le régime.
Alors que l'an passé ce jour de
fête était placé sous le signe de l'Unité et de l'Indivisibilité
de la République (la banderole du 58e anniversaire
proclamait fièrement « Vive la République, Une et
Indivisible ! »), cette année c'est le Travail qui
est mis à l'honneur.
Cela ne manque pas d'ironie quand on
sait que, depuis des mois (l'été dernier), les fonctionnaires
peinent à être payés. D'où des grèves depuis septembre-octobre
au CHU, à l'université et dans de nombreuses écoles publiques. Ci-dessous un extrait des Dépêches de Brazzaville du 25 novembre 2017.
En fin de matinée, j'ai échangé
avec quelques personnes croisées dans la rue, dont un homme privé
de salaire depuis août. On devine les difficultés du quotidien
lorsqu'il faut malgré tout nourrir une famille et payer un loyer.
Cette situation catastrophique avait d'ailleurs poussé un membre du
personnel du centre hospitalier universitaire à venir héberger sur
son lieu de travail, accompagné de femme et enfants, ayant été
chassés de leur domicile.
Malgré les arriérés de salaires
et les drames humains qu'ils engendrent, la population demeure calme…
et continue de se rendre au travail, sans contrepartie financière.
Autour de la place de la République
un peu avant midi, l'activité était légitimement moindre par
rapport à un jour classique ; mais ce lieu de vie est toujours
(très) animé. Même si le temps fort de la fête avait pris fin un
peu plus tôt, des personnes continuaient de chanter et danser. Un
petit aperçu sonore…
Profitant d'une circulation encore
entravée (et donc limitée), j'ai pu approcher les parterres du
rond-point joliment aménagé. D'habitude en effet, impossible de
voir de près les diverses plantations qui l'agrémentent.
Pour la fête, le pourtour du
rond-point semble même avoir été repeint !
Quant aux trottoirs d'en face,
plusieurs donnaient à voir des cartes administratives du Congo,
posées de-ci de-là ; c'est toujours instructif et,
personnellement, j'adore les cartes !
Enfin, sur le chemin du retour,
flânant dans les quartiers environnants, je suis tombée en arrêt
et sous le charme d'un pommier d'amour.
Un arbre qui porte assurément bien son nom et qui a merveilleusement clôturé cette promenade de jour de fête.
Un arbre qui porte assurément bien son nom et qui a merveilleusement clôturé cette promenade de jour de fête.
Hélas! Ce nest pas jour de fête pour tout la population....dommage pour un pays qui a beaucoup de ressources. Espérons pour eux en des jours meilleurs.
RépondreSupprimerEn effet, même si beaucoup de Congolais peuvent sembler résignés, il faut leur souhaiter un avenir plus souriant.
RépondreSupprimerEspérant un jour à l'autre pour célébrer cette journée magnifique comme le 28 novembre
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