Rwanda


Vol retour sur Brazzaville : il était moins une !


Le matin du départ est tristounet : non seulement c'est la fin des vacances mais il pleut ! Matin chagrin…


Nous prenons un petit-déjeuner plus léger qu'à l'habitude car nous sommes pressés par le temps. Le décollage est prévu à 9h et il y a au moins une demi-heure de route jusqu'à l'aéroport. Nous avons donné rendez-vous à Calixte à 7h30. Nous partons à l'heure, à 5 minutes près. Je pressens déjà que ça risque d'être (trop) juste… 

D'ailleurs, durant tout le trajet, je regarde la montre avec anxiété. Nous avons effectivement visé trop juste. Il aurait fallu quitté le Peponi bien plus tôt. Car il y a de la circulation, particulièrement dense dans la direction opposée.

Arrivés à l'entrée du périmètre de l'aéroport, deux voitures étant à l'arrêt pour être fouillées (procédure de sécurité normale), le chauffeur trouve préférable de passer par l'autre entrée. Nous contournons alors le site, ce qui prend un certain temps ; pour finalement nous retrouver à plusieurs véhicules bloqués pour cause de vérifications (mesures de sécurité concernant nos bagages et la voiture).

Nous sommes plusieurs, dont des personnels de navigation (pilotes, stewards et hôtesses de Rwandair) à devoir patienter durant la procédure. Un chien renifleur s'affaire autour des valises. Il ne trouvera rien de suspect…

L'œil rivé sur la montre, je me dis alors que l'avion va partir sans nous ! Car une fois remontés dans les voitures, il nous faut encore rejoindre l'aérogare qui n'est pas tout près. Tout en sachant qu'il y aura à nouveau des fouilles de bagages et de vêtements à l'entrée avant d'accéder enfin au comptoir d'enregistrement.

Et comme nous ne sommes pas seuls à prendre l'avion, nous devons patienter… Inutile de préciser qu'intérieurement, je bous. Moi qui ai l'habitude de toujours arriver suffisamment tôt pour ne pas subir ce genre de stress, je suis à la fête !

Le stress est d'autant plus grand que nous nous présentons sans nos billets d'avion ! Notre vol retour initialement prévu le lundi matin avait pu être déplacé au mercredi (ayant du annuler notre vol aller et le reporter de 24 h en raison d'un problème technique) ; mais si la compagnie nous avait bien adressé un courriel confirmant notre départ le mercredi, nous n'avions pas reçu de billet électronique attestant ce changement de vol.

Finalement, dès le premier « poste » de vérification des billets à l'entrée de l'aérogare, nous comprenons que les démarches ont été faites entre l'agence de Brazzaville et celle de Kigali. OUF de soulagement. Mais nous sommes encore loin d'effectuer l'enregistrement des bagages !

En fait, on a eu très chaud. Car il s'en est fallu de très peu, vraiment. Mais, heureusement pour nous (cela tient presque du miracle), nous arrivons avant la fermeture de l'enregistrement. Ça s'est joué à même pas 5 minutes !

Nous accédons plus sereinement à la salle d'embarquement où nous retrouvons une amie (collègue du lycée Saint-Exupéry), pour sa part de retour d'Afrique du Sud. Nous pourrons finalement nous asseoir côte à côte dans l'avion. L'occasion d'échanger sur notre séjour respectif pendant toute la durée du vol. 


Assise côté hublot, je profite de la vue. Malgré le ciel gris, je peux apprécier le survol de Kigali jusqu'à ce que les nuages empêchent toute visibilité.


En revanche, pendant le vol, il nous est possible d'admirer le paysage, très boisé et traversé de cours d'eau. Nous survolons la RDC, un très vaste territoire qui inclut la plus grande partie du bassin du fleuve Congo. La forêt tropicale couvre une partie très importante du pays. 





Le paysage entre Kinshasa et Brazzaville m'est en revanche plus familier ! Néanmoins, l'avion emprunte un couloir aérien jusqu'à la capitale de la République du Congo que je n'avais encore jamais utilisé. Car depuis le ciel, j'observe de réelles nouveautés et curiosités paysagères.



L'atterrissage s'effectue un peu brutalement. Mais sous des cieux bien plus cléments qu'au départ de Kigali. Bonne arrivée à Brazzaville!





Clap de fin à Kigali !


Le Peponi Guest House est assurément une excellente adresse. Nous l'avions découvert au début de notre séjour et en étions partis pleinement satisfaits. C'est donc lui que nous avons choisi pour les deux dernières nuits avant de rentrer à Brazzaville. Pour information, « peponi » signifie paradis en swahili !



Contrairement au séjour précédent, nous y avons également dîné. Les repas furent excellents, à l'image du petit-déjeuner. Que du "Home made"!


Aux abords immédiats du Peponi, de l'autre côté de l'enceinte du Guest House, nous apercevons des femmes ramasser des haricots et des enfants s'amuser.






Notre programme pour cette ultime journée dans la capitale rwandaise est de découvrir d'autres lieux ou curiosités de la ville. Faisant appel à Faustin, mais celui-ci étant déjà occupé, il nous envoie Calixte qui sera donc notre chauffeur pour l'après-midi. 


Partis à 13h, il nous conduit d'abord au Camp Kigali où se trouvent les stèles érigées en mémoire des dix casques bleus belges tués le premier jour du génocide le 7 avril 1994. 
La photo ci-dessous est extraite du site https://eastafricanjunglesafaris.com


Nous nous rendons ensuite dans l'ancienne propriété, devenue musée d'histoire naturelle, du premier résident allemand établi au Rwanda et fondateur de Kigali: Richard Kandt (1867-1918).



Après une promenade dans des quartiers animés de la ville, nous découvrons un petit centre d'art artisanal, plus confidentiel sans doute que le Caplaki Craft Village. J'y trouve notamment un paréo aux couleurs du Rwanda.





Le jardinier du Peponi nous ayant informés au petit-déjeuner qu'à 16h aujourd'hui se déroulerait un spectacle de danse traditionnelle dans un village de Kagugu, non loin du Peponi, nous nous y sommes rendus.


Pour y accéder en voiture, ce n'est pas chose aisée. Le chemin de terre qui mène à l'endroit indiqué est à la fois en pente et complètement défoncé, donc difficilement praticable; il aurait fallu un 4×4. Malgré tout, nous arrivons à destination. Et la surprise est totale. 

Nous entrons en effet dans l'enceinte d'une école primaire où sont réunis des enfants qui, sous la direction d'un adulte (ami du jardinier de l'hôtel), répètent des danses et chants traditionnels au rythme d'un tambour.



 
Ils se répartissent en trois groupes d'âge : jusqu'à 8 ans, les 12-15 ans et les 16-18 ans. Pendant une bonne heure, nous assistons à leur spectacle. Car il faut les voir danser et entendre chanter. Nous sommes admiratifs devant l'endurance physique et vocale des jeunes garçons et filles de cette petite troupe.

Tous ont visiblement le rythme dans la peau.

La représentation terminée, le coach (ainsi se fait-il appeler) nous invite à nous présenter (en anglais, lui traduisant aux enfants). Et avant de partir, nous prenons des photos de groupes ou individuelles, selon la demande. Un moment très joyeux pour les enfants comme pour les adultes !




Enfin, nous terminons notre tour dans Kigali à la recherche de thé vert et noir d'une marque précise. Nous pensions qu'elle était facile à trouver ; il n'en fut rien. Après plusieurs arrêts infructueux dans des supérettes, nous finissons tant bien que mal par trouver ce que nous souhaitions. Et encore n'avons-nous pu acheter qu'une seule boîte de thé vert ! À croire qu'en ce premier jour de mai, fête du travail (et jour férié), aucune livraison n'a eu lieu sur Kigali (qui signifie grand, vaste). 

Davantage de photos à découvrir ici.

 

Retour sur Kigali via le parc des Volcans


Nous quittons le Home Saint-Jean à 9h30 après une nuit très humide. D'ailleurs au petit matin, nous assistons au ballet d'une pirogue de pêcheurs jetant et remontant le filet avant de subir une très forte averse.



À peine partis, nous apercevons très vite quelques bateaux de pêche typiques. Pas des pirogues comme celle observée depuis la terrasse à l'heure du réveil mais des grandes barques avec de grandes perches (ces bateaux de pêche traditionnels sont emblématiques du lac Kivu).




La route que nous empruntons pour nous rendre au parc des Volcans est évidemment très sinueuse : des collines et montagnes à perte de vue ! En raison des pluies fortes et répétées, de nombreux éboulements de terre et/ou de roches émaillent les pentes et les fossés. Ils vont parfois jusqu'à obstruer la moitié de la route.




Outre des champs de thé, bananeraies et forêts d'eucalyptus, les cultures de maïs, sorgho et canne à sucre complètent le paysage. Dans certains villages, des ravines creusées par les fortes pluies ont emporté quelques maisons en briquettes et torchis.





Notre itinéraire est une alternance de pluie, de soleil et de brouillard au gré de l'avancée de notre périple. Finalement, il nous est impossible d'apercevoir les volcans tant la brume est présente. Nous décidons donc de poursuivre vers Kigali.


En chemin, nous repérons des ruches à l'image de celles présentées au musée ethnographique de Butare. Autour de certaines, les abeilles sont bien visibles, tournoyant à l'une des extrémités de la ruche. Les ruches sont posées assez haut sur des branches.





Peu après la fabrique de Sorwathé, nous nous arrêtons pour acheter le thé produit localement. Au même endroit (une épicerie boulangerie), nous jetons notre dévolu sur une grosse et belle brioche que nous entamons aussitôt. Un régal !


Dans le fond d'une vallée, une rivière serpente, couleur marron (due aux fortes pluies) et bordée de bambous qui forment une haie sur chaque rive.




Les ruches étant assez nombreuses en bordure de route, on en profite pour demander où acheter du miel non transformé. On s'arrête assez rapidement à une petite boutique qui, par chance, en vend. Les alvéoles sont encore bien visibles et quelques abeilles sont distinctes de-ci de-là dans le pot en plastique transparent.





Nous arrivons à Kigali peu avant 16h. La capitale est toujours très animée!

 



Jean-Bosco nous dépose au Peponi Guest House où nous terminerons notre séjour. À peine les valises montées dans les chambres, nous rejoignons la piscine. L'eau n'est pas particulièrement chaude mais une fois dedans, on apprécie d'y être ! Une excellente manière de clôturer la journée.


Davantage de photos à voir ici.





Pause au bord du lac Kivu (part 2)

Malgré les fortes pluies d'orage de la nuit, celle-ci fut douce. La quiétude des lieux est réelle. Au réveil, je sors sur la terrasse pour admirer encore et toujours le paysage. Je ne m'en lasse pas. Le Home Saint-Jean offre une vue panoramique sur le lac Kivu. Ce matin, c'est pause pour pleinement profiter de la beauté du site.




Cela tombe bien car des trombes d'eau s'abattent subitement sur Kibuye vers 11h. Au point de ne plus rien voir du paysage alentour. Un vrai rideau de pluie ! Mais au bout d'un quart d'heure, tout est fini et la visibilité redevient totale.


J'ai une pensée néanmoins pour ceux qui se trouvent alors en bateau sur le lac. Certes l'embarcation possède un toit en bâche (du moins les bateaux qui promènent des touristes) mais aucune protection latérale. La violence de l'averse fut telle que rien ni personne à bord n'a pu ressortir sec de l'épisode pluvieux.

Nous partons vers 15h pour une balade à pied dans les environs. En passant devant des chambres, on voit justement un de ceux partis sur le lac quelques heures plus tôt mettre à sécher pantalons et chaussures !






Sur notre chemin, nous prêtons particulièrement attention à la nature qui nous entoure (arbres, oiseaux, cultures, paysage). 





Nous observons deux hommes autour de leurs bassins d'élevage de poisson. Une pancarte indique une ferme d'élevage en cage des tilapia.



La pisciculture est assez développée sur le lac Kivu, nous avons pu le constater sur la route depuis Kamembe. Non loin de cette ferme, en bordure du lac, on remarque la présence de drôles de nids d'oiseaux surplombant l'eau. Certains oiseaux ont vraiment de très jolies couleurs.

En revenant sur le Home Saint-Jean, nous apercevons une stèle commémorative du génocide perpétré en 1994 contre les Tutsis. Elle est située peu avant l'entrée du site de l'église dédiée à Saint Pierre.




Devant celle-ci se trouve un petit mémorial abritant les restes de victimes du génocide. Un ossuaire est visible. La volonté de donner à voir des crânes et ossements humains participe du devoir de mémoire. L'inscription "never again" (que l'on peut traduire par "plus jamais ça") entend également contribuer à une prise de conscience de l'horreur dont le pays a souffert. 


Nous entrons dans l'église pour nous recueillir quelques instants. Plus tard, en rejoignant l'hôtel, nous découvrons un autre mémorial, donnant à lire les mêmes inscriptions. Situé juste à l'entrée du Home Saint-Jean, mais un peu en retrait, nous ne l'avions pas remarqué la veille.

D'autres photos à voir ici.



Le lac Kivu (part 1)


Comme les précédentes, la nuit au Peace Guest House a été très bonne. Et comme toujours jusqu'à présent, c'est seulement au petit matin que nous avons véritablement découvert le site.


Le cadre est très beau et le calme absolu. Au réveil, la vue sur le lac est magnifique. Un petit tour du propriétaire s'impose pour apprécier les lieux et alentours. Le site dispose d'un immense jardin qui plonge vers le lac.






Je découvre de très beaux anthuriums, à proximité du restaurant où nous prenons le petit-déjeuner en terrasse vers 9h.

 
Quelques coupures de courant se manifestent à nouveau mais restent de courte durée. Le manager de l'hôtel est très sympathique et soucieux du bien-être de ses clients. Il nous offre d'ailleurs trois petits "paniers" à fruits composés de petites bananes, fruits de la passion et tree tomato (arbre ci-dessous) pour le petit creux sur la route !



D'autres photos du site à découvrir ici.

Nous quittons Cyangugu pour Kibuye vers 10h45. Nous allons longer le lac vers le Nord. Beaux paysages en perspective ! Et en effet, rizières, plantations de thé, séchage du café, vues sur le lac ponctuent notre itinéraire. L'occasion aussi de voir s'affairer les habitants aux champs ou sur la route.






Plus de photos à découvrir ici.

Nous arrivons peu avant 14h à Kibuye et à notre hébergement pour les deux nuits à venir, le Home Saint-Jean, avec vue imprenable sur le lac Kivu. Nos chambres ont un balcon ; royal ! 




Aussitôt l'enregistrement effectué, nous partons à 15h pour une balade en bateau sur le lac.


Nous remarquons plusieurs constructions d'hôtels, nichées sur des promontoires avec vue plongeante sur le lac. Certaines structures hôtelières sont des investissements d'origine australienne, étasunienne ou rwandaise.
Le choix de l'emplacement est évidemment fonction du point de vue sur le lac.



Celui-ci mesure 250 à 500 m de profondeur. Il est peu poissonneux car, en divers endroits, le fond du lac dégage des émanations de méthane.
Ce gaz est d'ailleurs exploité ; des usines sont visibles depuis l'île Napoléon par exemple.


Pendant la promenade lacustre, nous avons observé des cormorans qui n'ont pas tardé à s'envoler à notre approche.




Nous avons débarqué sur l'île Napoléon (étape finale de la balade), refuge des chauves-souris ou roussettes (se nourrissant de bananes, avocats et goyaves) et hébergeant également des vaches et chèvres. Le calme était absolu, jusqu'à ce que notre pilote et guide fasse sortir les roussettes de leur cache en poussant des cris.




Cette île est leur dortoir ; elles se déplacent en journée dans les îlots alentours pour manger d'autres fruits que les goyaves présentes sur l'île.

Sur le chemin du retour, nous avons également posé les pieds sur la petite île des étoiles, histoire d'en faire le tour. Les goyaviers y sont rois !



Au final, nous avons effectué une superbe promenade dans un bateau rien que pour nous trois !
Et, cerise sur le gâteau, nous avons regagné l'hôtel juste avant la pluie et l'orage !


Plus de photos à voir ici.
 


Dans la forêt de Nyungwe


La nuit passée à l'hôtel Maison-Sifa à Butare fut excellente. Un personnel très serviable et un dîner délicieux la veille au soir. Idem du petit déjeuner. Arrivée à la nuit tombée, c'est seulement au réveil que je découvre l'extérieur de la propriété. Un grand jardin et un petit potager, le tout parfaitement entretenu au même titre que la maison.





La terrasse étant déjà très ensoleillée à 8h, nous avons pris le petit-déjeuner sous la rotonde. Un vrai bonheur!



Davantage de photos de la propriété ici.

Nous quittons ce merveilleux endroit vers 9h30 pour nous rendre dans la forêt de Nyungwe. Sur la route, nous contemplons les paysage de rizières, cultivées notamment par des prisonniers de droit commun (reconnaissables à leur uniforme orange). Ils y travaillent dans le cadre de travaux d'intérêt général (TIG).





Les plantations de thé sont également légion. Intriguées par la fabrication de la bière de banane (urwagwa), découverte la veille au musée ethnographique, nous demandons à notre chauffeur Jean-Bosco un arrêt dans une petite échoppe pour goûter à cette boisson locale. Plutôt costaude la bière de banane ! Très proche du rhum ou de quelque chose de ce genre. À consommer avec modération !



Les paysages sont toujours aussi magnifiques.






D'autres photos prises sur la route ici.

Peu de temps après l'entrée officielle dans le Parc national de Nyungwe, sur le bord de la route, nous remarquons à deux reprises des singes à poils noirs et blancs, a priori des Colobes.


Arrivés au Nyungwe Park centre vers 12h30, nous sommes prêts pour le trail des Acajous (Umuyove Trail) : une randonnée découverte de près de 4h débutée sous une bonne pluie (forêt équatoriale oblige !) qui n'a cependant pas duré. De fait, nous avons pu profiter pleinement de cette marche, malgré les pieds dans la gadoue !






Outre les différentes essences d'arbres, les végétaux et les multiples espèces d'oiseaux, nous avons pu observer pendant un long moment deux singes argentés (escalade, nourriture de feuilles, saut d'arbres en arbres). Ils sont particulièrement discrets, les repérer n'est pas facile.










La topographie du circuit étant constituée de descentes et montées, souvent très raides, nous étions en sueur de retour au centre. Mais ce fut assurément une très belle randonnée. Notre guide Jean-Pierre y a beaucoup contribué !









Plus de photos de la forêt à découvrir ici.

De là, nous avons repris le RAV4 et poursuivi notre périple jusqu'au lac Kivu à Cyangugu, non loin de Kamembe. C'est là que nous passerons la nuit, au Peace Guest House.
À notre arrivée, le quartier où se situe notre hébergement était plongé dans le noir (apparemment en raison des fortes pluies). Nous avons donc rempli les formalités à la réception à la lampe torche. Heureusement, le courant est vite revenu.

Conduits dans le bungalow qui nous était réservé, nous avons remarqué que certains détails laissaient à désirer. La salle de bain en particulier (très vétuste et pas vraiment nettoyée). D'ailleurs, il n'y avait pas d'eau chaude ! Malgré cela, le bungalow se présente comme un hébergement très agréable.

Le dîner servi dans le restaurant du Peace hotel fut de bonne qualité. Nous avons mangé avec appétit, après tant d'efforts consentis ! 


Direction le sud !


Nous quittons le Peponi Guest House peu avant 10h le jeudi. À la sortie de Kigali, nous prenons la direction de Huye. Le paysage est verdoyant et montagneux; les collines sont partout ! Les pentes sont systématiquement aménagées et cultivées.




Le pays est notamment un grand producteur-exportateur de café et de thé (noir et vert). Rubaya-Nyabihu Tea Compagny est la principale société productrice et appartient à Rwanda Mountain Tea Ltd.


Cette journée est consacrée à la visite de trois musées.
Le premier est le musée de l'histoire ancienne du Rwanda, d'avant la colonisation. Il est aussi appelé King's Palace museum. Il se situe à Nyanza et abrite deux palais royaux, l'un ancien et traditionnel (une reconstitution), l'autre moderne.


La maison du roi traditionnelle correspond à une grande hutte (à l'époque où il était itinérant), possédant un enclos et deux autres petites huttes par derrière (l'une pour la jeune fille gardienne du lait et l'autre pour le gardien de la bière).



Le bâtiment est de taille : 15 m de diamètre et 7 m de hauteur.
L'entrée de la hutte royale (celle du roi Yuhi Musinga en 1918) est constituée de seuils en argile à lobes multiples. Des calebasses de bière de banane, entre autres, sont exposées à l'intérieur.




Le plafond de la hutte (appelé igisenge) est la partie centrale du dôme, élément architectural le plus important.


Dans la chambre, on peut notamment voir des draps de lit en peau d'écorce battue de ficus…

Non loin des trois huttes se trouve l'enclos qui enferme des vaches sacrées ou nobles dites inyambo. Leurs cornes sont vraiment impressionnantes !


Le troupeau est plutôt paisible et placé sous la surveillance d'un vieil homme qui en prend soin. Ce berger bichonne ses bêtes et leur chante des poèmes pastoraux.


Nous sommes invités à poser avec la « meneuse » du troupeau royal. Ces vaches participent à des processions. Elles sont élevées pour le prestige, et non pour le lait ou la viande.


À proximité immédiate de ces huttes reconstituées, le palais moderne datant de 1932. Le contraste est évidemment saisissant. Peu de mobilier d'époque à l'intérieur (ex : deux ou trois armoires), la furie des génocidaires en 1994 ayant mis à mal de nombreux biens et objets (pillage, destruction).




Davantage de photos du musée ici.

Le deuxième musée est celui des Arts de Rwesero. Il occupe le palais du roi que celui-ci n'a jamais pu habiter car il est décédé deux mois avant le déménagement. Il est situé en haut d'une colline, face à l'ancien palais de 1932. Celui-ci est facilement repérable depuis le balcon.



Il n'y a pas grand-chose à voir à l'intérieur mais, comme dans le palais précédent, les pièces sont de taille modeste. Rien de particulièrement fastueux. Le grand escalier est assez original, la balustre verticale ainsi que le haut étant constitués de lances.


D'autres photos du site ici.

Le troisième et dernier musée visité fut le musée ethnographique, situé à Butare. Ce musée national retrace la vie quotidienne dans le Rwanda traditionnel (avant 1950). L'édifice en lui-même est déjà beau à voir. Son architecture extérieure veut évoquer le Pays des Mille Collines. Par exemple, les motifs traditionnels incrustés dans la maçonnerie rappellent ceux des boucliers, des pots, des corbeilles.




Les modes de vie et savoir-faire d'avant la colonisation sont intelligemment mis en valeur et donnent à voir des objets souvent très anciens. Parmi eux, des calebasses à lait confectionnées à partir de l'écorce de bois de ficus, des pots à bière, des tambours, des ruches…

La vannerie est la production artistique la plus caractéristique et typique du Rwanda ancien. Il s'agit d'un art authentique. On découvre ainsi des stores de lit en fibres de papyrus, des paniers fins et des assiettes (en vannerie à décor).

Je découvre également un jeu très prisé en Afrique et présenté comme le plus marquant au Rwanda : le jeu des godets. Les règles diffèrent un peu d'un pays à l'autre ; elles sont réputées très complexes au Rwanda (parmi les plus élaborées et les plus difficiles). La table de jeu est appelée igisoro.


Davantage de photos ici. 

Après avoir fait quelques achats à la boutique du musée (première photo ci-dessous), nous quittons l'établissement un peu avant 19h, sous une très forte pluie ; et rejoignons au plus vite notre nouvel hébergement, seulement situé à quelques centaines de mètres. Il s'agit de l'hôtel Maison-Sifa. Malgré l'heure tardive, notre hôtesse prend le temps de nous préparer un dîner royal ! Après deux heures d'attente, nous nous attablons et faisons honneur à la cuisinière. 




Encore une journée qui a tenu toutes ses promesses !


À la découverte de Kigali (part 1)

Après une excellente nuit, nous apprécions tout autant le petit-déjeuner du Peponi Guest house. Installée face à la piscine, la salle de restauration est à l'image du lieu. Un cadre très agréable, calme et verdoyant. La vue sur les collines alentour est reposante.






D'autres photos du Peponi Guest House ici.

La première journée « découverte de la capitale » débute par la visite du musée du génocide. Si la thématique est très dure, le lieu est incontournable. Il aurait été inimaginable de séjourner à Kigali sans se rendre au mémorial.



Le site choisi pour rendre hommage aux victimes du génocide est très bien aménagé, avec des jardins parfaitement entretenus et un bâtiment abritant plusieurs salles d'exposition. Disposant d'un audio guide, nous avons ainsi pu apprécier l'ensemble des objets et documents constituant le fonds du musée.

Certains espaces sont particulièrement éprouvants. Des personnes ne peuvent d'ailleurs retenir leurs larmes voire leurs cris ou hurlements de douleur. 23 ans après le drame qui s'est déroulé en avril-juillet 1994, le traumatisme reste profond. Ces personnes sont aussitôt prises en charge et conduites dans une salle spécialement aménagée pour les accueillir et les réconforter. Quasiment tous les Rwandais ont perdu au moins un membre de leur famille pendant les cent jours qu'a duré le génocide… 


Après la visite du musée en lui-même, nous avons déambulé dans les jardins. Ils constituent un excellent sas de décompression après avoir vu et entendu tant de choses difficilement soutenables.



C'est là que se trouvent les tombes de plusieurs centaines de milliers de victimes, sous des dalles de béton, enterrées jusqu'à 4 m de profondeur.


Les noms sont gravés sur un mur érigé à proximité. Celui-ci s'enrichit de nouveaux noms régulièrement, au gré des découvertes de nouvelles fosses communes et restes humains.


D'autres photos à voir ici.

Après cela, il fallait du léger. Notre chauffeur et guide pour la journée, Faustin, nous fait alors découvrir plusieurs quartiers de la ville.





Jusqu'à nous conduire à un hôtel très chic (l'Ubumwe Grande Hotel) avec vue panoramique sur Kigali. Depuis la terrasse, le point de vue est en effet magnifique ! Le meilleur endroit selon Faustin pour embrasser du regard la capitale du Pays des Mille Collines. On le croit volontiers !






Davantage de photos ici.


Cet hôtel se situe d'ailleurs à proximité immédiate du fameux hôtel des Mille Collines, juste de l'autre côté de la rue.

 
Pendant le génocide, cet hôtel a été un abri pour plus d'un millier de Rwandais. En 2004, un film intitulé Hotel Rwanda (réalisé par Terry George), retraçait l'histoire du gérant de cet hôtel (Paul Rusesabagina) qui aurait accueilli et ainsi sauvé plus de 1200 personnes vouées à la mort.

De là, nous avons pris la direction d'un marché artisanal, le Caplaki (une coopérative d'artistes et artisans) où nous avons passé suffisamment de temps pour visiter chacune des échoppes.




Car dès que vous entrez dans l'une d'elles, vous n'avez d'autre choix que de faire de même pour les autres. Et il y en a près d'une cinquantaine ! J'ai notamment craqué pour des figurines d'animaux (éléphant, rhinocéros et hippopotame) en pierre de savon.



Il nous restait ensuite à trouver une agence de location de voiture avec chauffeur pour notre périple de cinq jours à venir dans le sud et l'ouest du pays. Faustin a su nous guider auprès de Jean-Bosco avec lequel nous avons fait affaire. Rendez-vous fut donc pris pour le lendemain matin 9h30 au Peponi Guest house.


C'est donc avec beaucoup de satisfaction que nous avons clôturé cette journée au Pili Pili, un restaurant très sympa recommandé par Faustin. L'entrée donne le ton : le pili-pili est un petit piment rouge africain. Quant au gorille, il est un peu la mascotte du pays. Le gorille des montagnes (que l'on peut observer dans le Parc national des volcans) est assurément l'animal qui attire le plus les touristes venant au Rwanda.



Dans un cadre superbe, offrant une très belle vue, nous avons apprécié (et dévoré) la cuisine proposée. Une excellente adresse à recommander !


D'autres photos de Kigali et ses habitants ici.



Départ pour Kigali : retard à l'allumage !

Notre vol au départ de Brazzaville pour Kigali était programmé le lundi à 17h10. Mais celui-ci ayant été annulé au dernier moment (une première en ce qui me concerne), la compagnie Rwandair nous a donné rendez-vous le lendemain matin 5h30 pour un décollage prévu à 7h. Cette dernière information ne nous a cependant été communiquée que tardivement le soir (vers 20h15), par téléphone. J'étais rentrée chez moi depuis 17h. La nuit fut donc courte et l'attente finalement très longue.

En effet, arrivés à l'aéroport à 5h30 comme demandé, nous avons du à nouveau faire preuve de patience. L'avion n'a quitté Brazzaville que quatre heures plus tard !




Et pas pour voler directement jusqu'à Kigali, contrairement à ce qui avait été annoncé la veille. Le vol Rwandair allait d'abord nous mener à Douala (au Cameroun) où, après quelques heures d'attente, nous prendrons un nouvel avion à 16h30 à destination de Kigali. Au final, une journée entière pour un transport aérien qui devait initialement ne durer que trois heures à peine !

 
Au moment du renouvellement des billets au comptoir de la compagnie, j'en ai profité pour demander de nous décaler le vol retour (prévu le lundi suivant, notre séjour au Rwanda devant durer une semaine). Ainsi, arrivant à Kigali le mardi soir, nous en repartirons huit jours plus tard, le mercredi matin. De fait, nous ne perdons aucun jour de visite sur place. Nous en gagnons même un ! Une consolation malgré tout.

Dans la mesure où nous n'étions pas beaucoup de passagers à embarquer, peut-être une vingtaine, alors que nous semblions davantage à attendre la veille, je devine que certains ont changé leur billet pour partir sur d'autres vols…

À l'approche de la capitale camerounaise, je me positionne côté hublot pour admirer la vue (le reste du vol s'est effectué au-dessus de la couverture nuageuse).


D'autres photos et vidéos ici.

Arrivés à l'aéroport de Douala, une fois les formalités remplies, nous sommes pris en charge pour être conduits à un hôtel où nous pourrons nous rafraîchir, manger et nous reposer. Avant de repartir à 15h pour rejoindre l'aéroport et prendre le vol de 16h30. Rwandair s'occupe a priori très bien de ses clients que la compagnie n'a pu satisfaire (pour des raisons techniques).



D'autres photos et vidéos entre l'aéroport et l'hôtel ici.

Et nous avons été effectivement particulièrement choyés. Le personnel de l'hôtel La Falaise s'est montré à la fois chaleureux et prévenant. L'établissement est situé à une dizaine de minutes de l'aéroport international. Nous y avons pris nos quartiers un peu avant midi ; puis fait honneur au buffet.



La longue rue devant l'hôtel est très animée. J'observe avec amusement le ballet des taxi-motos qui se distinguent aisément par leur petit auvent en guise de parasol. Celui-ci est conçu pour protéger le conducteur et son passager.






Le temps de faire une pause digestive et de profiter un peu de la chambre, la navette de l'hôtel nous a ramenés à l'aéroport où nous avons décollé à l'heure. Après quelques péripéties, nous voici donc enfin "en route" pour Kigali. Arrivée prévue à 20h30 heure locale. Tout finit par arriver à qui sait attendre !



À l'aéroport de Kigali, nous achetons notre visa et récupérons aussitôt nos valises. Le chauffeur de taxi, choisi par l'hôtel qui nous hébergera pour les deux nuits à venir, est lui aussi présent. Il s'appelle Faustin. Le temps de retirer de l'argent (il s'agit de francs rwandais) au distributeur automatique de billets et nous voici partis pour le Peponi Guest house, à environ 8 km de l'aéroport.



Il est un peu plus de 21h30. Nous convenons avec Faustin qu'il sera notre chauffeur et guide pour la journée du lendemain.

Une fois l'enregistrement effectué auprès de la réception de l'hôtel, nous prenons possession de notre appartement. Un hébergement correspondant parfaitement à nos attentes. Ça commence très bien ! 

4 commentaires:

  1. Bon le début du voyage a été plutôt animé mais.....cela valait la peine de persévérer !!! Je suis certaine que ceux qui suivent ton blog ont hâte de connaître la suite!

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    1. Grosse contrariété dès le départ en effet ! Mais ce fut le seul hic de tout le voyage, séjour compris. La suite d'ici peu. Mais pas tout d'un coup !

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  2. Je découvre (très) tardivement cette nouvelle aventure .....J'attends la suite avec impatience !

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    1. La suite arrive! Beaucoup de choses à dire (donc à écrire) et montrer. Bonne découverte!

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