Zanzibar


Zanzibar by scooter (or moped)

Ayant fait part de notre projet la veille au directeur de l'hôtel, celui-ci avait aussitôt contacté un loueur de scooters. La licence nous coûte 10$ et la location du scooter pour la journée 25$. Le rendez-vous est fixé à 9h au Forodhani pour un départ prévu à 9h30, le temps de nous familiariser avec la machine (de couleur noire) et d'aller faire le plein d'essence. Car ici, a priori, la coutume est de louer le scooter avec le réservoir quasiment vide.


C'est précisément en nous rendant à la pompe que nous constatons l'absence du rétroviseur droit. Le gauche est bien là mais pas l'autre. En fait, il se trouve sous le siège, dans le coffre de rangement. Mais il est cassé. Le pompiste tente bien de le fixer mais peine perdue, ça ne tient pas. Ce n'est pas pour rien s'il était remisé sous le siège !

Reste que notre problème est de taille. En effet, en Tanzanie et donc à Zanzibar, les automobilistes roulent à gauche (reliquat de la présence britannique). Impossible donc de poursuivre notre route sans la garantie d'une sécurité maximale. Car ici, comme un peu partout en Afrique, ça roule n'importe comment, et ça dépasse sur les deux côtés.

Nous retournons donc à l'hôtel et expliquons la situation au gérant qui appelle immédiatement le loueur du scooter. Lequel arrive quelques minutes plus tard sur un magnifique scooter rouge, doté de ses deux rétroviseurs et le réservoir quasiment plein. Il s'agit de son scooter personnel. Il nous le confie donc pour la journée. Nul doute que nous sommes gagnantes au change ! Nous voici enfin parées pour un road trip sur deux roues.


Le but est de nous rendre jusqu'à la pointe nord de l'île via la côte est, pour ensuite redescendre via la côte ouest. Histoire de découvrir un peu la moitié nord de l'île principale de l'archipel.


Nous partons sans carte papier, ayant seulement téléchargé des cartes de l'île sur notre mobile (pour des raisons de place). Ça devrait suffire, les routes n'étant pas nombreuses. En fait, peu méritent ce qualificatif car la plupart des axes sont en terre avec des trous parfois énormes, obligeant les conducteurs à zigzaguer souvent. Sur un deux roues, le fessier en prend un coup ! À la fin de la journée, on aura le postérieur en compote.

Chemin faisant, on observe cependant la multiplication des travaux de voirie. Il est vrai que l'île est très touristique ; des routes dignes de ce nom se doivent de relier la ville capitale aux nombreux hôtels situés sur la côte Est et tout au nord.

Nous serons arrêtées trois fois pour vérification des papiers ; et accessoirement tentative de "racket". Si au passage l'agent de la circulation peut grappiller quelques shillings à des touristes pour améliorer l'ordinaire, pourquoi se gêner ? Mais connaissant la tactique (celle des "mange mille" au Congo), nous savons comment ne pas tomber dans le piège. Il n'empêche, cette façon de faire nous agace toujours autant.

Nous faisons un premier arrêt à Pongwe, pensant éventuellement nous baigner. Mais il s'agit d'une plage où l'activité des pêcheurs bat son plein; pas l'idéal donc. Du coup, nous repartons, cap au nord, vers Nungwi (via Matemwe). Nous garons le scooter à proximité d'hôtels et restaurants bordant une plage bien sympathique. L'eau est magnifique. Nous avons vite fait de nous y jeter. Que ça fait du bien ! Après quoi nous montons nous rafraîchir le gosier dans un bar restaurant en surplomb, tenu par un italien. Jus de fruits frais délicieux.


Nous décidons de repartir en longeant la côte, par derrière les hôtels, en suivant le chemin de terre. Nous finissons par tourner au hasard, pour descendre vers la plage. Bingo ! L'endroit est plus beau encore que le précédent. L'occasion d'une ultime baignade dans les eaux turquoises !



Le retour sur la capitale s'effectue tranquillement, du moins après que nous ayons enfin pu faire le plein d'essence. Car contrairement à ce que nous pensions, il n'a pas été facile de trouver la station service capable de nous vendre 3 litres de « premium ». Rupture complète partout, sauf à Zanzibar City ! (mais encore fallait-il le savoir)… Finalement, la 4e tentative est la bonne : face à notre désarroi, un pompiste a accepté de puiser le précieux liquide dans un grand bidon rangé avec quelques autres sur un coté de la station. Les pénuries d'essence ne sont pas une spécificité brazzavilloise !

C'est donc pleinement satisfaites que nous finissons notre périple de la moitié nord de l'île. Toutefois, avant de rentrer à l'hôtel, nous nous arrêtons au grand marché pour faire quelques courses : Fabienne veut acheter des noix de cajou. L'occasion de déambuler dans les allées bien encombrées à cette heure ; un petit air du grand souk d'Agadir…

De retour au Forodhani, nous profitons un peu de la chambre avant de sortir dîner dans les jardins du quartier. Nous terminons notre dernière soirée à Zanzibar par un petit tour dans la vieille ville. Demain matin, nous prendrons le temps de faire quelques boutiques pour acheter quelques souvenirs ; avant de prendre l'avion du retour en début d'après-midi. Les vacances s'achèvent ; les meilleures choses ont une fin. HAKUNA MATATA ! 



Promenades sur la côte orientale

Comme convenu, après le petit-déjeuner, nous partons sur la plage en direction de Jambiani. Il s'agit d'un village de pêcheurs, situé à environ 5 km de notre hôtel vers le sud. La plage qui y mène est un lieu de vie authentique car, outre les pêcheurs ramassant leurs filets, on y observe des femmes nettoyer des coquillages ; ou encore s'affairer dans des parcs à algues, cultivées à des fins alimentaires.


Car à cette heure-ci, c'est marée (très) basse. Contrairement aux plages du nord (celle de Nungwi par exemple), les plages de la côte orientale sont soumises à de forts coefficients de marée ; de fait, il n'est pas possible de se baigner tout au long de la journée, sauf à aller très loin…


Nous profitons de longer plusieurs hôtels pour jeter un œil à la carte de leur restaurant. Et observer les installations. Toutes sont plutôt bien intégrées à l'environnement; même s'il y a toujours des exceptions.

Chemin faisant, nous remarquons un type de voilier arabe traditionnel (le dhow ou boutre) revenant d'une sortie en mer (pêche? Plongée ?).

 

Prenant des renseignements sur le coût d'une éventuelle promenade, nous finissons par saisir l'occasion en plein vol. Nous embarquons à bord du bateau, direction la barrière de récifs (nous sommes dans un lagon), avec la possibilité de jeter l'ancre pour nager. Ce que nous ne manquons pas de faire ! L'eau est toujours aussi belle.





Une magnifique étoile de mer est remontée à la surface quelques secondes, avant d'être (délicatement) rejetée aussitôt.

 
Le vent souffle fort mais ne permet pas à nos deux pêcheurs de nous ramener à proximité de notre hôtel (sauf à tirer des bords pendant longtemps!). Après une heure de navigation entrecoupée d'une baignade, nous retrouvons la terre ferme. Et retournons sur nos pas, sous un soleil de plomb, pour atteindre l'hôtel vers 14h30. Pour l'heure, la marée est devenue haute.


Attablées au bar restaurant, nous commandons une boisson bien fraîche ; et nous reposons les pieds avant de gagner les transats et de plonger dans l'eau à nouveau. C'est encore le meilleur moyen pour se rafraîchir (malgré une eau à au moins 27°).

La promenade de fin de matinée-début d'après-midi a toutefois été source de coups de soleil, particulièrement sur les membres inférieurs (du haut des cuisses jusqu'aux orteils). Malgré la crème et sans que je m'en rende compte, car le vent soufflait fort. Je sens déjà que je vais souffrir pendant quelques jours…

D'autres photos à voir ici.


Le lendemain mercredi en revanche, nous prenons la direction de Paje, vers le nord. La promenade aller se déroule en grande partie les pieds dans quelques centimètres d'eau, la marée étant très basse.

 
Nous passons à proximité de cultures d'algues tandis que les amateurs de kitesurf doivent marcher longtemps avant de pouvoir s'adonner à leur sport de glisse. Ils sont assez nombreux car le vent est fort. Le site est d'ailleurs réputé pour être le meilleur spot de kitesurf sur l'île.







Nous découvrons le village de Paje, pas si petit que cela, typique et très pauvre. Nous nous engouffrons dans un dédale de ruelles, souvent sales et nauséabondes. À l'abri du vent du large, il fait une chaleur étouffante. Le contraste est donc saisissant entre les hôtels de standing en bord de plage, et la pauvreté en arrière du trait de côte…

Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons pour une baignade bienvenue. Malgré le vent qui apporte de l'air, il fait toujours aussi chaud.

D'autres photos à voir ici.

Nous profitons des transats de l'hôtel jusqu'à notre départ à 16h30. Popo, le chauffeur de taxi, est venu nous chercher pour nous reconduire à Stone Town, à l'hôtel Forodhani. Nous posons donc à nouveau nos bagages au cœur de la vieille ville.

Comme promis, nous prenons notre dîner sur la place très animée des Forodhani Gardens. Pour ma part, c'est une "pizza" locale bananes Nutella ; ma doué comme c'est bon ! Ajoutez à cela un grand verre de jus de fruits à la passion… Divin.


 
Demain jeudi, nous avons opté pour une visite de la moitié nord de l'île en scooter. Une journée qui s'annonce dores et déjà décoiffante!
 

Paje et ses environs


Après une excellente nuit, nous sortons sur le balcon et la chaleur est déjà étouffante à 8h. Le petit-déjeuner servi au Forodhani est varié et copieux. Nous avons demandé un taxi pour nous conduire sur la côte Est, à Paje, où nous allons passer les deux jours suivants. L'hôtel qui va nous accueillir se nomme On the Rock.


Nous quittons Stone Town à 11h. Notre taximan, Popo, sait que nous souhaitons qu'il n'aille pas trop vite, histoire que nous puissions observer le paysage. Et il y a beaucoup à voir de part et d'autre de la route pendant les trois quarts du parcours. Le continuum urbain depuis le départ de la vieille ville est impressionnant. Beaucoup d'échoppes « à la marocaine » le long de la route. Et une présence chinoise bien réelle (comme un peu partout en Afrique).


Nous longeons la forêt de Jozani, située au centre de l'île (celle-ci appelée Unguja). Elle est composée d'arbres d'essences rares et abrite de nombreux singes typiques de Zanzibar : les colobes à dos rouge (ou colobes roux). Une récente étude menée sur deux ans par des scientifiques de l'ONG WCS (Wildlife Conservation Society) a conclu à la présence de près de 6 000 primates de cette espèce rare. C'est, sans surprise, dans les aires protégées de l'île que ces singes sont les plus nombreux.


Nous arrivons enfin à l'hôtel On the Rock, une petite structure tenue depuis trois mois par un jeune homme autrichien (présenté comme le manager). Le cadre est superbe, les bâtiments (des bungalows) très bien intégrés à l'environnement. La plage et l'océan sont aux pieds de l'hôtel.







Une fois installées dans notre bungalow, nous enfilons le maillot de bain, direction la plage. Nous plongeons dans l'océan avec délice. L'eau est chaude, voire un peu trop en certains endroits ! Le sable blanc donne une couleur bleu turquoise à l'océan, un bleu foncé quand le fond est rocheux. Il faudrait aller très loin pour perdre pied. En fait, à cet endroit de l'île, sur plusieurs kilomètres, nous sommes dans un lagon. On aperçoit au loin l'écume des vagues venant s'écraser sur des récifs.


Nous profitons des transats pendant près de deux heures avant de regagner le bungalow. Puis, le coucher du soleil approchant, nous effectuons une promenade au bord de l'eau, vers le sud.

Nous revenons sur nos pas pour le dîner. Attendant une table donnant vue directe sur l'océan (il n'y en a que trois), nous patientons sur la plage autour d'un jus de fruits frais. Finalement, une table se libère. Tant mieux, je commençais à avoir faim!


Demain, promenade sur la plage jusqu'à Jambiani. Et baignades ! 

D'autres photos à voir ici.


Premiers pas à Zanzibar

Après l'enregistrement assez rapide de nos bagages à l'aéroport d'Arusha, nous nous envolons finalement pour Zanzibar à 13h10. Assise côté hublot, je peux observer le paysage et trouver bien des similitudes avec certains espaces de Namibie. Le vol est court et nous atterrissons sur l'île de Zanzibar, à Zanzibar City, une heure et quart plus tard. L'approche et le survol de l'île vus du ciel offrent des paysages magnifiques.


Les formalités d'usage sont ultrarapides, tout comme la récupération des bagages. À la sortie de l'aéroport, un chauffeur de taxi missionné par l'hôtel nous attend et nous conduit au Forodhani (nom de notre pied-à-terre), dans la vieille ville de la capitale, Stone Town. La chaleur est étouffante ; pas un brin d'air malgré la proximité immédiate de l'océan.


Nous prenons le temps de nous installer dans notre chambre donnant sur le fortin datant de l'occupation britannique (Zanzibar fut un protectorat anglais de 1890 à 1963).


Puis nous sortons pour découvrir un peu cette vieille ville qui ressemble beaucoup à une cité arabe. La population est majoritairement de confession musulmane, l'île ayant été occupée par le sultanat d'Oman avant de s'en détacher pour devenir le sultanat indépendant de Zanzibar de 1861 à 1890.


Nous déambulons dans les ruelles, repérant de belles bâtisses et d'autres très décrépites ; l'entretien des bâtiments de l'époque coloniale n'est pas une priorité.




En revanche, les très belles portes, souvent en bois et avec des éléments de ferronnerie, sont nombreuses. À l'image de l'ancien caravansérail qui accueillait autrefois les marchands et les pèlerins.



Zanzibar étant surnommée l'île aux épices, les boutiques qui en font commerce sont nombreuses ; certaines enseignes sont même plutôt jolies.


L'archipel est en effet l'un des plus grands exportateurs d'épices au monde ; les plantations de clou de girofle en particulier (« l'or noir » de Zanzibar, cultivé depuis le début du XIXe siècle) mais aussi de cannelle, poivre, gingembre, muscade, curcuma ou cardamone abondent et beaucoup d'exploitations peuvent être visitées. Un Spice Tour d'une demi-journée est généralement proposé par la plupart des hôtels…


Nous décidons de dîner dans un restaurant éthiopien. Après avoir siroté un jus de fruits frais, notre repas est servi dans un grand plat dont le fond est recouvert d'une fine crêpe ou galette (la injera) qui accompagne la plupart des repas éthiopiens ; et qui ressemble à s'y méprendre aux crêpes mille trous d'Agadir ! Cet aliment national de base, au goût acidulé, peut être garni et roulé ; il permet également de saucer son plat. Pour ma part, je le trouve excellent.


Nous finissons la soirée sur la place très animée de Forodhani Gardens, au bord de l'océan, où chaque soir locaux et touristes se mêlent pour profiter des nombreux stands de cuisine locale (installés à partir de 17h30). Une sorte de open-air food market. Il y a un monde fou pour déguster beignets, samosas, shawarmas, pizzas locales ainsi que des fruits de mer et brochettes de viande (pour ces produits, attention néanmoins aux intoxications alimentaires).



Nous savons donc déjà où nous mangerons mercredi soir ! En attendant, nous apprécions chacune notre grand verre de jus de fruits de la passion ; un délice.

En rentrant à l'hôtel, nous découvrons la mise en route du groupe électrogène. Cependant, s'il fait du bruit, il ne produit pas le moindre kWh ; il fonctionne donc à vide ! Finalement, une heure plus tard, l'électricité revient mais pas grâce au groupe électrogène ; le courant a tout simplement été rétabli dans le secteur.
Demain matin, départ pour Paje et ses plages de sable blanc… 

D'autres photos à voir ici

 

2 commentaires:

  1. Merci pour ce très joli reportage. Zanzibar, rien que son nom fait rêver....
    Merci donc de m'avoir permis de rêver.

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    1. Je suis heureuse de t'avoir fait voyager un peu dans cette Afrique de l'est. Je partage ton point de vue sur Zanzibar. Ce nom seul fait rêver ! Je rêvais d'y aller. Un rêve accompli !

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