Sao Tomé


10) L'ouest et le nord de l'île (fin)

Dernier gîte de notre périple santoméen : Residencial Tamarindos, entre le village de pêcheurs de Morro Peixe et Guadalupe. La propriété est vraiment agréable, le bâtiment principal (qui propose 4 belles chambres) est entouré d'un très beau jardin où les papayers et bananiers sont rois.



Plus de photos ici.

Durant notre court séjour, nous avons été les seules occupantes de la « maison » mais les affaires doivent être suffisamment florissantes pour que le propriétaire entame la construction d'un nouveau bâtiment destiné à l'hébergement et celle d'un restaurant. Pour l'heure, le petit déjeuner (très copieux) est directement préparé par un restaurant de Guadalupe puis livré à domicile vers 8h.

En nous promenant dans les environs, nous avons fait halte à Praia das Conchas. Le site donne à voir de magnifiques baobabs dont un présentant un tronc qui n'est pas sans rappeler une patte d'éléphant !






Au Nord toujours, mais plus à l'Est, se trouve la très grande plage de Micolo (qui abrite aussi un village de pêcheurs). Une fois encore, la propreté des lieux laisse à désirer. Mais la vue est belle sur l'île aux chèvres, située juste en face. Comme dans la baie de Sao Tomé, des épaves de bateaux (parfois des chalutiers) sont apparentes, et pas seulement au large : certaines sont échouées sur la plage et semblent faire le bonheur de quelques ferrailleurs…




En longeant la côte, nous atteignons un site commémoratif (heureux hasard) : celui des martyrs du 3 février 1953, connu sous le nom de « massacre de Batepá (village proche de Trindade). 


Les origines du massacre sont en lien avec le problème (récurrent sur l'île à l'époque) de recrutement de la main d’œuvre dans les roças : le gouvernement cherchait à obliger les Forros (hommes libres natifs de l'île méprisant le travail manuel dans les plantations qu'ils assimilaient à un travail d'esclave) à travailler pour les colons.

Plusieurs centaines de noms de victimes sont ainsi gravés dans la pierre, rappelant les événements sanglants qui ont marqué l'île.



Ce mémorial des « héros de la Libération » fut inauguré en 2015 par le chef de l’État Manuel Pinto Da Costa.

Situé en bord de mer, le site commémoratif ne donne pas le sentiment d'être particulièrement fréquenté ; il est vrai qu'il est particulièrement isolé…




Morro Peixe étant petit et à l'écart de la route côtière, c'est à Guadalupe que nous avons pris nos derniers repas sur l'île. Si la bourgade demeure modeste, elle offre néanmoins d'excellentes tables. Outre le Celva's déjà cité, un autre restaurant mérite qu'on s'y arrête : il s'agit du Pema qui propose de très bons produits de la mer. J'y ai dégusté un plat de poisson (du pargo) qui, certes, ne m'a pas fait oublier celui de Donatété, mais je l'ai toutefois beaucoup apprécié !

Au terme de ces superbes vacances, je ne peux donc que recommander un séjour sur l'île Chocolat. Sao Tomé offre une réelle disparité paysagère et un dépaysement total. Certes, il faut s'habituer aux dobras (la monnaie locale), mais lorsque l'on vient du Gabon ou du Congo-Brazzaville (où circule le franc CFA), on « jongle » sans doute plus facilement avec la multitude de billets (24 500 dobras pour un euro ; 656 francs CFA pour un euro).


9) L'ouest et le nord de l'île (part 2)

La roça Monte Forte où nous avons élu provisoirement domicile est un lieu tout à fait paisible. Surplombant l'océan, elle offre également une superbe vue sur le mont ou pico Sao Tomé (2 024 m d'altitude) et la forêt alentour.



L'architecture de l'époque coloniale est préservée et entretenue, ce qui donne un réel cachet à la bâtisse qui accueille les hôtes de passage. De nouvelles chambres ont été aménagées, plus spacieuses et pourvues d'eau chaude ! Les éléments de décoration font référence à la culture locale.





La maison principale (ou auberge) est en partie entourée de bananiers et d'un jardin. Plus haut, on aperçoit les autres bâtiments de la plantation.




Plus de photos ici.

Malheureusement pour nous, la mauvaise météo (fortes pluies le lundi matin et mini tempête le mardi matin) ne nous a pas permis de visiter la roça ni de nous rendre jusqu'à une cascade qui, a priori, mérite le déplacement. Dommage…

Car en effet, notre première matinée sur place a été particulièrement humide. Espérant une accalmie qui n'est finalement pas venue (pluie sans discontinuer depuis le milieu de la nuit), décision est alors prise de monter vers le nord où les cieux seront peut-être plus cléments. Pari gagné ! Nous avons passé le reste de la journée sous le soleil.

Du coup, nous avons pu admirer l'eau bleu turquoise de Lagoa Azul. Le site est beau, des baobabs surplombant la crique. Un petit phare, érigé en 1997 par la marine de guerre portugaise dans le cadre d'une coopération, habille la pointe du site.



On accède au site en longeant une plage de galets qui attire les amateurs de pêche sous-marine et sur laquelle sont échouées une dizaine de pirogues.


D'autres photos ici.


En continuant notre route, nous apercevons de très beaux palmiers royaux aux jolies couleurs. La configuration du paysage rappelle qu'autrefois (à la fin du XVe siècle) l'île a cultivé la canne à sucre, avant que le cacao puis le café ne s'imposent au XIXe siècle. Sao Tomé a même été le plus grand exportateur de sucre en Afrique au milieu du XVIe siècle.



La visite de quelques plages de sable ponctuent l'itinéraire mais elles sont souvent sales ;  certaines servent d'ailleurs de cabinet d'aisance aux habitants du village voisin, comme celle du petit port de pêche de Morro Peixe. Dommage… 








Informées de l'existence, à Neves (petite ville proche de Monte Forte), d'un restaurant proposant un excellent crabe, nous avons donc pris notre repas du soir au Santola (araignée de mer en portugais). Un régal ! Cuisiné à la créole, légèrement pimenté, le gros crabe (proche du tourteau pour le corps mais de l'araignée de mer pour les pattes et pinces) est pêché au large, à plusieurs centaines de mètres de profondeur.

Deux soirs plus tard, nous aurons l'occasion de manger à nouveau de ce très bon crabe, cette fois-ci à Guadalupe, à l'enseigne du Celva's tenu par Céleste (charmante). Une excellente adresse dans un très joli cadre !





8) L'ouest et le nord de l'île (part 1)

Nous avons quitté l'hôtel Mionga un dimanche matin pour faire route vers le nord, via Sao Tomé, et rejoindre la côte ouest ; plus précisément Monte Forte.
Sur le chemin, nous avons fait une première halte à La bouche de l'enfer, située peu avant Santana. Le site est très beau à voir et les vagues peuvent être en effet impressionnantes. Le bruit ne laisse pas indifférent ! 



Plus de photos ici.

Par temps fort (mer agitée), l'effet doit être plus saisissant encore. Peut-être cela s'est-il d'ailleurs joué à une heure ou deux d'intervalle car le mauvais temps a fini par gagner la côte. Parties sous le soleil, nous avons eu droit à une grosse pluie d'orage accompagnée d'un gros coup de vent en arrivant à la capitale. Des trombes d'eau se sont abattues sur la ville. La voirie étant en très mauvais état, les trous d'eau et rues inondées sont vite devenus la norme.

Le calme revenu, mais sous une légère pluie, nous avons pris la direction de Guadalupe. À la sortie d'un village, nous avons été impressionnées par un arbre au tronc et aux racines gigantesques. Situé en bordure de route, il est d'une taille peu commune.




Comme nous passions à proximité de la roça Agostinho Neto, du nom du premier chef d'Etat angolais en 1975, nous avons décidé de nous y arrêter pour la visiter. Initialement appelée roça Rio do Ouro (la plantation Rivière de l'Or), elle daterait de 1865.




Dédiée à la culture du cacao, elle abrite aujourd'hui environ 5000 personnes vivant dans des conditions très précaires. Le patrimoine colonial portugais est complètement laissé à l'abandon. L'ancien hôpital de la roça en est la triste illustration.


Plusieurs familles y ont élu domicile et s'y livrent à diverses activités : cuisine, pilage du maïs, élevage de poules, cochons…




Après cette roça, il s'est agi de rejoindre la nôtre, celle de Monte Forte, juste après Neves. Nous y séjournerons deux jours. Pour s'y rendre, une seule route possible, qui longe quasiment tout le temps la côte ; un peu comme une route de la Corniche. Mais en mauvais état…



Après avoir pris possession de nos chambres et déposé nos affaires, nous avons décidé de poursuivre vers le sud, jusqu'à Santa Catarina où la route prend fin ; car après plus rien, sinon la brousse !



Sur cette portion d'axe routier, l'occasion a été belle de photographier le mont Sao Tomé et de trouver de jolies cabosses rouges et/ou vertes dans les cacaoyers qui peuplent le paysage.









Un jeune homme attendant le taxi-brousse nous a même cueilli une de ces cabosses pour la couper en deux, nous montrer l'intérieur et nous expliquer pourquoi les Santoméens aiment sucer les fèves qui s'y trouvent. En effet, celles-ci sont recouvertes d'une fine pellicule blanche particulièrement rafraîchissante !


Les cacaoyers en question sont la propriété de la roça Diogo Vaz. Appartenant à la société Kennyson (à capitaux Camerounais), la plantation donne à voir quelques bâtiments ayant conservé une belle apparence ; ceux faisant office de bureaux notamment.



Voir davantage de photos ici.

Pour information, en 2016, le chocolatier français Olivier Casenave (installé à Saint-Etienne-de-Baïgorry, dans les Pyrénées-Atlantiques), a reçu l'Award de la meilleure tablette de chocolat noir par le Club des croqueurs de chocolat. Ce chocolat noir est du « 75 % Sao Tomé-Diogo Vaz-Amelonado », l'amelonado étant une variété de cacao rare importée du Brésil par les Portugais…


Pour accéder au site du chocolatier, cliquer ici.

Une fin de journée qui a contribué à nous ouvrir l'appétit !

7) Journée farniente sur une plage du Sud

Le premier soir passé à l'hôtel Mionga a été l'occasion d'assister à un spectacle de chants traditionnels. A priori commandé pour la venue d'un groupe de 15 personnes (des touristes français) attablées à côté de nous, nous avons donc profité avec elles de ce moment musical.



Conquises par les plages visitées la veille, nous avons décidé d'y retourner le lendemain pour y passer la journée. Une pause farniente bien méritée après une semaine de visites et découvertes ! Notre choix s'est porté sur Praia Inhame où la baignade est facile, la température de l'eau étant excellente et les grosses vagues peu présentes. Sans compter le site, entouré de cocotiers ; paradisiaque.





Entre bains de mer et lecture sur la serviette de plage, le temps passe vite. Nous étions quasiment seules, les autres touristes présents sur le site préférant la terrasse du bar-restaurant de l'écolodge.

L'hôtel écolodge de Praia Inhame compte une dizaine de bungalows en bois, plutôt bien équipés et situés dans un cadre verdoyant, calme et reposant ; le jardin est agréable.




Face à la plage, la petite île des Tourterelles (l'île de Rolas). J'ignore si elle porte effectivement bien son nom, faute d'y être allée, mais je peux témoigner de la multitude de tourterelles présentes entre Praia Inhame et Praia Jalé…



Depuis l'écolodge, il est possible de rejoindre l'îlot sur lequel se trouve notamment l'hôtel Pestana Equador. Des navettes en petit bateau à moteur (type pirogue) sont organisées. La traversée dure moins d'une demi-heure. J'ai observé trois allers-retours durant notre séance de plage.

Avant de quitter celle-ci pour aller nous désaltérer à la terrasse du bar-restaurant, nous avons effectué une dernière marche sur le sable mouillé. L'occasion de découvrir des roches assez étranges, comme des langues de pierre venant s'échouer sur la plage. L'effet est surprenant…







Demain, remontée vers le nord (via la capitale Sao Tomé) pour gagner la côté ouest. Il n'est malheureusement pas possible de longer la côte occidentale en voiture depuis la pointe sud de l'île ; la route ne reprend qu'à partir de Santa Catarina.

 


6) Le Sud et ses plages !

Après la ville capitale et le centre de l'île, direction le sud. De Trindade nous avons fait route vers Sao Joao dos Angelares. Ce jour-là comme tous les autres jours d'ailleurs, dans les villages traversés, les femmes s'activent à lessiver et/ou faire la vaisselle. Rivière, lavoir, fontaine… Tout point d'eau a vocation à servir de « lave linge » et « lave vaisselle » (et même bain ou douche). Les vêtements sont souvent étendus à même le sol le long de la route. Un festival de couleurs !




Notre première visite fut celle de la roça Sao Joao. Transformée en un très bel hôtel situé en hauteur à l'entrée du village, elle vaut le coup d’œil.


L'ancien bâtiment qui accueillait les hôtes n'occupe plus cette fonction. Aujourd'hui ceux-ci sont pris en charge dans une autre bâtisse, face à la précédente. Outre les chambres, elle abrite un grand restaurant sur terrasse d'où la vue est superbe.



Entre les deux grandes maisons, d'autres bâtiments à l'image du grand pigeonnier (avec la basse cour à ses pieds) et d'un espace d'exposition d’œuvres d'art. Un bâtiment voisin, en ruine, semble faire l'objet d'une rénovation.




Notre hôtel est situé un peu plus bas, juste à la sortie du village. Il s'agit de l'hôtel Mionga, également connu pour son excellente table. Et en effet, outre le site donnant sur une lagune puis l'océan, le restaurant est très bon. 

De toute évidence, le cuisinier connaît son affaire ! Le petit déjeuner est lui aussi très bon et copieux.
Plus de photos ici.

En dehors des plages, il n'y a pas grand chose à visiter lorsqu'on se dirige vers la pointe sud de l'île, au niveau de Porto Alegre. Sur la route y menant, il y a toutefois des paysages superbes, entre océan et montagnes ; et le célèbre pico Cao Grande, majestueux.


Selon le moment de la journée et la météo, il est plus ou moins bien dégagé et visible. Nous avons eu de la chance car nous avons pu l'admirer et l'observer très nettement. Alentour, des parcelles de palmiers à huile et de cacaoyers.
D'autres photos du pico et alentours ici.

À propos de l'huile de palme, évidemment très répandue sur l'île, c'est la boisson favorite des habitants ; celle qui est produite quasiment partout et qui accompagne les discussions de fin de journée (du moins à l'extérieur de la capitale). À consommer toutefois avec modération…


En arrivant à Porto Alegre, nous découvrons un village de pêcheurs.




De là, nous avons poussé jusqu'à deux écolodges situés en bord de plage : Praia Inhame et Praia Jalé (à une heure de route de notre hôtel). Deux plages également très connues pour être des sites de ponte et d'éclosion de tortues.





Sur la route, entre Santana et Sao Joao dos Angelares, nous avions d'ailleurs rencontrés des Portugais et Espagnols chargés de recenser les nids et œufs de tortues. Nous les avions vus opérer sur une plage. À cet endroit, ils avaient dénombrés près de 70 œufs.


Parmi les coques brisées, une petite tortue morte après avoir seulement réussi à sortir sa tête de l'œuf…
D'autres photos ici.


Entre les deux plages d'Inhame et Jalé, il en existe une appelée praia Piscina parce que l'on peut s'y baigner sans le moindre risque lié au courant ou aux grosses vagues, dans des piscines naturelles creusées dans la roche. Le site vaut le détour.









5) Le parc Obo et ses abords


Comme convenu la veille, la matinée du jeudi fut consacrée à une randonnée dans le parc naturel Obo. Nous avions pris rendez-vous à 9h au jardin botanique avec notre guide Tomé. Destination : le lac cratère Amélia. Une marche d'environ 4h. La chance nous a souri car le ciel était bleu et le soleil généreux, chose plutôt rare dans le centre de l'île ! Au retour cependant, le temps était couvert…


Le parcours, escarpé, est vraiment très beau et donne à voir de nombreuses essences d'arbres. Avant d'atteindre la porte d'entrée du parc naturel (symbolisée par une pancarte), nous passons devant des champs cultivés. Tout le travail est manuel et sans aucune aide animale. Les bananeraies sont partout !




 
L'ascension a duré plus de deux heures, au terme desquelles nous avons atteint le lac Amélia, situé dans un ancien cratère. Celui-ci est recouvert de végétation composée essentiellement d'herbes diverses.

Le sol est cependant très humide, certains endroits étant même dangereux car il est possible de s'y enfoncer sur environ 6m de profondeur (le bâton fiché dans le sol sert de repère). C'est ce qui serait arrivé à cette jeune Portugaise, prénommée Amélia: d'après la légende, elle aurait disparu dans ce lac, d'où son nom. De fait, seul notre guide s'y est aventuré, chaussé de bottes.

 
Le retour au jardin botanique a logiquement été plus rapide puisqu'il s'agissait de descendre ! Tout en devant faire très attention aux éventuelles glissades : par endroit, la terre est si lisse qu'on pourrait se croire sur une patinoire… 

Plus de photos ici.


Quittant ce lieu un peu enchanteur,  nous avons ensuite fait halte à la plantation de café de Claudio Corallo, nommée Nova Moca. Elle est située en contrebas du jardin botanique.

Nous avons pu visiter les bâtiments de la roça où, le moment venu, des hommes et femmes s'activent pour nettoyer les grains de café, les trier, faire sécher puis torréfier. Les sacs sont entreposés dans des conteneurs équipés d'humidificateurs; ils peuvent rester ainsi enfermés jusqu'à 6 ans ! 

Nous avons pu voir des caféiers couverts de fleurs ou de grappes de grains de café, de couleur rouge ou verte selon leur état de maturité.



Dans l'après-midi, nous avons d'abord souhaité aller jusqu'à Bombaim, mais peu avant d'y arriver, la route était coupée: suite à un éboulement survenu quelques jours plus tôt (en raison de fortes pluies), des travaux de dégagement étaient en cours; impossible de passer!

Sur la piste, nous avons quand même fait quelques arrêts. Notamment pour visiter une ancienne propriété, plus ou moins abandonnée depuis le décès de son propriétaire (l'héritier, habitant à l'étranger, ne vient que très rarement selon le voisin).


La maison, en pleine bananeraie, est en bon état (du moins extérieurement) et le jardin encore bien entretenu. Les fleurs (parmi lesquelles des roses de porcelaine et alpinia) y sont magnifiques.







Les cacaoyers étant également très nombreux, nous n'avons pas été surprises de trouver, à l'entrée d'un chemin, la pancarte d'une entreprise de « cacaos d'excellence » dont le nom nous est familier (pour l'avoir déjà lu à plusieurs reprises depuis notre arrivée dans la région). Au loin, nous apercevons un pico…


De là, nous avons continué jusqu'à Santana (sur la côte Est en allant vers le sud) où se trouve un hôtel (le club Santana) constitué d'une trentaine de bungalows. Le complexe touristique se situe dans un très beau parc arboré. La plage, accessible aux visiteurs, est jolie. Assurément, le site mérite le détour.








Prochaine étape justement, le Sud ! 


4) Le centre de l'île

Parties de Sao Tomé en fin de matinée après avoir pris possession de notre véhicule (un petit 4x4 Suzuki), nous avons pris la direction de Trindade pour arriver à l'hôtel Me-Zochi. Il s'agit d'une grande maison au milieu d'un très grand jardin, avec en contrebas une piscine… malheureusement dépourvue d'eau.



La propriété est entourée de bananiers ; depuis la route, on y accède par un vaste espace vert au fond duquel se trouve une grande sculpture en bois quelque peu surprenante : elle montre un crocodile la gueule grande ouverte sur une sorte d'aigle ou faucon.


Le cadre de notre hébergement est à la fois très agréable et calme. La tranquillité des lieux est vite perceptible.

Les valises tout juste posées, nous avons choisi de nous rendre d'abord à la cascade San Nicolau. Le site a belle allure, la chute d'eau est jolie à voir et bruyante comme il se doit !


Sur le chemin y conduisant, nous avons acheté aux enfants qui nous les proposaient des fruits rouges sauvages rappelant un peu les framboises. Présentées dans des cornets confectionnés à partir de feuilles de bananiers, elles étaient plutôt bonnes.


Après cette entame prometteuse, direction un lieu riche en variétés florales et reposant à souhait : le jardin botanique de Bom Sucesso, à l'entrée du parc naturel Obo. 
Entre les roses de porcelaine, becs de perroquets, queues de singe, orchidées, sensitives et arbres multiples aux bienfaits tout aussi nombreux (ex : lutte contre le cancer de la prostate), la promenade guidée a aussi été riche en odeurs : cannelle, gingembre, citronnelle, eucalyptus… Il est vrai que la nature est une vraie pharmacopée !


Pour découvrir les photos du jardin, cliquer ici.


Enfin, la dernière visite de l'après-midi a été pour l'ancienne plantation (ou roça) de Monte Café. Créée en 1868, elle tourne aujourd'hui au ralenti. Néanmoins, elle donne à voir un musée du café (avec dégustation finale du café arabica produit localement), une fabrique et un ensemble de maisons réparties autour de cet ancien haut lieu de la culture du café.




Depuis quelques années cependant, Malongo (leader français du café dit commerce équitable) a investi dans le but de relancer l'activité (la production d'un grand cru d'arabica). Il travaille ainsi avec des associations de caféiculteurs regroupés en une coopérative qui commercialise et exporte le café.

Plus de photos de la roça Monte Café ici.

Sur place, nous avons eu la possibilité de visiter l'école primaire qui accueille plus de 200 enfants. Le matin arrivent ceux extérieurs à la plantation, tandis que les enfants de Monte Café viennent l'après-midi.
Les salles de classe, très sommaires et non équipées, sont au nombre de trois. Mais le manque de place est tel que le réfectoire fait aussi office de salle de cours. Les élèves présents (dans seulement deux des salles) étaient pour la plupart studieux.



Quant à la cuisine, située à l'arrière du bâtiment (comme le bureau du directeur), elle est très rudimentaire. Deux repas sont préparés et servis chaque jour, à 9h30 et 12h30, mais il faut faire avec les provisions acheminées pour trois mois. Aux cuisinières de bien gérer le stock!




Pour clôturer cette journée, et sur les conseils du gérant de la maison d'hôtes (plus qu'hôtel), nous avons pris notre repas du soir à quelques kilomètres de là, chez une « maman » qui prépare à manger, installée sur le bord de la route. On peut venir chercher son repas prêt à emporter avec ses boîtes comme on peut s'installer sur une petite table. On vous apporte alors assiette, couteau et fourchette.




J'ai ainsi mangé un très bon poulet (mariné dans une sauce bien relevée !) avec du riz. L'unique ampoule placée au-dessus de la maman ne permettait pas d'y voir beaucoup mais cela a suffi.

Demain, rendez-vous à 9h au jardin botanique pour une randonnée jusqu'au lac Amélia.  


3) À la découverte de la ville capitale (suite et fin)

La seconde journée consacrée à la découverte de la capitale a été marquée par la venue du Président du Portugal. En visite sur l'île, Marcelo Rebelo de Sousa n'est pas passé inaperçu : le cortège présidentiel a sillonné les principales rues de la ville, depuis le palais de son homologue santoméen jusqu'au centre culturel portugais, en passant par l'avenue de l'Indépendance.


Voyageant depuis mon arrivée sur l'île en compagnie de Martine, une collègue d'espagnol du lycée français de Libreville (mais qui parle aussi couramment le portugais), j'ai découvert la présence de cet hôte prestigieux alors que nous nous apprêtions à visiter la cathédrale, située juste en face du palais présidentiel.



Les voitures officielles garées le long de l'avenue, celle-ci provisoirement interdite à la circulation automobile, des écoliers en compagnie de leurs professeurs, des artistes d'une troupe de théâtre et plusieurs dizaines de spectateurs en bordure du canal… Autant de signes révélateurs d'un événement !


La cathédrale Notre-Dame de Sao Tomé renferme quelques faïences murales d'assez belle facture, de couleur bleu, même si les motifs ne varient guère…



Rejoignant la Marginal, nous avons été jusqu'au centre culturel du Brésil, en direction du fort. Puis, allant de rues en places et avenues, nous avons visité quelques galeries d'art dont une (la Galeria Equador) établie dans une belle propriété. Alors que l'atelier-boutique d'art local occupe le rez-de-chaussée, l'étage est quant à lui aménagé en bar de nuit…





Dans ce dernier domaine, la ville capitale ne manque pas de lieux plaisants. Le Cesar Cafe par exemple est un endroit charmant, tenue par Anna qui a travaillé pendant huit ans à l'ambassade de France (jusqu'à sa fermeture en 2015). Ouvert en 2016, ce bar fait également office de restaurant et est décoré avec goût.




Une autre adresse de bar-restaurant au cadre agréable : le Xico's. Lui aussi fait la part belle aux toiles de jute estampillées cacao ou café, aux photos ou affiches anciennes, à l'art local… Et on y mange très bien !





Non loin de là, deux édifices assez remarquables (étant donné ce qui a déjà été dit sur le bâti à Sao Tomé!) : une grande droguerie et la banque centrale. D'architecture coloniale, de belle taille et dans un très bel état de conservation, ils font partie de ces bâtiments qui attirent le regard ; et constituent des points de repère faciles.


 
 Pour plus de photos, voir ici.



2) À la découverte de la ville capitale

La première journée passée sur l'île chocolat a notamment été l'occasion de visiter la maison-laboratoire du chocolatier Claudio Corallo située dans la ville capitale, sur le front de mer (nommé la Marginal), en direction de l'aéroport.



Pour 100 000 dobras (la monnaie locale), soit 4 euros, la visite consiste en une dégustation des différents chocolats fabriqués par le maître du cacao (qui se présente plus volontiers comme un « chercheur »), assortie d'explications très instructives.

 

Si la plantation de cacao se trouve sur l'île de Principe, à environ 150 km au nord de celle de Sao Tomé, le laboratoire-point de vente est bien sur l'île principale…Une fois la séance de présentation-explications-dégustation terminée, la plupart des participants (une quarantaine) n'ont pas résisté à l'achat d'un ou plusieurs produits (ex : des petites tablettes de chocolat).


Claudio Corallo s'étant aussi lancé dans la fabrication de café (il possède une plantation sur l'île de Sao Tomé, à Nova Moca), il est donc possible de se fournir aussi en bon café !

Dans cette propriété, le cacaoyer n'est pas absent : un arbre pourvu de toutes petites cabosses naissantes y trône, juste avant l'entrée dans l'atelier-laboratoire.



Petites cabosses qui deviendront grandes… 


Pour plus de photos, cliquer ici.

La matinée avait cependant débuté par la visite du fort San-Sebastian qui abrite le musée national. 



Les salles d'exposition présentent des aspects de la vie quotidienne à Sao Tomé, notamment au temps de la colonisation portugaise (de 1471 à 1975): empreinte religieuse, intérieur de maisons de colons, artisanat local, travail dans les plantations, faune santoméenne (dont les incontournables tortues de mer)…



Monter en haut du fort pour en faire le tour et admirer le panorama vaut la peine.
Outre les canons présents aux quatre coins de l'édifice militaire, des pierres tombales aux gravures encore bien lisibles sont posées à même le sol.



Je n'ai pu résister à l'envie de grimper en haut du phare ; la vue y est (naturellement) très belle. Entre le port, l'océan, la Marginal et l'arrière pays montagneux aux allures de forêt dense, l'endroit est idéal pour avoir un premier aperçu de l'île.



Pour plus de photos, cliquer ici.

De très belles maisons de style colonial bordent l'Avenida Marginal. Quand elles ne sont pas occupées par des ministères (comme celui des Affaires étrangères) ou associations diverses (telle l'union des écrivains et artistes santoméens), elles peuvent avoir le rang de maisons d'hôtes.




Mais toutes les demeures ne sont pas pareillement entretenues ; certaines tombent littéralement en ruine et sont squattées par des familles.

En fait, beaucoup d'édifices construits par les Portugais à Sao Tomé sont laissés à l'abandon depuis l'indépendance de l'île le 12 juillet 1975. Faute d'argent (sans doute) et d'attention suffisante, alors que la proximité immédiate de l'océan réclamerait un entretien régulier (plus encore pour les structures en bois), l'état de délabrement caractérise de nombreux lieux de la ville capitale.

Encore davantage de photos ici.

En revanche, les petits restaurants sympas ne manquent pas. Dès le premier soir, nous avions fait la connaissance de « Papa Figo », une bonne adresse. Certes l'électricité avait été coupée peu avant notre arrivée, mais elle était revenue au bout d'une heure ; et surtout nous y avions bien mangé !


Mais c'est Donatété, du nom de sa propriétaire (une maîtresse femme assurément!) que je préfère. Il faut s'y rendre au moins une fois : ce restaurant spécialisé dans la cuisine du poisson sert des plats absolument délicieux. Pour ma part, j'ai opté pour le pargo ; un régal !



1) Itinéraire

Ayant déjà retenu les divers hôtels via un site de réservation d'hébergement en ligne, je pars donc l'esprit tranquille en la matière. L'île étant petite et m'y rendant en période de vacances scolaires, j'ai préféré jouer la sécurité. Rien de plus déplaisant que d'arriver avec ses valises sans savoir où les poser ! Le but n'est pas de perdre du temps à chercher un endroit où loger mais bien de profiter pleinement du séjour.

Souhaitant découvrir toutes les richesses de Sao Tomé, j'ai opté pour un séjour itinérant : deux ou trois nuits maximum dans le même hôtel, en des lieux différents de l'île. Je dois atterrir le 18 février en milieu d'après-midi et repartir le 1er mars en soirée.

Je vais ainsi d'abord poser mes valises à Sao Tomé même. J'entends découvrir la ville et ses abords immédiats à pied : promenades le long du bord de mer, balades dans le centre où sont encore visibles d'anciennes bâtisses coloniales, visite de quelques monuments (à l'image du fort San Sabastião)... 

Je partirai ensuite dans le centre de l'île, non loin de la plantation de Monte Café et du parc naturel Obo.
De là, je prendrai la direction du sud pour passer 2 jours à São João dos Angolares. Là aussi, le cadre de la maison d'hôtes laisse deviner un environnement particulièrement verdoyant, avec vue sur l'océan à l'est et la montagne à l'ouest. Baignade et randonnée devraient constituer des activités de choix !


En remontant vers le nord, je ferai halte sur la côte ouest de l'île, à Neves. À proximité se trouve Monte Forte, fief de la culture du cacao bio (!).

Enfin, je poursuivrai vers le nord pour m'arrêter dans un B&B à Morro Peixe. L'occasion également de faire quelques balades à vélo.


Au final, un périple de dix jours sur l'île qui devrait être synonyme d'émerveillement. Vivement les vacances !

8 commentaires:

  1. Ah! ça fait rêver tout cet exotisme !!! De très belles vacances en perspective.
    Je te souhaite un très bon périple autour de l'île.

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    1. Merci maman ! Je ne doute pas que le séjour sera très agréable. Dépaysement garanti entre océan et montagnes !

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  2. Oui, ça fait envie !
    Prends-en plein les yeux !...et, bien sûr, tu nous raconteras ....

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  3. Évidemment ! J'aurai grand plaisir à vous faire partager ce séjour plein de promesses. Bises à vous deux.

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  4. Belle visite de la Ville Capitale: on s'y croirait presque avec toutes ces jolies photos. Impressionnée par les carcasses de bateaux.

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    1. Les carcasses ne manquent pas d'impressionner en effet ! Tout comme cette dichotomie entre beaux bâtiments (les moins nombreux) et espaces déshérités (innombrables). Et il y a malheureusement bien pire dans le sud de l'île ...

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  5. Une très belle description de l'île de Sao-Tomé qui donne bien envie de la visiter avant de perdre la tête..... car pour s'y retrouver avec la monnaie locale il faut mieux être doué en calcul mental et jouir de toutes ses facultés mentales!!!! En tout cas félicitations pour le reportage écrit et photographique

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    1. Merci maman! Je reconnais qu'au Maroc, c'est plus simple avec le dirham...Ici en Afrique centrale (Sao Tomé, Gabon et Congo), ne jamais se déplacer sans sa calculette (le smartphone y pourvoit très bien grâce à ses nombreuses applications). Toujours utile pour vérifier certaines conversions; et même à la caisse du magasin car les prix affichés et ceux indiqués sur le ticket peuvent varier!

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