10)
L'ouest et le nord de l'île
(fin)
Dernier
gîte de notre périple santoméen : Residencial Tamarindos,
entre le village de pêcheurs de Morro Peixe et Guadalupe. La
propriété est vraiment agréable, le bâtiment principal (qui
propose 4 belles chambres) est entouré d'un très beau jardin où
les papayers et bananiers sont rois.
Plus
de photos ici.
Durant
notre court séjour, nous avons été les seules occupantes de la
« maison » mais les affaires doivent être suffisamment
florissantes pour que le propriétaire entame la construction d'un
nouveau bâtiment destiné à l'hébergement et celle d'un
restaurant. Pour l'heure, le petit déjeuner (très copieux) est
directement préparé par un restaurant de Guadalupe puis livré à
domicile vers 8h.
En
nous promenant dans les environs, nous avons fait halte à Praia das
Conchas. Le site donne à voir de magnifiques baobabs dont un
présentant un tronc qui n'est pas sans rappeler une patte
d'éléphant !
Au
Nord toujours, mais plus à l'Est, se trouve la très grande plage de
Micolo (qui abrite aussi un village de pêcheurs). Une fois encore,
la propreté des lieux laisse à désirer. Mais la vue est belle sur
l'île aux chèvres, située juste en face. Comme dans la baie de Sao
Tomé, des épaves de bateaux (parfois des chalutiers) sont
apparentes, et pas seulement au large : certaines sont échouées
sur la plage et semblent faire le bonheur de quelques ferrailleurs…
En
longeant la côte, nous atteignons un site commémoratif (heureux
hasard) : celui des martyrs du 3 février 1953, connu sous le
nom de « massacre de Batepá (village proche de Trindade).
Les origines du massacre sont en lien
avec le problème (récurrent sur l'île à l'époque) de recrutement
de la main d’œuvre dans les roças : le gouvernement
cherchait à obliger les Forros (hommes libres natifs de l'île
méprisant le travail manuel dans les plantations qu'ils assimilaient
à un travail d'esclave) à travailler pour les colons.
Plusieurs
centaines de noms de victimes sont ainsi gravés dans la pierre,
rappelant les événements sanglants qui ont marqué l'île.
Ce
mémorial des « héros de la Libération » fut inauguré
en 2015 par le chef de l’État Manuel Pinto Da Costa.
Situé
en bord de mer, le site commémoratif ne donne pas le sentiment
d'être particulièrement fréquenté ; il est vrai qu'il est
particulièrement isolé…
Morro
Peixe étant petit et à l'écart de la route côtière, c'est à Guadalupe que nous avons pris
nos derniers repas sur l'île. Si la bourgade demeure modeste, elle
offre néanmoins d'excellentes tables. Outre le Celva's déjà cité,
un autre restaurant mérite qu'on s'y arrête : il s'agit du
Pema qui propose de très bons produits de la mer. J'y ai dégusté
un plat de poisson (du pargo) qui, certes, ne m'a pas fait oublier
celui de Donatété, mais je l'ai toutefois beaucoup apprécié !
Au
terme de ces superbes vacances, je ne peux donc que recommander un
séjour sur l'île Chocolat. Sao Tomé offre une réelle disparité
paysagère et un dépaysement total. Certes, il faut s'habituer aux
dobras (la monnaie locale), mais lorsque l'on vient du Gabon ou du
Congo-Brazzaville (où circule le franc CFA), on « jongle »
sans doute plus facilement avec la multitude de billets (24 500
dobras pour un euro ; 656 francs CFA pour un euro).
9)
L'ouest et le nord de l'île
(part 2)
La
roça Monte Forte où nous avons élu provisoirement domicile est un
lieu tout à fait paisible. Surplombant l'océan, elle offre
également une superbe vue sur le mont ou pico Sao Tomé (2 024 m d'altitude)
et la forêt alentour.
L'architecture
de l'époque coloniale est préservée et entretenue, ce qui donne un
réel cachet à la bâtisse qui accueille les hôtes de passage. De
nouvelles chambres ont été aménagées, plus spacieuses et pourvues
d'eau chaude ! Les éléments de décoration font référence à
la culture locale.
La
maison principale (ou auberge) est en partie entourée de bananiers
et d'un jardin. Plus haut, on aperçoit les autres bâtiments de la
plantation.
Plus
de photos ici.
Malheureusement
pour nous, la mauvaise météo (fortes pluies le lundi matin et mini
tempête le mardi matin) ne nous a pas permis de visiter la roça ni
de nous rendre jusqu'à une cascade qui, a priori, mérite le
déplacement. Dommage…
Car
en effet, notre première matinée sur place a été particulièrement
humide. Espérant une accalmie qui n'est finalement pas venue (pluie
sans discontinuer depuis le milieu de la nuit), décision est alors
prise de monter vers le nord où les cieux seront peut-être plus
cléments. Pari gagné ! Nous avons passé le reste de la journée
sous le soleil.
Du
coup, nous avons pu admirer l'eau bleu turquoise de Lagoa Azul. Le
site est beau, des baobabs surplombant la crique. Un petit phare,
érigé en 1997 par la marine de guerre portugaise dans le cadre
d'une coopération, habille la pointe du site.
On
accède au site en longeant une plage de galets qui attire les
amateurs de pêche sous-marine et sur laquelle sont échouées une
dizaine de pirogues.
D'autres
photos ici.
En
continuant notre route, nous apercevons de très beaux palmiers
royaux aux jolies couleurs. La configuration du paysage rappelle
qu'autrefois (à la fin du XVe siècle) l'île a cultivé la canne à
sucre, avant que le cacao puis le café ne s'imposent au XIXe siècle.
Sao Tomé a même été le plus grand exportateur de sucre en Afrique
au milieu du XVIe siècle.
La
visite de quelques plages de sable ponctuent l'itinéraire mais elles
sont souvent sales ; certaines servent d'ailleurs de cabinet
d'aisance aux habitants du village voisin, comme celle du petit port
de pêche de Morro Peixe. Dommage…
Informées
de l'existence, à Neves (petite ville proche de Monte Forte), d'un
restaurant proposant un excellent crabe, nous avons donc pris notre
repas du soir au Santola (araignée de mer en portugais). Un
régal ! Cuisiné à la créole, légèrement pimenté, le gros crabe
(proche du tourteau pour le corps mais de l'araignée de mer pour les
pattes et pinces) est pêché au large, à plusieurs centaines de
mètres de profondeur.
Deux
soirs plus tard, nous aurons l'occasion de manger à nouveau de ce
très bon crabe, cette fois-ci à Guadalupe, à l'enseigne du Celva's
tenu par Céleste (charmante). Une excellente adresse dans un très
joli cadre !
8) L'ouest et le nord de l'île (part 1)
Nous
avons quitté l'hôtel Mionga un dimanche matin pour faire route vers
le nord, via Sao Tomé, et rejoindre la côte ouest ; plus
précisément Monte Forte.
Sur
le chemin, nous avons fait une première halte à La bouche
de l'enfer, située peu avant Santana. Le site est très
beau à voir et les vagues peuvent être en effet impressionnantes.
Le bruit ne laisse pas indifférent !
Plus
de photos ici.
Par
temps fort (mer agitée), l'effet doit être plus saisissant encore.
Peut-être cela s'est-il d'ailleurs joué à une heure ou deux
d'intervalle car le mauvais temps a fini par gagner la côte. Parties
sous le soleil, nous avons eu droit à une grosse pluie d'orage
accompagnée d'un gros coup de vent en arrivant à la capitale. Des
trombes d'eau se sont abattues sur la ville. La voirie étant en très
mauvais état, les trous d'eau et rues inondées sont vite devenus la
norme.
Le
calme revenu, mais sous une légère pluie, nous avons pris la
direction de Guadalupe. À la sortie d'un village, nous avons été
impressionnées par un arbre au tronc et aux racines gigantesques.
Situé en bordure de route, il est d'une taille peu commune.
Comme
nous passions à proximité de la roça Agostinho Neto, du nom du
premier chef d'Etat angolais en 1975, nous avons décidé de nous y
arrêter pour la visiter. Initialement appelée roça Rio do Ouro (la
plantation Rivière de l'Or), elle daterait de 1865.
Dédiée
à la culture du cacao, elle abrite aujourd'hui environ 5000
personnes vivant dans des conditions très précaires. Le patrimoine
colonial portugais est complètement laissé à l'abandon. L'ancien
hôpital de la roça en est la triste illustration.
Plusieurs
familles y ont élu domicile et s'y livrent à diverses activités :
cuisine, pilage du maïs, élevage de poules, cochons…
Après
cette roça, il s'est agi de rejoindre la nôtre, celle de Monte
Forte, juste après Neves. Nous y séjournerons deux jours. Pour s'y
rendre, une seule route possible, qui longe quasiment tout le temps
la côte ; un peu comme une route de la Corniche. Mais
en mauvais état…
Après
avoir pris possession de nos chambres et déposé nos affaires, nous
avons décidé de poursuivre vers le sud, jusqu'à Santa Catarina où
la route prend fin ; car après plus rien, sinon la brousse !
Sur
cette portion d'axe routier, l'occasion a été belle de
photographier le mont Sao Tomé et de trouver de jolies cabosses
rouges et/ou vertes dans les cacaoyers qui peuplent le paysage.
Un
jeune homme attendant le taxi-brousse nous a même cueilli une de ces
cabosses pour la couper en deux, nous montrer l'intérieur et nous
expliquer pourquoi les Santoméens aiment sucer les fèves qui s'y
trouvent. En effet, celles-ci sont recouvertes d'une fine pellicule
blanche particulièrement rafraîchissante !
Les
cacaoyers en question sont la propriété de la roça Diogo Vaz.
Appartenant à la société Kennyson (à capitaux Camerounais), la
plantation donne à voir quelques bâtiments ayant conservé une
belle apparence ; ceux faisant office de bureaux notamment.
Voir
davantage de photos ici.
Pour
information, en 2016, le chocolatier français Olivier Casenave
(installé à Saint-Etienne-de-Baïgorry, dans les
Pyrénées-Atlantiques), a reçu l'Award de la meilleure tablette de
chocolat noir par le Club des croqueurs de chocolat. Ce chocolat noir
est du « 75 % Sao Tomé-Diogo Vaz-Amelonado »,
l'amelonado étant une variété de cacao rare importée du Brésil
par les Portugais…
Pour
accéder au site du chocolatier, cliquer ici.
Une
fin de journée qui a contribué à nous ouvrir l'appétit !
7) Journée farniente sur une plage du Sud
Le
premier soir passé à l'hôtel Mionga a été l'occasion d'assister
à un spectacle de chants traditionnels. A priori commandé pour la
venue d'un groupe de 15 personnes (des touristes français) attablées
à côté de nous, nous avons donc profité avec elles de ce moment
musical.
Conquises
par les plages visitées la veille, nous avons décidé d'y retourner
le lendemain pour y passer la journée. Une pause farniente bien
méritée après une semaine de visites et découvertes ! Notre choix
s'est porté sur Praia Inhame où la baignade est facile, la
température de l'eau étant excellente et les grosses vagues peu
présentes. Sans compter le site, entouré de cocotiers ;
paradisiaque.
Entre
bains de mer et lecture sur la serviette de plage, le temps passe
vite. Nous étions quasiment seules, les autres touristes présents
sur le site préférant la terrasse du bar-restaurant de l'écolodge.
L'hôtel
écolodge de Praia Inhame compte une dizaine de bungalows en bois,
plutôt bien équipés et situés dans un cadre verdoyant, calme et
reposant ; le jardin est agréable.
Face
à la plage, la petite île des Tourterelles (l'île de Rolas).
J'ignore si elle porte effectivement bien son nom, faute d'y être
allée, mais je peux témoigner de la multitude de tourterelles
présentes entre Praia Inhame et Praia Jalé…
Depuis
l'écolodge, il est possible de rejoindre l'îlot sur lequel se
trouve notamment l'hôtel Pestana Equador. Des navettes en petit
bateau à moteur (type pirogue) sont organisées. La traversée dure
moins d'une demi-heure. J'ai observé trois allers-retours durant
notre séance de plage.
Avant
de quitter celle-ci pour aller nous désaltérer à la terrasse du
bar-restaurant, nous avons effectué une dernière marche sur le
sable mouillé. L'occasion de découvrir des roches assez étranges,
comme des langues de pierre venant s'échouer sur la plage. L'effet
est surprenant…
Demain,
remontée vers le nord (via la capitale Sao Tomé) pour gagner la
côté ouest. Il n'est malheureusement pas possible de longer la côte
occidentale en voiture depuis la pointe sud de l'île ; la route
ne reprend qu'à partir de Santa Catarina.
6) Le Sud et ses plages !
Après
la ville capitale et le centre de l'île, direction le sud. De
Trindade nous avons fait route vers Sao Joao dos Angelares. Ce
jour-là comme tous les autres jours d'ailleurs, dans les villages
traversés, les femmes s'activent à lessiver et/ou faire la
vaisselle. Rivière, lavoir, fontaine… Tout point d'eau a vocation
à servir de « lave linge » et « lave vaisselle »
(et même bain ou douche). Les vêtements sont souvent étendus à
même le sol le long de la route. Un festival de couleurs !
Notre
première visite fut celle de la roça Sao Joao. Transformée en un
très bel hôtel situé en hauteur à l'entrée du village, elle vaut
le coup d’œil.
L'ancien
bâtiment qui accueillait les hôtes n'occupe plus cette fonction.
Aujourd'hui ceux-ci sont pris en charge dans une autre bâtisse, face
à la précédente. Outre les chambres, elle abrite un grand
restaurant sur terrasse d'où la vue est superbe.
Entre
les deux grandes maisons, d'autres bâtiments à l'image du grand
pigeonnier (avec la basse cour à ses pieds) et d'un espace
d'exposition d’œuvres d'art. Un bâtiment voisin, en ruine, semble
faire l'objet d'une rénovation.
Notre
hôtel est situé un peu plus bas, juste à la sortie du village. Il
s'agit de l'hôtel Mionga, également connu pour son excellente
table. Et en effet, outre le site donnant sur une lagune puis
l'océan, le restaurant est très bon.
De
toute évidence, le cuisinier connaît son affaire ! Le petit
déjeuner est lui aussi très bon et copieux.
Plus
de photos ici.
En
dehors des plages, il n'y a pas grand chose à visiter lorsqu'on se
dirige vers la pointe sud de l'île, au niveau de Porto Alegre. Sur
la route y menant, il y a toutefois des paysages superbes, entre
océan et montagnes ; et le célèbre pico Cao Grande,
majestueux.
Selon
le moment de la journée et la météo, il est plus ou moins bien
dégagé et visible. Nous avons eu de la chance car nous avons pu
l'admirer et l'observer très nettement. Alentour, des parcelles de
palmiers à huile et de cacaoyers.
D'autres
photos du pico et alentours ici.
À
propos de l'huile de palme, évidemment très répandue sur l'île,
c'est la boisson favorite des habitants ; celle qui est produite
quasiment partout et qui accompagne les discussions de fin de journée
(du moins à l'extérieur de la capitale). À consommer toutefois
avec modération…
En
arrivant à Porto Alegre, nous découvrons un village de pêcheurs.
De là, nous avons poussé jusqu'à
deux écolodges situés en bord de plage : Praia Inhame et Praia
Jalé (à une heure de route de notre hôtel). Deux plages également
très connues pour être des sites de ponte et d'éclosion de
tortues.
Sur
la route, entre Santana et Sao Joao dos Angelares, nous avions
d'ailleurs rencontrés des Portugais et Espagnols chargés de
recenser les nids et œufs de tortues. Nous les avions vus opérer
sur une plage. À cet endroit, ils avaient dénombrés près de 70
œufs.
Parmi
les coques brisées, une petite tortue morte après avoir seulement
réussi à sortir sa tête de l'œuf…
D'autres
photos ici.
Entre
les deux plages d'Inhame et Jalé, il en existe une appelée praia
Piscina parce que l'on peut s'y baigner sans le moindre risque
lié au courant ou aux grosses vagues, dans
des piscines naturelles creusées dans la roche. Le site vaut le
détour.
5) Le parc Obo et ses abords
Comme
convenu la veille, la matinée du jeudi fut consacrée à une
randonnée dans le parc naturel Obo. Nous avions pris rendez-vous à
9h au jardin botanique avec notre guide Tomé. Destination : le lac
cratère Amélia. Une marche d'environ 4h. La chance nous a souri car
le ciel était bleu et le soleil généreux, chose plutôt rare dans
le centre de l'île ! Au retour cependant, le temps était couvert…
Le
parcours, escarpé, est vraiment très beau et donne à voir de nombreuses essences d'arbres. Avant d'atteindre la
porte d'entrée du parc naturel (symbolisée par une pancarte), nous
passons devant des champs cultivés. Tout le travail est manuel et
sans aucune aide animale. Les bananeraies sont partout !
L'ascension
a duré plus de deux heures, au terme desquelles nous avons atteint
le lac Amélia, situé dans un ancien cratère. Celui-ci est
recouvert de végétation composée essentiellement d'herbes
diverses.
Le
sol est cependant très humide, certains endroits étant même
dangereux car il est possible de s'y enfoncer sur environ 6m de
profondeur (le bâton fiché dans le sol
sert de repère). C'est ce qui serait
arrivé à cette jeune Portugaise, prénommée Amélia:
d'après la légende, elle aurait disparu dans ce lac, d'où son nom. De fait, seul notre guide s'y est
aventuré, chaussé de bottes.
Le
retour au jardin botanique a logiquement été plus rapide puisqu'il
s'agissait de descendre ! Tout en devant faire très attention aux
éventuelles glissades : par endroit, la terre est si lisse
qu'on pourrait se croire sur une patinoire…
Plus de photos ici.
Quittant
ce lieu un peu enchanteur, nous avons ensuite fait halte à la
plantation de café de Claudio Corallo, nommée Nova Moca. Elle est
située en contrebas du jardin botanique.
Nous
avons pu visiter les bâtiments de la roça où, le moment
venu, des hommes et femmes s'activent pour nettoyer les grains de
café, les trier, faire sécher puis torréfier. Les sacs sont
entreposés dans des conteneurs équipés d'humidificateurs; ils
peuvent rester ainsi enfermés jusqu'à 6 ans !
Nous
avons pu voir des caféiers couverts de fleurs ou de grappes de
grains de café, de couleur rouge ou verte selon leur état de
maturité.
Dans
l'après-midi, nous avons d'abord
souhaité aller jusqu'à Bombaim, mais peu avant d'y arriver, la
route était coupée: suite à un éboulement survenu quelques
jours plus tôt (en
raison de fortes pluies),
des travaux de dégagement étaient en cours; impossible de
passer!
Sur
la piste, nous avons quand
même fait quelques arrêts. Notamment pour visiter
une ancienne propriété, plus ou moins abandonnée depuis le décès
de son propriétaire (l'héritier, habitant à l'étranger, ne vient
que très rarement selon
le voisin).
La
maison, en pleine bananeraie, est en bon état (du moins
extérieurement) et le jardin encore bien entretenu. Les fleurs
(parmi lesquelles des roses de porcelaine et alpinia) y sont
magnifiques.
Les
cacaoyers étant également très nombreux, nous n'avons pas été
surprises de trouver, à l'entrée d'un chemin, la pancarte d'une
entreprise de « cacaos d'excellence » dont le nom
nous est familier (pour l'avoir déjà lu à plusieurs reprises
depuis notre arrivée dans la région). Au loin, nous apercevons un
pico…
De
là, nous avons continué
jusqu'à Santana (sur
la côte Est en allant vers le sud)
où se trouve un hôtel (le club
Santana) constitué
d'une
trentaine de bungalows. Le
complexe touristique se situe dans un très beau parc arboré. La
plage, accessible aux visiteurs, est jolie.
Assurément, le site mérite le détour.
Prochaine étape justement, le Sud !
4) Le centre de l'île
Parties
de Sao Tomé en fin de matinée après avoir pris possession de notre
véhicule (un petit 4x4 Suzuki), nous avons pris la direction de
Trindade pour arriver à l'hôtel Me-Zochi. Il s'agit d'une grande
maison au milieu d'un très grand jardin, avec en contrebas une
piscine… malheureusement dépourvue d'eau.
La
propriété est entourée de bananiers ; depuis la route, on y
accède par un vaste espace vert au fond duquel se trouve une grande
sculpture en bois quelque peu surprenante : elle montre un
crocodile la gueule grande ouverte sur une sorte d'aigle ou faucon.
Le
cadre de notre hébergement est à la fois très agréable et calme.
La tranquillité des lieux est vite perceptible.
Les
valises tout juste posées, nous avons choisi de nous rendre d'abord
à la cascade San Nicolau. Le site a belle allure, la chute d'eau est
jolie à voir et bruyante comme il se doit !
Sur
le chemin y conduisant, nous avons acheté aux enfants qui nous les
proposaient des fruits rouges sauvages rappelant un peu les
framboises. Présentées dans des cornets confectionnés à partir de
feuilles de bananiers, elles étaient plutôt bonnes.
Après
cette entame prometteuse, direction un lieu riche en variétés
florales et reposant à souhait : le jardin botanique de Bom
Sucesso, à l'entrée du parc naturel Obo.
Entre les roses de porcelaine, becs de perroquets, queues de singe, orchidées, sensitives et arbres multiples aux bienfaits tout aussi nombreux (ex : lutte contre le cancer de la prostate), la promenade guidée a aussi été riche en odeurs : cannelle, gingembre, citronnelle, eucalyptus… Il est vrai que la nature est une vraie pharmacopée !
Entre les roses de porcelaine, becs de perroquets, queues de singe, orchidées, sensitives et arbres multiples aux bienfaits tout aussi nombreux (ex : lutte contre le cancer de la prostate), la promenade guidée a aussi été riche en odeurs : cannelle, gingembre, citronnelle, eucalyptus… Il est vrai que la nature est une vraie pharmacopée !
Pour
découvrir les photos du jardin, cliquer ici.
Depuis
quelques années cependant, Malongo (leader français du café dit
commerce équitable) a investi dans le but de relancer l'activité
(la production d'un grand cru d'arabica). Il travaille ainsi avec des
associations de caféiculteurs regroupés en une coopérative qui
commercialise et exporte le café.
Enfin,
la dernière visite de l'après-midi a été pour l'ancienne
plantation (ou roça) de Monte Café. Créée en 1868, elle tourne
aujourd'hui au ralenti. Néanmoins, elle donne à voir un musée du
café (avec dégustation finale du café arabica produit localement),
une fabrique et un ensemble de maisons réparties autour de cet
ancien haut lieu de la culture du café.
Plus
de photos de la roça Monte Café ici.
Sur
place, nous avons eu la possibilité de visiter l'école primaire qui
accueille plus de 200 enfants. Le matin arrivent ceux extérieurs à
la plantation, tandis que les enfants de Monte Café viennent
l'après-midi.
Les
salles de classe, très sommaires et non équipées, sont au nombre
de trois. Mais le manque de place est tel que le réfectoire fait
aussi office de salle de cours. Les élèves présents (dans seulement deux des salles) étaient pour
la plupart studieux.
Quant
à la cuisine, située à l'arrière du bâtiment (comme le bureau du
directeur), elle est très rudimentaire. Deux repas sont préparés
et servis chaque jour, à 9h30 et 12h30, mais il faut faire avec les
provisions acheminées pour trois mois. Aux cuisinières de bien
gérer le stock!
Pour
clôturer cette journée, et sur les conseils du gérant de la maison
d'hôtes (plus qu'hôtel), nous avons pris notre repas du soir à
quelques kilomètres de là, chez une « maman » qui
prépare à manger, installée sur le bord de la route. On peut venir
chercher son repas prêt à emporter avec ses boîtes comme on peut
s'installer sur une petite table. On vous apporte alors assiette,
couteau et fourchette.
J'ai
ainsi mangé un très bon poulet (mariné dans une sauce bien relevée
!) avec du riz. L'unique ampoule placée au-dessus de la maman ne
permettait pas d'y voir beaucoup mais cela a suffi.
Demain,
rendez-vous à 9h au jardin botanique pour une randonnée jusqu'au
lac Amélia.
3) À la découverte de la ville capitale (suite et fin)
La
seconde journée consacrée à la découverte de la capitale a été
marquée par la venue du Président du Portugal. En visite sur l'île,
Marcelo Rebelo de Sousa n'est pas passé inaperçu : le cortège
présidentiel a sillonné les principales rues de la ville, depuis le
palais de son homologue santoméen jusqu'au centre culturel
portugais, en passant par l'avenue de l'Indépendance.
Voyageant
depuis mon arrivée sur l'île en compagnie de Martine, une collègue
d'espagnol du lycée français de Libreville (mais qui parle aussi
couramment le portugais), j'ai découvert la présence de cet hôte
prestigieux alors que nous nous apprêtions à visiter la cathédrale,
située juste en face du palais présidentiel.
Les
voitures officielles garées le long de l'avenue, celle-ci
provisoirement interdite à la circulation automobile, des écoliers
en compagnie de leurs professeurs, des artistes d'une troupe de
théâtre et plusieurs dizaines de spectateurs en bordure du canal…
Autant de signes révélateurs d'un événement !
La
cathédrale Notre-Dame de Sao Tomé renferme quelques faïences
murales d'assez belle facture, de couleur bleu, même si les motifs
ne varient guère…
Rejoignant
la Marginal, nous avons été jusqu'au centre culturel du Brésil, en
direction du fort. Puis, allant de rues en places et avenues, nous
avons visité quelques galeries d'art dont une (la Galeria
Equador) établie dans une belle propriété. Alors que
l'atelier-boutique d'art local occupe le rez-de-chaussée, l'étage
est quant à lui aménagé en bar de nuit…
Dans
ce dernier domaine, la ville capitale ne manque pas de lieux
plaisants. Le Cesar Cafe par exemple est un endroit
charmant, tenue par Anna qui a travaillé pendant huit ans à
l'ambassade de France (jusqu'à sa fermeture en 2015). Ouvert en
2016, ce bar fait également office de restaurant et est décoré
avec goût.
Une
autre adresse de bar-restaurant au cadre agréable : le Xico's.
Lui aussi fait la part belle aux toiles de jute estampillées cacao
ou café, aux photos ou affiches anciennes, à l'art local… Et on y
mange très bien !
Non
loin de là, deux édifices assez remarquables (étant donné ce qui
a déjà été dit sur le bâti à Sao Tomé!) : une grande
droguerie et la banque centrale. D'architecture coloniale, de belle
taille et dans un très bel état de conservation, ils font partie de
ces bâtiments qui attirent le regard ; et constituent des
points de repère faciles.
Pour
plus de photos, voir ici.
2) À la découverte de la ville capitale
La
première journée passée sur l'île chocolat a notamment été
l'occasion de visiter la maison-laboratoire du chocolatier Claudio
Corallo située dans la ville capitale, sur le front de mer (nommé
la Marginal), en direction de l'aéroport.
Pour
100 000 dobras (la monnaie locale), soit 4 euros, la visite consiste
en une dégustation des différents chocolats
fabriqués par le maître du
cacao
(qui
se présente plus volontiers comme un « chercheur »),
assortie
d'explications très instructives.
Si
la plantation de cacao se trouve sur l'île de Principe, à environ
150 km au nord de celle de Sao Tomé, le laboratoire-point de vente
est bien sur l'île principale…Une fois la séance de
présentation-explications-dégustation terminée, la plupart des
participants (une quarantaine) n'ont pas résisté à l'achat d'un ou
plusieurs produits (ex : des petites tablettes de chocolat).
Claudio
Corallo s'étant aussi lancé dans la fabrication de café (il
possède une plantation sur l'île de Sao Tomé, à Nova Moca), il
est donc possible de se fournir aussi en bon café !
Dans
cette propriété, le cacaoyer n'est pas absent : un arbre
pourvu de toutes petites cabosses naissantes y trône, juste avant
l'entrée dans l'atelier-laboratoire.
Petites
cabosses qui deviendront grandes…
Pour
plus de photos, cliquer ici.
La
matinée avait cependant débuté par la visite du fort San-Sebastian
qui abrite le musée national.
Les salles d'exposition présentent
des aspects de la vie quotidienne à Sao Tomé, notamment au temps de
la colonisation portugaise (de 1471 à 1975): empreinte religieuse,
intérieur de maisons de colons, artisanat local, travail dans les
plantations, faune santoméenne (dont les incontournables tortues de
mer)…
Monter
en haut du fort pour en faire le tour et admirer le panorama vaut la
peine.
Outre les canons présents aux quatre coins de l'édifice militaire, des pierres tombales aux gravures encore bien lisibles sont posées à même le sol.
Outre les canons présents aux quatre coins de l'édifice militaire, des pierres tombales aux gravures encore bien lisibles sont posées à même le sol.
Je
n'ai pu résister à l'envie de grimper en haut du phare ; la
vue y est (naturellement) très belle. Entre le port, l'océan, la
Marginal et l'arrière pays montagneux aux allures de forêt dense,
l'endroit est idéal pour avoir un premier aperçu de l'île.
Pour
plus de photos, cliquer ici.
De
très belles maisons de style colonial bordent l'Avenida Marginal.
Quand elles ne sont pas occupées par des ministères (comme celui
des Affaires étrangères) ou associations diverses (telle l'union
des écrivains et artistes santoméens), elles peuvent avoir le rang
de maisons d'hôtes.
Mais
toutes les demeures ne sont pas pareillement entretenues ;
certaines tombent littéralement en ruine et sont squattées par des
familles.
En
fait, beaucoup d'édifices construits par les Portugais à Sao Tomé
sont laissés à l'abandon depuis l'indépendance de l'île le 12
juillet 1975. Faute d'argent (sans doute) et d'attention suffisante,
alors que la proximité immédiate de l'océan réclamerait un
entretien régulier (plus encore pour les structures en bois), l'état
de délabrement caractérise de nombreux lieux de la ville capitale.
Encore davantage de photos ici.
En
revanche, les petits restaurants sympas ne manquent pas. Dès le
premier soir, nous avions fait la connaissance de « Papa
Figo », une bonne adresse. Certes l'électricité avait été
coupée peu avant notre arrivée, mais elle était revenue au bout
d'une heure ; et surtout nous y avions bien mangé !
Mais
c'est Donatété, du nom de sa propriétaire (une maîtresse femme
assurément!) que je préfère. Il faut s'y rendre au moins une
fois : ce restaurant spécialisé dans la cuisine du poisson
sert des plats absolument délicieux. Pour ma part, j'ai opté pour
le pargo ; un régal !
1) Itinéraire
Ayant
déjà retenu les divers hôtels via un site de réservation
d'hébergement en ligne, je pars donc l'esprit tranquille en la
matière. L'île étant petite et m'y rendant en période de vacances
scolaires, j'ai préféré jouer la sécurité. Rien de plus
déplaisant que d'arriver avec ses valises sans savoir où les
poser ! Le but n'est pas de perdre du temps à chercher un
endroit où loger mais bien de profiter pleinement du séjour.
Souhaitant
découvrir toutes les richesses de Sao Tomé, j'ai opté pour un
séjour itinérant : deux ou trois nuits maximum dans le même
hôtel, en des lieux différents de l'île. Je dois atterrir le 18
février en milieu d'après-midi et repartir le 1er mars
en soirée.
Je
vais ainsi d'abord poser mes valises à Sao Tomé même. J'entends
découvrir la ville et ses abords immédiats à pied :
promenades le long du bord de mer, balades dans le centre où sont
encore visibles d'anciennes bâtisses coloniales, visite de quelques
monuments (à l'image du fort San Sabastião)...
Je
partirai ensuite dans le centre de l'île, non loin de la plantation
de Monte Café et du parc naturel Obo.
De là, je prendrai la direction du sud pour passer 2 jours à São João dos Angolares. Là aussi, le cadre de la maison d'hôtes laisse deviner un environnement particulièrement verdoyant, avec vue sur l'océan à l'est et la montagne à l'ouest. Baignade et randonnée devraient constituer des activités de choix !
De là, je prendrai la direction du sud pour passer 2 jours à São João dos Angolares. Là aussi, le cadre de la maison d'hôtes laisse deviner un environnement particulièrement verdoyant, avec vue sur l'océan à l'est et la montagne à l'ouest. Baignade et randonnée devraient constituer des activités de choix !
En
remontant vers le nord, je ferai halte sur la côte ouest de l'île,
à Neves. À proximité se trouve Monte Forte, fief de la culture du
cacao bio (!).
Enfin,
je poursuivrai vers le nord pour m'arrêter dans un B&B à Morro
Peixe. L'occasion également de faire quelques balades à vélo.
Au
final, un périple de dix jours sur l'île qui devrait être synonyme
d'émerveillement. Vivement
les vacances !
Ah! ça fait rêver tout cet exotisme !!! De très belles vacances en perspective.
RépondreSupprimerJe te souhaite un très bon périple autour de l'île.
Merci maman ! Je ne doute pas que le séjour sera très agréable. Dépaysement garanti entre océan et montagnes !
SupprimerOui, ça fait envie !
RépondreSupprimerPrends-en plein les yeux !...et, bien sûr, tu nous raconteras ....
Évidemment ! J'aurai grand plaisir à vous faire partager ce séjour plein de promesses. Bises à vous deux.
RépondreSupprimerBelle visite de la Ville Capitale: on s'y croirait presque avec toutes ces jolies photos. Impressionnée par les carcasses de bateaux.
RépondreSupprimerLes carcasses ne manquent pas d'impressionner en effet ! Tout comme cette dichotomie entre beaux bâtiments (les moins nombreux) et espaces déshérités (innombrables). Et il y a malheureusement bien pire dans le sud de l'île ...
SupprimerUne très belle description de l'île de Sao-Tomé qui donne bien envie de la visiter avant de perdre la tête..... car pour s'y retrouver avec la monnaie locale il faut mieux être doué en calcul mental et jouir de toutes ses facultés mentales!!!! En tout cas félicitations pour le reportage écrit et photographique
RépondreSupprimerMerci maman! Je reconnais qu'au Maroc, c'est plus simple avec le dirham...Ici en Afrique centrale (Sao Tomé, Gabon et Congo), ne jamais se déplacer sans sa calculette (le smartphone y pourvoit très bien grâce à ses nombreuses applications). Toujours utile pour vérifier certaines conversions; et même à la caisse du magasin car les prix affichés et ceux indiqués sur le ticket peuvent varier!
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