Retour
sur Arusha
Matinée
de transition puisque nous quittons le Serengeti pour rejoindre
Arusha puis, de là, Zanzibar.
La
veille au soir ayant été très pluvieuse, nous partons à deux 4x4
au cas où nous rencontrerions des difficultés dans un bush gorgé
d'eau. L'autre véhicule doit également se rendre à Arusha pour y
déposer un touriste américain d'origine japonaise (qui doit partir
le lundi pour Dar es salam). Ce dernier est arrivé en même temps
que nous au Savannah tented lodge. Un homme charmant.
Levés
ce dimanche à 4h50, nous sommes tous prêts à l'heure et, dès le
départ, on devine que ça ne va pas être simple de sortir du parc
pour rejoindre la "grande route" (en fait un assez large
chemin empierré). Points d'eau gonflés par la pluie, pistes
boueuses au possible, herbes très grasses ; le tout dans une
obscurité encore bien présente…
Et
ce qui était à redouter arriva. Les véhicules n'ont pas tardé à
s'embourber. D'abord le nôtre ; mais après de nombreux coups
de volant et d'accélérateur, le véhicule se dégage seul. Puis le
second véhicule, lequel en revanche nécessite une opération de treuillage.
D'où l'importance d'être au moins deux 4x4 dans ces circonstances !
Au final, ces désagréments auront duré une vingtaine de minutes.
Pour
ne pas perdre davantage de temps, notre chauffeur décide de prendre
un itinéraire différent pour quitter le parc plus rapidement. Il
n'oublie pas que nous avons un avion à prendre à 12h50. Nous non
plus ! Inutile de préciser que tout au long du parcours, Fabienne et
moi stressons un peu (pas convaincues de pouvoir arriver à l'heure à
l'aéroport d'Arusha). Le
timing est d'ailleurs à ce point serré que nous prenons le
petit-déjeuner dans le 4x4 ; pas le temps de nous arrêter !
Nous
arrivons pourtant à l'heure prévue (11h40). Mais si nous avions
rencontré des difficultés plus importantes, il est clair que nous
aurions manqué notre avion; et le prochain n'était qu'à 20h…
L'aéroport
d'Arusha (l'un des principaux de Tanzanie) est de taille modeste mais
très actif : les petits avions et ceux de taille moyenne (à
l'image du nôtre, un ATR de la compagnie Precision Air) n'ont cessé
d'atterrir et de décoller durant notre temps d'attente. Les
destinations concernent essentiellement Kilimanjaro, Dar es salam et
Zanzibar. Il s'agit de vols uniquement intérieurs ou nationaux.
Nous
nous envolons finalement pour l'île aux épices à 13h10.
Pour
lire la suite de notre périple et de nos aventures, rendez-vous à
la rubrique Zanzibar !
Lever
à 7h30 pour cette dernière journée de safari. J'ai fort bien dormi
mais, contrairement au guide, je n'ai pas entendu rugir les lions. Je
dormais justement trop bien !
Des
photos de notre tente ici.
Après
le petit-déjeuner, nous montons à bord du 4x4 pour une matinée que
nous espérons pleine de bonnes surprises. Le
Serengeti se présente en effet comme la plus grande réserve
animalière du monde (environ 4 millions d'animaux sur près de
15 000 km²) ;
la faune y est donc très abondante. Cela
explique la présence de photographes et documentaristes animaliers
parmi les safaristes …
Le
parc est naturellement propice à la rencontre des Big
Five; et c'est vrai que nous avons été gâtées. Nous espérions voir des
félins et les avons parfaitement vus. D'abord deux lionnes
accompagnées de deux lionceaux ; puis deux lions en pleine sieste à
l'abri sous un arbre.
Nous
les avons longuement observés, pensant qu'ils se lèveraient. Mais
non, ils sont demeurés allongés encore longtemps.
Grâce
aux échanges d'informations radio entre les guides, nous avons pu
nous rendre sur le lieu où se trouvait un guépard. Même si nous
les observons dans une attitude placide voire (faussement)
inoffensive, ces animaux sauvages restent impressionnants.
Puis nous faisons
route vers le campement pour y prendre le lunch. Sur
la piste, nous croisons un éléphant. Heureuse surprise car
on ne s'attendait plus à en rencontrer…
Il
est prévu de repartir vers 16h pour un dernier tour dans le parc du
Serengeti. Après une petite sieste, nous remontons donc à bord du
4x4. L'occasion de voir un caracal ou chat sauvage (proche du lynx).
Craintif, il se met à l'abri des arbres et buissons mais nous avons
la possibilité de l'observer suffisamment de près (photo www.felineworlds.com).
Roulant
en bordure d'un lac, nous pouvons également admirer les flamants
roses. Avec l'orage qui gronde et le ciel qui s'assombrit, les
couleurs sont magnifiques.
Nous
sommes de retour au tented lodge peu après 18h. Et comme on s'y
attendait, l'orage éclate vers 19h. Une pluie torrentielle s'abat
sur le camp et la savane. Nous nous rendons au dîner sous un déluge,
le sol creusé par des ravines d'eau. Le bas du pantalon est trempé
et les chaussures bien boueuses mais une bonne soupe nous attend et
nous réchauffe ! Comme la veille, le dîner est très bon.
Étant
donné l'état du sol et des pistes en pareille circonstance, il est
décidé de quitter le camp plus tôt que prévu le lendemain matin.
Le départ est fixé à 5h30 pour pouvoir prendre l'avion à Arusha
vers 13h pour notre nouvelle et dernière destination : Zanzibar !
D'autres photos à regarder ici.
Le cratère du Ngorongoro
Réveillée
avant l'heure après une excellente nuit, je décide de sortir
prendre l'air ; l'occasion aussi de me promener sous le soleil
du petit matin dans la « propriété » du Marera Valley
lodge. Et d'apprécier l'aménagement des lieux.
D'autres
photos à voir ici.
Après
un excellent et copieux petit-déjeuner, nous
quittons le lodge à l'heure dite.
Comme convenu la veille avec Patrik, nous
faisons un stop dans une boutique proposant des produits artisanaux locaux.
Celle-ci se trouve non loin de l'hôtel. J'en profite pour acheter le tissu traditionnel
massai (le Shuka).
Nous
arrivons à l'entrée de l'aire de conservation du Ngorongoro moins
d'une heure après. La zone doit son nom au cratère du Ngorongoro
(en vérité, une caldeira circulaire de plus de 20 km de diamètre,
située au cœur du massif du Ngorongoro). Le volcan du Ngorongoro
est considéré comme éteint.
Les
formalités administratives réglées, nous voici prêtes à
descendre dans cette grande réserve où la faune sauvage est
nombreuse et variée : outre les animaux (comme buffles,
éléphants, rhinocéros, lions, zèbres, gnous), il y a pas moins de
400 espèces d'oiseaux…
Mais
avant d'effectuer la descente, nous nous arrêtons à un emplacement
qui offre une vue panoramique du site. Ce dernier est vaste et
magnifique vu d'en haut.
Notre
chauffeur et guide Patrik choisit de descendre par la voie la moins
empruntée pour éviter le trafic déjà dense à cette heure. Sur le
chemin, nous observons les nombreux acacias parapluie ; j'adore
cet arbre. La forêt tapisse littéralement la paroi interne de la
caldeira.
Le
parc compte beaucoup de buffles, zèbres, gnous, gazelles. Mais nous
avons la chance de voir aussi, plus ou moins de près, des éléphants,
lionnes, lions et rhinocéros.
D'autres photos sur la vie sauvage à consulter ici.
Encore des photos à découvrir là.
Les
Massai déplacés du Serengeti vers le Ngorongoro ne peuvent pas
cultiver ni faire pâturer leurs troupeaux dans la caldeira. Ils
habitent donc plus haut. Ils cohabitent néanmoins avec les zèbres
et les buffles. La vie sauvage et la vie domestique (expression
employée par notre guide) coexistent dans le Ngorongoro,
contrairement à ce qui a cours dans les autres parcs où seule la
vie sauvage s'exprime.
Nous
pique-niquons au bord d'un étang rempli d'hippopotames ; mais
ces derniers se cachent, se trouvant a priori fort bien dans l'eau.
Sortis
du cratère en milieu d'après-midi, nous roulons alors vers le parc
du Serengeti. Nous traversons des paysages d'abord montagneux, où
les villages massai sont assez nombreux ; puis la plaine, infinie !
Serengeti signifie d'ailleurs « plaines sans fin » en
langue maa (parlée par les Massai).
Au
moment de franchir la porte du Serengeti, nous bifurquons pour aller
dans le sud du parc. Les antilopes, zèbres et gnous abondent. Il
faut savoir que le Serengeti est justement célèbre pour ses
importantes migrations annuelles de gnous et de zèbres.
Finalement,
après quelques heures de route, changement de paysage. Ce dernier
devient moins morne. C'est la savane ou le bush. En ce début de
soirée, nous apercevons de nombreuses girafes.
Après
quelques tours et détours, notre guide trouve enfin notre campement
pour les deux nuits à venir. Il s'agit du Savannah campsite. Il
n'est pas loin de 19h lorsque nous y arrivons.
Le
site est superbe. Le camp est constitué de tentes très bien
aménagées, pour un confort réel. Je suis bluffée ! Nous sommes en
pleine nature sauvage, au milieu des girafes et des zèbres. Les
félins sont également à proximité immédiate.
Une
fois installées et douchées, nous prenons place devant un feu de
bois préparé à notre intention. Puis le repas est servi sous une
tente. Interdiction de se rendre seule jusqu'à cette dernière ; les
animaux sauvages sont ici chez eux. Un membre du personnel du camp
nous accompagne donc. Tout est parfait. La nuit s'annonce excellente
!
D'autres photos à voir ici.
Le
parc national du lac Manyara
Nous
quittons Arusha comme prévu à 8h, direction le parc de Manyara.
Notre premier jour de safari nous conduit donc vers l'ouest, à 2h30
de route de notre point initial.
Très
vite, nous arrivons en territoire massai. Ces éleveurs nomades,
parfois semi-sédentarisés, sont reconnaissables à leurs vêtements
traditionnels (dont un tissu rouge à carreaux, le shuka). À la tête
de troupeaux parfois disparates (vaches, ânes, chèvres, moutons),
ils se déplacent sur les étendues désertiques ou semi-désertiques
que nous traversons.
Leurs
villages conservent parfois un aspect traditionnel, fait
de huttes et disposé en cercle ; le village est appelé boma.
Certaines habitations ont néanmoins cédé à la modernité :
ce sont des maisons avec des toits en tôle colorée (blanc, rouge,
bleu ou vert).
Puis
au loin, face à nous, une véritable barrière ; un mur naturel très
impressionnant : il s'agit du grand rift est-africain ; il
appartient à la vallée du Grand Rift, une faille tectonique qui
s'étire sur plus de 6 000 km du nord au sud (de la Syrie au
Mozambique).
Nous
traversons la ville de Mto wa Mbu (« la
rivière des moustiques » en Swahili) et nous arrêtons à
l'emplacement du grand marché. De nombreux éleveurs massai sont
présents pour vendre quelques animaux de leur cheptel. Il fait une chaleur étouffante…
Nous
arrivons enfin dans le parc du lac Manyara en milieu de matinée. De
taille modeste (330 km²), il
est présenté comme une bonne introduction à la visite des parcs du
nord de la Tanzanie. Il est situé au pied de falaises (brun rouge)
hautes de 600 m, caractéristiques de l'escarpement de la vallée du
Rift.
Dès
l'entrée, les babouins sont déjà nombreux, ainsi que les cigognes.
La forêt dense (luxuriante) est largement présente. Nous
rencontrons différentes espèces de singes même si les babouins
sont majoritaires.
Attentives
au moindre mouvement, nous finissons par apercevoir une lionne dans
un arbre. Elle s'y repose tranquillement. Il est vrai qu'un panneau,
situé juste avant l'entrée du parc, présente un lion perché sur
la branche d'un arbre. Il faut donc aussi penser à lever la tête
pour voir ou apercevoir des grands fauves !
Outre
des zèbres, buffles, gazelles et girafes, nous nous réjouissons de
pouvoir observer de près des éléphants, petits et grands. Certains
adultes ont des défenses, d'autres seulement une voire aucune. Mais
lorsque le chef de troupe a traversé la piste, il attend que les
autres aient fait de même avant de continuer plus avant.
Par
la suite, au détour d'un virage, nous voyons s'avancer deux jeunes
lions et/ou lionnes. L'un des félins est plus craintif et longe la
piste à l'abri des buissons.
Une
aire de pique-nique permet aux visiteurs de sortir du véhicule en
toute sécurité pour se restaurer. Nous faisons donc la pause repas
à proximité du lac où des flamants roses ont élu domicile. Le lac
est immense mais peu profond ; il occupe les 2/3 de la superficie du
parc, c'est dire…
Sur
la fin du parcours, nous passons par le bassin des hippopotames
(l'Hippo pool). Nous en repérons deux en grande partie sous l'eau
tandis que deux autres, au loin, se déplacent nonchalamment.
Plutôt
satisfaites de cette première journée de safari, nous quittons le
parc vers 16h30 et prenons la route pour gagner l'hôtel qui nous
héberge pour la nuit. Il s'agit du Marera Valley lodge.
L'établissement est entouré de valons et champs cultivés.
Cet
hôtel est vraiment de haut standing. Qu'il s'agisse de l'accueil, de
l'hébergement, de la restauration et plus largement du cadre, tout
est parfait !
Demain,
départ à 9h pour le cratère du Ngorongoro.
L'aventure continue !
D'autres photos à découvrir
ici.
Descente finale vers Arusha
Enfin
une nuit digne de ce nom ! Même si j'ai du sommeil en retard,
j'ai bien dormi. En revanche, au lever, les jambes répondent difficilement. Ma
doué qu'elles sont lourdes. Je me dis néanmoins qu'une fois les
muscles en action, ça devrait aller…
Nous
prenons le petit-déjeuner et sommes prêtes pour le départ à 8h20
pour l'ultime descente qui doit nous ramener chez les Rangers, à
Momella Gate. La marche est tranquille, effectuée sous une météo
idéale et par un itinéraire en partie différent de celui pris à
l'aller. Durant le trajet, la vue sur le mont Meru et le Kilimandjaro
est en tout point superbe.
Nous
arrivons à une chute d'eau dont le bruit nous avait alerté quelques
minutes plus tôt. Le cadre est vraiment joli. J'en profite notamment
pour me rafraîchir les mains, les bras et le visage ; et
plonger ma bouteille d'eau quelques instants, en espérant qu'elle
refroidisse un peu.
Peu
avant d'atteindre notre point d'arrivée, nous retrouvons le troupeau
de buffles observé quatre jours plus tôt. Le mont Meru et le Ash
crater sont là, bien visibles. Je ne les avais pas identifiés la
première fois, faute d'avoir regardé dans la bonne direction !
À ma décharge, ce jour-là, les nuages étaient nombreux en
altitude…
Nous
apprenons à notre arrivée, vers 10h45, que le ranger qui nous a
accompagnés jusqu'au campement de Saddle va nous délivrer un
certificat attestant notre montée jusqu'au point culminant du Big
Meru ! Une reconnaissance officielle de « l'exploit »
ainsi réalisé…
Patrik
avait été prévenu la veille de l'heure approximative de notre
arrivée au Momella Gate. Il nous attendait donc pour nous ramener à
Arusha, au Summit lodge, où nous allons profiter de l'après-midi
pour nous reposer un peu. Il s'agit de préparer la transition avec
les trois jours de safari à venir.
À
l'hôtel nous attend déjà Juma, venu aux nouvelles et faire le
bilan de notre séjour en montagne. Il s'agit aussi de récapituler
le programme du safari. Nous en profitons également pour faire un
peu de change : des dollars ou euros contre des shillings
tanzaniens. Nous en aurons de toute façon besoin à Zanzibar…
Installées
dans notre chambre, nous faisons un brin de toilette avant de
rejoindre la piscine. Après l'effort, le réconfort… Cela fait un
bien fou de nager et de profiter de l'eau après en avoir été un
peu privées (le rationnement était de rigueur en altitude).
Le
dîner est très apprécié (soupe et spaghetti bolognaise). La nuit
s'annonce calme et reposante. Le départ est fixé à 8h le
lendemain, destination le parc national du lac Manyara.
D'autres photos ici.
Big Meru, on y est !
Deuxième
nuit sans dormir. Et même si je ne ressens toujours pas la fatigue,
je dois bien l'être quand même un peu car je saigne du nez (chez
moi, un signe qui ne trompe pas). Malgré ça, je me sens en forme.
Le
groupe des Tchèques est parti à 1 heure du matin pour l'ultime
ascension. Festo a préféré un départ plus tardif, à 3 heures,
pour nous épargner un peu de froid et de vent. N'ayant pas dormi, je
peux en effet témoigner qu'un vent fort a soufflé jusqu'à notre
réveil à 2 heures. Inutile de préciser que les températures sont
également basses…
Une
petite collation est prise avant de s'attaquer à la partie la plus
difficile du périple. Pour moi, c'est thé et petits gâteaux secs à
la vanille. Habillés chaudement, nous partons à 7 : outre Festo,
Fabienne et moi, il y a Fin et 3 de ses guides et porteurs attitrés.
Ainsi constituons-nous une petite équipe prête à faire face au
moindre problème. C'est aussi rassurant car nous allons effectuer
une partie du parcours dans le noir, chacun équipé d'une lampe
frontale.
Jusqu'à
Rhino point (nom provenant des restes d'ossements de rhinocéros qui
se promènent dans les environs), à 3800 m d'altitude, où nous
effectuons une première halte, l'ascension est plutôt facile ;
pas de difficulté particulière.
Mais
ensuite ça se corse ; et cela prend même des allures de pure
escalade sur une portion rocheuse très inclinée ; nous sommes
sur la crête de la muraille nord. Comme il fait noir, on ne
distingue pas vraiment les abords immédiats. On devine seulement la
forte pente. Au retour en revanche, on pourra pleinement visualiser
ce passage particulièrement délicat (et apprécier la performance)!
Chemin
faisant, nous assistons à un superbe lever du soleil aux abords du
Kilimandjaro (situé à une soixantaine de kilomètres). La vue est
vraiment belle. On prend le temps d'admirer et de manger quelques
carrés de chocolat.
Poursuivant
notre marche, le jour venant, les lampes frontales cessent d'être
utiles ; mais s'agissant des gants, bonnet et doudoune, ils
restent de rigueur. Par moment, un vent glacial nous frappe le
visage.
Nous
surplombons bientôt le Ash crater ou Ash cone (cône de cendres) que
je trouve magnifique. Je ne me lasse pas de le regarder, ainsi que
les coulées de lave qui l'entourent. Cela me rappelle un peu le
Massif Central et les volcans d'Auvergne ; un petit air de
France… De part et d'autre, le paysage est beau à voir.
Nous
croisons bientôt le groupe des Tchèques. Ceux-ci sont maintenant
sur le chemin du retour. Ce n'est pas encore notre cas ; mais on
n'est plus très loin de l'objectif final.
Les
dernières dizaines de mètres d'ascension sont néanmoins
difficiles. Il faut escalader beaucoup et les plaques de neige sont
dangereuses car extrêmement glissantes. Gare où l'on pose les
pieds !
Mais
après 5 heures d'efforts, nous atteignons enfin le sommet du mont
Meru. Nous voici à 4566 m ! Un défi relevé dont je ne suis
pas peu fière. Chacun est félicité pour l'accomplissement de cet
acte éminemment sportif. Des félicitations que je trouve
personnellement amplement méritées. Si Festo est habitué à gravir
le mont Meru (et le Kilimandjaro), ce n'est pas le cas de tout le
monde !
Maintenant
que nous sommes là, nous profitons de la vue (grandiose) et nous
accordons une large pause. Nous grignotons un peu même si, pour ma
part, je n'ai aucun appétit ; la fatigue…
Le
mont Meru, situé au nord de la Tanzanie dans la vallée du grand
rift, est un stratovolcan dont la dernière éruption remonte à
octobre 1910. Il donne à voir une caldeira de 5 km de large, ouverte
côté est ; formée il y a 8 millénaires, cette grande
dépression ressemble à un fer à cheval. Le mont Meru est toujours
considéré comme un volcan actif ; des fumerolles ont
d'ailleurs été observées en 2014-2015…
Après
45 mn de pause, nous repartons (il est 8h45). Cette fois, il s'agit
de reprendre le même chemin mais en descendant. Et ce n'est pas
moins difficile. La fatigue est là, mes jambes flageolent …
Le
retour est propice à d'autres prises de photos ; les jeux de
lumière sont différents entre le lever du soleil et le milieu de
matinée. Et certaines parties du parcours ont été effectuées de
nuit.
C'est
au Rhino point que nous remisons la doudoune, les gants et le bonnet
dans le sac à dos.
Il
nous aura fallu 3 heures pour revenir au campement de Saddle. Nous
sommes accueillis par des félicitations de la part de tous les
porteurs et guides présents. Je ne me lasse pas d'être
complimentée !
Après
un brin de toilette, c'est le lunch. Je n'ai pas encore d'appétit
mais je m'oblige à manger un peu. Le goût pour la nourriture
devrait revenir assez rapidement, maintenant que le plus dur est
fait !
Nous
avions décidé la veille de ne pas rester au campement de Saddle
pour une deuxième nuit mais de rentrer, le jour même de l'ascension
finale, au camp de Miriakamba (à 2500 m). Notamment parce qu'il n'y
fait pas froid et que nous n'aurions plus qu'à partir tranquillement
le jour suivant pour regagner le camp des Rangers (Momella Gate) en
fin de matinée.
C'est
pourquoi, assez rapidement après manger, nous entamons une nouvelle
descente de 2 heures en direction du premier campement situé 1000 m
plus bas. Nous l'atteignons à 15h20.
Nous
aurons ainsi marché pas moins de 10 heures pour cette seule journée
mémorable. Mes jambes sont de vrais bouts de bois ! Je suis
littéralement épuisée. Mais je m'attable pour le dîner avec envie
(l'appétit revient) ; et je suis persuadée que je vais enfin
dormir !
On se rapproche…
La
nuit m'a paru un peu longue, n'ayant pas réussi à trouver le
sommeil. Je me lève néanmoins à 6h30 sans signe de fatigue apparent. Le petit-déjeuner fait du bien et se doit
d'être complet car la journée s'annonce sportive : montée
de 4 heures jusqu'au Saddle Hut, à 3500 m; puis
ascension du Little Meru qui
culmine à 3820 m. Beau programme !
Au
lever, le soleil est déjà généreux. L'occasion d'apprécier plus
encore le cadre magnifique dans lequel nous nous trouvons. Accolée à
l'arrière du baraquement servant de salle à manger se trouve une
plate-forme métallique offrant une vue panoramique des environs proches et
lointains. Je
peux ainsi admirer à nouveau, sous d'autres lumières et sans les
nuages, le Kilimandjaro et le mont Meru !
Notre
petit groupe constitué la veille (au camp des Rangers) est prêt à
8h, comme convenu. La météo devrait être particulièrement
ensoleillée et chaude…
Durant
notre marche, sur un chemin plus souvent caillouteux qu'herbeux, nous
pouvons pleinement profiter de la vue sur les montagnes qui se
dressent devant et derrière nous. Nous nous rapprochons un peu du
mont Meru et du ash crater
qu'il surplombe.
Nous
pouvons également admirer le
Kilimandjaro (le
Kili pour les guides). Sans
le soleil dans les yeux, j'apprécie davantage encore le paysage qui
nous est offert.
Notre
guide-ranger décide d'une pause à mi-parcours. Chacun en profite
pour se désaltérer bien sûr, s'asseoir parfois et prendre quelques
photos.
En
ce qui me concerne, j'opte pour la station debout. Je n'éprouve pas
le besoin de reposer mes jambes ; et finalement notre guide
Festo décide de reprendre assez vite l'ascension, histoire de ne pas
refroidir nos muscles. Fin et son guide (Jackson) choisissent de nous
suivre. Nous laissons donc derrière nous nos compagnons tchèques
(très bavards!) et notre sympathique ranger.
De
fait, la seconde partie de la marche est bien plus calme et reposante
pour les oreilles ! Nous grimpons toujours à un rythme
régulier, celui imprimé par Festo (ou le ranger avant lui).
Au
fil de la montée, la végétation se fait moins dense et moins
verte. Quelques fleurs se distinguent de par leurs couleurs.
Au
bout de quatre heures d'efforts, nous atteignons notre camp de base
situé maintenant à 3500 m : le Saddle Hut. L'accueil est
toujours aussi chaleureux.
Nous
choisissons de nous laver un peu et de nous changer avant le repas.
Il est prévu de repartir vers 15h pour effectuer l'ascension du
petit Meru ; une sorte de hors d’œuvre ou de dernière mise
en jambes avant l'ascension finale du mont Meru le lendemain…
Après
nous être restaurées, Fabienne et moi regagnons notre chambre
(nommée "girafe" et
aménagée comme dans le camp précédent) pour nous reposer un peu.
Un constat s'impose : on sent le froid ! Les mille mètres
de différence d'altitude entre les deux camps se ressentent
pleinement.
Vers
15h, comme prévu et alors que l'orage gronde, nous entamons avec
Festo la montée du Little Meru, situé à 3820 m. Il faut compter un
peu plus d'une heure pour atteindre le sommet.
L'ascension
débute sous le soleil puis, sans surprise, la pluie et le brouillard
s'installent. Une fois encore, le surpantalon se révèle bien utile,
au même titre que le poncho imperméable !
Arrivés
au sommet malgré les bourrasques de vent et de pluie, nous pensions
ne pas pouvoir rester très longtemps, d'autant que l'on ne voyait
absolument rien ! Mais la pluie s'est finalement arrêtée et le
brouillard s'est levé (le fort vent l'explique sans doute en
partie). Nous avons pu alors admirer les paysages alentour. Ça en
valait la peine !
Quelques
minutes plus tard, Fin et son guide arrivent au sommet à leur tour.
Ils étaient partis un peu après nous. C'est donc ensemble que nous
effectuons la descente. Celle-ci est plutôt facile mais nécessite
de la prudence ; un bête accident est vite arrivé. Or demain,
c'est le grand jour : l'ascension finale du mont Meru. Réveil
programmé à 2 heures du matin. Dur dur…
D'autres photos à voir ici.
C'est parti pour le mont Meru !
Après
une très courte nuit (lever à 7h45), nous quittons le Summit Lodge
à 9h pour le parc national d'Arusha. Patrik était bien à l'heure,
accompagné de Festo qui va nous servir de guide pendant notre
périple de 4 jours au Mont Meru. Pour ce faire, il est assisté
de deux porteurs (nous avons un gros bagage chacune) et d'un
cuisinier !
Après
un stop pour acheter quelques provisions pour le midi et le soir,
nous entrons dans le parc d'Arusha, au niveau de la porte nommée
Ngongongare Gate.
Nous
trouvons les formalités un peu longues… Cela permet néanmoins à
Fabienne d'acheter un bob, le sien ayant été oublié sous son siège
lors du vol Nairobi-Kilimandjaro. Un couvre-chef est indispensable
pour le séjour qui nous attend ; d'ailleurs, le soleil cogne
déjà très fort.
Enfin
en règle, le 4x4 s'élance sur la piste. Nous apercevons très vite
des colobes bleus, d'autres de couleur noir et blanc, ainsi que des
babouins, buffles, zèbres et girafes.
La
jeep nous dépose enfin au point de départ de l'ascension :
Momella Gate. Nous allons monter en compagnie d'un groupe de 5
Tchèques et d'un Norvégien, prénommé Fin.
Un
ranger va nous servir de guide jusqu'à l'étape du jour, Miriakamba
Hut, un camp situé à 2500 m.
Nous
profitons du temps d'attente pour visiter un peu les alentours et
manger notre pique-nique. Quelques crânes d'animaux, correspondant à
ceux vivant dans le parc, sont exposés deci delà.
Une
grande maquette du mont Meru est également disposée au milieu du
site, bien en vue. J'en fais le tour et me dis qu'il va falloir
souffrir pour parvenir au sommet (à 4566 m) !
Enfin,
nous entamons le périple à 12h30; et dès le départ le tonnerre
gronde. On voit les nuages qui s'accumulent sur les hauteurs… Pour
l'heure, nous sommes au sec et pouvons très vite observer un
troupeau de buffles en train de brouter sagement. Le buffalo est
l'un des cinq grands mammifères (ou Big Five) tant redoutés en
Afrique (avec l'éléphant, le lion, le guépard/léopard et le
rhinocéros).
L'orage
tourne autour de nous pendant une à deux heures avant finalement de
nous tomber dessus. Nous n'échappons donc pas à la grosse averse !
Au moment où elle s'abat sur nous, nous finissons juste notre pause
à proximité d'une arche naturelle (un tronc d'arbre pour le moins
original).
Après
la transpiration, nous voici de fait bien arrosés par la pluie. Nous
sommes alors dans la forêt, une rainforest qui porte bien son
nom. Elle n'en demeure pas moins très agréable à traverser. Ça
grimpe dur en revanche… Puis la pluie finit par cesser.
Nous
mettons quatre heures pour atteindre notre camp de base. Il est 17h30
et chacun de nous est bien content d'arriver enfin ! Je suis
claquée, comme tout le monde…
À 2500 m d'altitude, malgré l'heure tardive et les quelques nuages, la vue est belle sur le mont Meru… et le Kilimandjaro qui lui fait
quasiment face (ce sera bien plus beau encore le lendemain matin).
Après
les efforts fournis, nous apprécions de pouvoir nous laver. Mais il
faut le faire à l'ancienne, avec une petite bassine d'eau. Il n'y a
pas vraiment d'eau courante… Ça fait en tout cas un bien fou de se
changer et d'enfiler des vêtements chauds et secs !
Puis
nous prenons une collation chaude (thé, café ou chocolat assorti de
petits biscuits) avant le repas servi à 18h30.
Nous
sommes installés dans des baraquements en bois ; les chambres
sont certes rudimentaires (chacune comptant quatre lits superposés)
mais cela est bien suffisant. Fabienne et moi sommes seules dans une
chambre. Toutes portent le nom d'un animal ; la nôtre est
hippopotame …
Le
dîner qui nous est proposé est très bon ; la soupe notamment
est particulièrement savoureuse. Félicitations au cuisinier !
Il faut savoir que chaque groupe (qui peut compter de 1 à 8
« touristes ») dispose de ses accompagnateurs personnels
(guide, porteurs et cuisinier). De fait, les groupes ne mangent pas
forcément la même chose !
Nous
nous mettons sous le duvet à 20h. Je pensais qu'il aurait été
inutile de me bercer. Pourtant, malgré la fatigue, je ne parviens
pas à dormir. Et le départ du lendemain est prévu à 8h…
D'autres
photos à découvrir ici.
Vol Brazzaville-Kilimandjaro
Nous
sommes parties à 10h30 du Chaillu pour un vol prévu à 13h25.
L'aéroport est seulement à 5-10 mn donc nous avons beaucoup de
marge. Mais cela est indispensable car Kenya Airways peut décoller
avant l'heure, sans prévenir ! De plus, c'est jour d'obsèques
nationales à Brazzaville (mort du père du plus haut gradé
militaire du pays chez lequel le Président Sassou avait été
maintes fois reçu). Du coup, l'avenue Maya Maya conduisant à
l'aéroport a été fermée à la circulation dès 10h. Il y a donc
obligation d'emprunter d'autres voies qui rallongent de fait la
course et sont évidemment chargées, tout le monde suivant le même
axe. Mais au final, aucune incidence puisque nous avons pu arriver à
l'aéroport dans les temps. Et l'avion a décollé à l'heure !
Destination
Nairobi (Kenya) via Luanda (Angola) ; eh oui… L'escale dans la
capitale angolaise est seulement technique. Nous ne descendrons pas
de l'appareil. En revanche, nous prendrons un autre avion à Nairobi
pour aller jusqu'à l'aéroport du Kilimandjaro en Tanzanie. Il
n'existe pas de vol direct Brazzaville-Kilimandjaro.
Ce
n'est pas souvent que je quitte Brazzaville de jour par voie aérienne
! J'ai donc pu admirer le fleuve et les cataractes, malgré une brume
légère, ainsi que le tapis forestier vite présent à la sortie de
la capitale.
Luanda
n'est qu'à une heure de vol (à peine) de Brazzaville. Juste le
temps pour l'équipage de nous servir une boisson et un petit
assortiment de cacahuètes. Rien de très consistant certes mais je
n'avais pas spécialement faim.
L'arrivée
sur Luanda offre une vue sur le trait de côte. On aperçoit quelques
vieux bateaux échoués et des eaux parfois troubles (couleur
marron). Nous savons, depuis notre escale prolongée à Luanda en
novembre dernier, que la plage destinée à la baignade (d'après les
Européens rencontrés) est située ailleurs …
Les
bidonvilles eux aussi sont bien visibles.
Après
40 mn sagement assises dans l'avion, celui-ci reprend son envol pour
sa destination finale, Nairobi. Cette fois-ci, au décollage, nous
survolons côté terre, avec une magnifique vue sur la baie et le
littoral.
Puis
très vite, le vert de la forêt… et un service de repas chaud.
Dans une boîte façon "take away" (à emporter), je trouve
: une barquette comprenant quelques morceaux de bœuf accompagnés de
riz, épinards et carottes ; un morceau de pain et une part de cake,
l'ensemble pas mauvais du tout. Pour information, Karibu
signifie bienvenue en
swahili.
Avant
d'arriver sur Nairobi, un formulaire de santé lié à Ebola est
distribué à chacun des passagers. Il faut notamment indiquer si
l'on a séjourné en RDC dans les trois dernières semaines et
renseigner sur son état de santé. Ce document se révélera cependant
bien inutile puisque personne ne nous l'a demandé, ni à Nairobi ni
à l'aéroport du Kilimandjaro…
Nous
atterrissons enfin sur le sol
tanzanien vers 23h30 heure
locale. Il y a deux heures de décalage entre la
Tanzanie et le Congo
Brazzaville (où il est alors 21h30). Une
fois les formalités remplies (dont l'achat du visa) et les bagages
récupérés, nous faisons la connaissance de
Patrik (notre futur guide
pour le safari) qui nous attendait pour nous conduire à notre
hôtel à Arusha.
C'est
donc bien tard que nous nous mettons au lit pour une nuit bien
courte. Il nous faudra en
effet être
prêtes pour 9h, destination le parc national d'Arusha pour
notre première partie de séjour : l'ascension du mont Meru !
D'autres photos à découvrir
ici.
Ben, zut alors....je croyais faire connaissance avec votre guide !!! il me faudra donc patienter jusqu'à au moins demain et j'attends la suite avec impatience
RépondreSupprimerEh oui ! Mais je dois avoir une photo qui te permettra de satisfaire ta curiosité bien naturelle ! Patience...
RépondreSupprimerAscension du Mont Meru: Mais qu'es-tu allée faire dans cette galère !!!
RépondreSupprimerHi hi hi!! C'est vrai que parfois je dois être un peu maso... Mais c'était vraiment une chouette expérience; inoubliable!!!
Supprimer