samedi 16 septembre 2017

L'aide au Développement

La République du Congo reste encore un pays en développement, malgré de riches ressources naturelles comme le pétrole (dont la production représente plus de 60 % du PIB), le bois et les minerais. Le taux de pauvreté reste élevé (46%), l'indice de développement humain (IDH) se situe autour de 0,59 (sur une échelle de 0 à 1) ; cela plaçait le Congo au 139e rang mondial (sur 187 pays) en 2015.

La population compte aujourd'hui 5 millions d'habitants, dont une importante proportion de jeunes de moins de 15 ans (plus de 45 %). Il est vrai que le taux de fécondité est encore élevé (plus de 4,5 enfants par femme en 2015).

Ce sont là des chiffres, mais ils traduisent une réalité : il suffit de se promener dans Brazzaville, la ville capitale du pays, pour prendre conscience de l'importance de la jeunesse et se rendre compte des difficultés du quotidien pour une majorité d'habitants (environ 1,3 million). Le Marché Total et certains quartiers voisins suffisent d'ailleurs à en témoigner. 


Le pays doit relever de nombreux défis, notamment dans l'éducation, la santé et l'accès à l'eau potable. Car outre la mauvaise exploitation des ressources naturelles, leur mauvaise redistribution n'a pas permis les réformes structurelles et sociales nécessaires.

D'où l'importance de la présence et du rôle de l'aide internationale sur le territoire, particulièrement visible à proximité du rond-point du CCF à Brazzaville. Juste à côté de l'Institut culturel français se trouvent les locaux de deux organismes de l'ONU : l'UNICEF et le PAM.



Les murs délimitant la « parcelle » de l'UNICEF sont en partie peints de scénettes mettant en avant les bonnes pratiques liées à la santé du nourrisson et du jeune enfant : vaccination, alimentation, vitamine A, usage de la moustiquaire…





Autant de recommandations adressées aux familles (et d'abord à la mère) pour lutter contre la mortalité infantile (encore élevée avec un taux de 56,4 pour mille en 2016). Il est d'ailleurs écrit, entre chaque scène, « les gestes qui sauvent nos enfants ». Quoi de plus explicite ?



Récemment, une campagne de vaccination contre la poliomyélite a été menée ; une banderole demeurée attachée en haut du mur communique sur le sujet, l'UNICEF ayant été partenaire de l'opération avec l'OMS (Organisation mondiale de la santé). La poliomyélite est une maladie très redoutée qui persiste dans plusieurs pays africains, notamment autour du Lac Tchad. Elle est causée par un virus qui attaque surtout les membres inférieurs, les affaiblit et les paralyse pour tout le reste de la vie.

Des équipes mobiles de vaccinateurs ont donc fait du porte-à-porte chez les familles pour mettre à l'abri du polio virus tous les enfants de moins de 5 ans. L'OMS espère ainsi éradiquer la poliomyélite en Afrique d'ici 2020.


Le Programme alimentaire mondial (PAM) agit lui aussi pour améliorer la situation. Jouxtant l'UNICEF, le mur d'enceinte annonce pareillement la couleur : bilan d'actions, photos (portraits), dessins et témoignages de personnes ayant bénéficié du programme d'aide s'affichent à la vue de tous. Un moyen de communication comme un autre…




La malnutrition chronique touchant de nombreux enfants (et adultes), des rations sont ainsi distribuées, composées de riz, légumes secs, maquereau, huile végétale et sel. On apprend également que, depuis 2015, le PAM est associé au projet des cantines scolaires venant en aide aux enfants des écoles primaires situées dans les régions les plus frappées par l'insécurité alimentaire (comme le département de la Likouala, situé dans le nord du pays).


À cette occasion, j'ai appris qu'il existait des écoles non publiques dites ORA (Observer, Réfléchir, Agir) dans ce même département de la Likouala. Et c'est conjointement avec les Pères Spiritains du Congo, qui préparent les enfants autochtones à s'intégrer dans le système scolaire public, que le PAM participe à l'amélioration de l'apprentissage de ces enfants (via les rations distribuées).


Ne connaissant pas les Pères Spiritains (ou Congrégation des Pères du Saint-Esprit, fondée au début du XVIIIe siècle à l'initiative d'un jeune Breton !), renseignements pris, ce sont des prêtres ou religieux missionnaires qui travaillent pour l'annonce de l'évangile à travers le monde. Ils seraient plus de 5 000, dont 60 au Congo (mais seulement 20 à travailler sur place, selon Les Dépêches de Brazzaville du 22 août dernier).

Comme quoi, on peut apprendre beaucoup en prenant le temps de s'arrêter et lire les inscriptions sur les murs !

Le Congo bénéficie d'un Plan-Cadre des Nations Unies pour l'aide au Développement (UNDAF) débuté en 2014 et devant s'achever en 2018. Le bilan effectué à mi-parcours est tout de même encourageant : que ce soit en matière d'éducation, de santé, de nutrition et de sécurité alimentaire ou qu'il s'agisse de questions sur l'eau et l'assainissement, des réalisations ont bien été mises en œuvre.


Il y a certes encore beaucoup à faire (l'eau du robinet est impropre à la consommation), mais les choses avancent (dans l'éducation par exemple, les enseignants du primaire, du secondaire et du supérieur ont été formés à l'enseignement des Technologies de l'Information et de la Communication). Mais sans doute pas (encore) assez vite au goût de nombreux habitants…

 

 

1 commentaire:

  1. Il est préférable et plus facile de naître et de vivre dans notre région.

    La Bretagne fût pourtant, et il n'y a pas si longtemps, une terre d'émigration

    On ne peut que souhaiter l'amélioration de la vie quotidienne de la population.

    RépondreSupprimer