La République du Congo reste encore
un pays en développement, malgré de riches ressources naturelles
comme le pétrole (dont la production représente plus de 60 %
du PIB), le bois et les minerais. Le taux de pauvreté reste élevé
(46%), l'indice de développement humain (IDH) se situe autour de
0,59 (sur une échelle de 0 à 1) ; cela plaçait le Congo au
139e rang mondial (sur 187 pays) en 2015.
La population compte aujourd'hui 5
millions d'habitants, dont une importante proportion de jeunes de
moins de 15 ans (plus de 45 %). Il est vrai que le taux de
fécondité est encore élevé (plus de 4,5 enfants par femme en
2015).
Ce sont là des chiffres, mais ils
traduisent une réalité : il suffit de se promener dans
Brazzaville, la ville capitale du pays, pour prendre conscience de
l'importance de la jeunesse et se rendre compte des difficultés du
quotidien pour une majorité d'habitants (environ 1,3 million). Le
Marché Total et certains quartiers voisins suffisent d'ailleurs à
en témoigner.
Le pays doit relever de nombreux
défis, notamment dans l'éducation, la santé et l'accès à l'eau
potable. Car outre la mauvaise exploitation des ressources
naturelles, leur mauvaise redistribution n'a pas permis les réformes
structurelles et sociales nécessaires.
D'où l'importance de la présence
et du rôle de l'aide internationale sur le territoire,
particulièrement visible à proximité du rond-point du CCF à
Brazzaville. Juste à côté de l'Institut culturel français se
trouvent les locaux de deux organismes de l'ONU : l'UNICEF et le
PAM.
Les murs délimitant la « parcelle »
de l'UNICEF sont en partie peints de scénettes mettant en avant les
bonnes pratiques liées à la santé du nourrisson et du jeune
enfant : vaccination, alimentation, vitamine A, usage de la
moustiquaire…
Autant de recommandations adressées
aux familles (et d'abord à la mère) pour lutter contre la mortalité
infantile (encore élevée avec un taux de 56,4 pour mille en 2016).
Il est d'ailleurs écrit, entre chaque scène, « les gestes
qui sauvent nos enfants ». Quoi de plus explicite ?
Récemment, une campagne de
vaccination contre la poliomyélite a été menée ; une
banderole demeurée attachée en haut du mur communique sur le sujet,
l'UNICEF ayant été partenaire de l'opération avec l'OMS
(Organisation mondiale de la santé). La poliomyélite est une
maladie très redoutée qui persiste dans plusieurs pays africains,
notamment autour du Lac Tchad. Elle
est causée par
un
virus qui attaque surtout les membres inférieurs, les affaiblit et
les paralyse pour tout le reste de la vie.
Des équipes mobiles de vaccinateurs
ont donc fait du porte-à-porte chez les familles pour mettre à
l'abri du polio virus tous les enfants de moins de 5 ans. L'OMS
espère ainsi éradiquer la poliomyélite en Afrique d'ici 2020.
Le Programme alimentaire mondial
(PAM) agit lui aussi pour améliorer la situation. Jouxtant l'UNICEF,
le mur d'enceinte annonce pareillement la couleur : bilan
d'actions, photos (portraits), dessins et témoignages de personnes
ayant bénéficié du programme d'aide s'affichent à la vue de tous.
Un moyen de communication comme un autre…
La malnutrition chronique touchant
de nombreux enfants (et adultes), des rations sont ainsi distribuées,
composées de riz, légumes secs, maquereau, huile végétale et sel.
On apprend également que, depuis 2015, le PAM est associé au projet
des cantines scolaires venant en aide aux enfants des écoles
primaires situées dans les régions les plus frappées par
l'insécurité alimentaire (comme le département de la Likouala,
situé dans le nord du pays).
À cette occasion, j'ai appris qu'il
existait des écoles non publiques dites ORA (Observer, Réfléchir,
Agir) dans ce même département de la Likouala. Et c'est
conjointement avec les Pères Spiritains du Congo, qui préparent les
enfants autochtones à s'intégrer dans le système scolaire public,
que le PAM participe à l'amélioration de l'apprentissage de ces
enfants (via les rations distribuées).
Ne connaissant pas les Pères
Spiritains (ou Congrégation des Pères du Saint-Esprit, fondée au
début du XVIIIe siècle à l'initiative d'un jeune Breton !),
renseignements pris, ce sont des prêtres ou religieux missionnaires
qui travaillent pour l'annonce de l'évangile à travers le monde.
Ils seraient plus de 5 000, dont 60 au Congo (mais seulement 20 à
travailler sur place, selon Les Dépêches de Brazzaville du
22 août dernier).
Comme quoi, on peut apprendre
beaucoup en prenant le temps de s'arrêter et lire les inscriptions
sur les murs !
Le Congo bénéficie d'un Plan-Cadre
des Nations Unies pour l'aide au Développement (UNDAF) débuté en
2014 et devant s'achever en 2018. Le bilan effectué à mi-parcours
est tout de même encourageant : que ce soit en matière
d'éducation, de santé, de nutrition et de sécurité alimentaire ou
qu'il s'agisse de questions sur l'eau et l'assainissement, des
réalisations ont bien été mises en œuvre.
Il y a certes encore beaucoup à
faire (l'eau du robinet est impropre à la consommation), mais les
choses avancent (dans l'éducation par exemple, les enseignants du
primaire, du secondaire et du supérieur ont été formés à
l'enseignement des Technologies de l'Information et de la
Communication). Mais sans doute pas (encore) assez vite au goût de
nombreux habitants…
Il est préférable et plus facile de naître et de vivre dans notre région.
RépondreSupprimerLa Bretagne fût pourtant, et il n'y a pas si longtemps, une terre d'émigration
On ne peut que souhaiter l'amélioration de la vie quotidienne de la population.