En passant par le pont à haubans de Brazzaville

Mon point de départ pour toute promenade de reconnaissance reste le Chaillu. Notons que celui-ci est assez bien pourvu en végétation, diverse et de toute taille. En effet, l'immeuble se trouve au milieu de deux cours distinctes. Celle de devant, en dur, est empruntée quotidiennement par les 4x4 (qui stationnent sous le 1^er étage de l'immeuble), les camions de ravitaillement ainsi que les résidents et le personnel. De grands arbres et plants de bananes occupent les extrémités de cette cour.

L'autre espace est plus récréatif (jeux pour enfants) et fait davantage « jardin d'agrément » avec des plantations plus variées et présentes un peu partout. Le sol est essentiellement terreux ou sablonneux.

Jusqu'alors je n'avais jamais emprunté le fameux pont à haubans de Brazzaville, dans le prolongement de la Corniche. Maintenant, c'est chose faite ! Inauguré et ouvert à la circulation en février 2016, le pont du centenaire, appelé Pont du 15 août 1960, a été construit par une entreprise chinoise et mesure environ 300 m de long. C'est un pont qui compte 120 haubans. Il paraîtrait que les deux pylônes qui le soutiennent s'enfonceraient (déjà) dans le sol… Il est vrai que le « made in China » n'a pas toujours bonne réputation !

Du pont (et de son viaduc d'accès d'un peu plus de 200 m), la vue est intéressante côté fleuve. À cet endroit, les berges du Congo sont en pleine transformation : des constructions sont édifiées, plus ou moins toutes sur le même modèle. Elles ressemblent à de futures grandes maisons qu'un promeneur du dimanche (Camerounais) m'a présenté comme des propriétés chinoises. Ils sont partout ! (et c'est vrai, de nombreux chantiers dans la ville sont menés par des Chinois).

Certes il existe encore des parcelles cultivées comme le long de la Corniche, mais en nombre restreint. 

Reste que construire si près du fleuve n'est pas dénué de risque ; lors de la saison des pluies, quand le fleuve aura bien grossi, les débordements pourraient bien arroser généreusement (et plus que souhaité) les berges. Mais sans doute les concepteurs du chantier ont-ils tout prévu… Je ne manquerai pas d'aller jouer les curieuses le moment venu ; d'autant qu'un fleuve gonflé par les pluies est toujours un spectacle en soi.

Le pont à haubans est compris entre deux grands giratoires : l'un situé au niveau du Ravin du Tchad et menant au Club nautique (et restaurant) Mami Wata 1,3 km plus loin; l'autre à proximité immédiate de la Case de Gaulle, résidence de l'ambassadeur de France. La vue sur l'autre rive du Congo, où se tient Kinshasa, rappelle que la capitale de la RDC est vraiment toute proche.

Inutile de préciser que la propriété où réside l'ambassadeur français, ceinte d'un haut mur surmonté de grilles et/ou de barbelés, est très surveillée : postes de contrôle et caméras sont disposés à intervalles réguliers.

Voilà à quoi ressemble, a priori, la résidence côté jardins, une fois le portail franchi…

À Brazzaville, dès que l'on quitte une artère principale, on se retrouve à marcher sur du sable et/ou de la terre. Ainsi aux abords immédiats de la Case de Gaulle.

Je me suis engouffrée dans la rue Mbama, le mur de la Case de Gaulle sur ma gauche, découvrant sur ma droite des murs de propriétés affichant des inscriptions parfois surprenantes ! (et qui mériteraient donc quelques explications) …

En contrebas de la Case de Gaulle, surmontant le fleuve, les travaux se poursuivent en direction du pont du Djoué, 5 km plus loin. La fin du chantier de cette route à double-voie (débuté en mars 2015) est normalement prévue pour février 2018, si tout se passe bien. Ce tronçon, correspondant à la seconde partie de la Corniche, doit contribuer à désengorger le trafic urbain provenant des quartiers sud de Brazzaville.