Si « le dimanche à Bamako est
le jour de mariage » (d'après la chanson d'Amadou et Mariam
extraite d'un album sorti en 2004), c'est le samedi à Brazzaville !
Et a priori, pas de mariage sans un cortège de voitures passant et
repassant sur la Corniche, avec force klaxons. Il s'agit sans doute
de profiter d'un cadre plutôt agréable et aéré, presque tout en
ligne droite et sans trop de circulation ; l'occasion de prises
de vue intéressantes et de crier à tue-tête.
Contrairement à ce que nous
connaissons en France, la voiture qui ouvre le cortège possède soit
un toit ouvrant soit correspond à un pick-up pour les besoins du
cameraman ! Car le « défilé » motorisé est filmé,
et pas avec la petite caméra discrète ou celle d'un téléphone
portable (type smartphone). C'est vraiment la grosse caméra portée
sur l'épaule, qui n'est pas sans faire penser à celle utilisée par
les réalisateurs de cinéma. Le passant lambda pourrait (presque)
croire qu'on est en plein tournage…
Malheureusement, le temps de sortir
l'appareil photo et de cadrer, la tête du cortège était déjà
passée ; la prochaine fois, je me tiendrai prête, au cas ou…
Car la scène vaut le coup d’œil !
En l'espace de 30 mn ce matin, j'ai
pourtant croisé deux cortèges. Ceux-ci sont a priori annoncés par
un motard agent de la force publique qui ouvre la route, gyrophare et
klaxon de rigueur. Suivent alors la voiture-caméra puis celle des
(futurs ou nouveaux) mariés, reconnaissable à sa décoration (des
rubans de couleur rose) et son inscription sur les portières (« vive
les mariés »). À leur suite, les autres véhicules
particulièrement bruyants entre les klaxons et des invités qui
crient à tue-tête.
Certaines des voitures sont des
taxis, parfois des minibus (également taxis), de couleur verte à
Brazzaville. Les fenêtres sont grandes ouvertes car il fait très
chaud et les passagers sont nombreux.
Comme non loin du Chaillu, au niveau
du rond-point de l'Institut culturel français (que beaucoup de
Congolais continuent d'appeler le CCF), en allant vers le marché
Total, il existe un arrêt de taxis devant lequel je passe
quotidiennement, je peux assurer que les passagers des minibus sont
mis à rude épreuve : assis mais à l'étroit, souvent entassés
dans un véhicule bondé, ils doivent supporter la promiscuité et la
température ambiante élevée (qui en découle en partie). Rester
zen en pareille circonstance n'est pas donné à tout le monde !
Malgré ces quelques désagréments
(qui ne le sont peut-être pas pour tous), les passagers-invités des
mariages de ce matin semblaient très heureux d'être là et de
participer à la fête ; leurs cris de joie en témoignaient !
De nombreux invités se retrouvent
également sur la Corniche et patientent à proximité d'un abri
offrant ombre et bancs. Le rassemblement précède-t-il ou suit-il le
passage à la Mairie centrale, située non loin de là ?
Certaines femmes, toutes vêtues à l'identique, prenaient la pose
avec le fleuve et Kinshasa en arrière-plan ; d'autres
immortalisaient l'instant avec des selfies. Quelques unes portaient
des paquets cadeau dans les mains ; ils seront offerts aux
mariés le moment venu.
Poursuivant ma route jusqu'au Mami
Wata, j'ai pu aussi constater que le restaurant fermait boutique sur
l'île toute proche. Les installations ont été démontées et
rapatriées sur la terre ferme.
Sans doute les premières averses
tombées mercredi matin (jusqu'à 8h) annoncent-elles l'arrivée de
la saison des pluies. Dorénavant, c'est un bateau aux allures de
petit ferry (pas de toute première jeunesse) qui embarque des
passagers pour une autre destination (que j'ignore), au-delà de la
Corniche.
Un jour prochain, je découvrirai où
exactement…
Ah! ben zut alors ...on n'a pas vu les mariés !!!! Mais j'imagine très bien la scène du défilé, moins la chaleur. Que de découvertes en si peu de temps: cela nous fait rêver. Merci pour tous ces reportages. Nous attendons toujours la suite avec impatience
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