La Corniche étant interdite à la
circulation motorisée le dimanche, c'est la voie royale pour les
piétons et marcheurs. On peut enfin respirer autre chose que les
vapeurs d'essence et les fumées diverses. Et c'est plutôt calme, un
luxe dans une ville où ça n'arrête pas vraiment !
Longeant le fleuve Congo, c'est
l'occasion de prêter davantage attention aux berges et à ce qui s'y
passe. Outre les lézards qui courent, sautent et grimpent partout,
de rares personnes œuvrent dans les petites parcelles cultivées
(c'est dimanche!) tout en palabrant, même à plus de 30 m de
distance !
On peut également observer les
allers-retours de barques et de pirogues conduisant à une petite île
sur laquelle, à première vue, les principales distractions
consistent à boire et manger. Il faut reconnaître que, depuis la
Corniche, le cadre a l'air très sympathique : longue plage de
sable, tables sous parasol…
Et en effet, en me rapprochant, je
peux lire « restaurant Mami Wata ». En fait, la traversée
est gratuite jusqu'à Mami Wata beach, ouvert du lundi au dimanche de
10h à 18h. Le lieu semble particulièrement prisé en fin de
semaine ; normal.
Non loin de là, en remontant vers
le centre, se trouve un monument « historique » : en
forme d'arc de triomphe recouvert de carreaux peints, il retrace
l'histoire de l'Afrique et du Congo depuis la période de la présence
portugaise fin XVe siècle.
Convertie au catholicisme, la
famille royale du Congo livre son territoire aux missionnaires
chrétiens pour évangéliser la population. Dans le même temps, le
trafic des esclaves opéré par les Européens prend une ampleur
grandissante. La traite négrière fera des dizaines de millions de
victimes…
Sur la fresque en céramique, qui se
lit de bas en haut, est notamment évoqué le rôle d'une femme :
celui de Chimpa Vita (baptisée Dona Béatrice), une jeune
prophétesse charismatique mêlant catholicisme et animisme,
politique et religion.
Elle souhaitait, entre autre chose,
que le roi réunifie le pays où régnait alors l'anarchie. Accusée
d'hérésie par les missionnaires, elle finira brûlée vive, sur le
bûcher, en 1706 (d'où son surnom de « la Jeanne d'Arc
noire »).
Cet arc de triomphe ayant de fait
une très grande valeur patrimoniale, on trouvera quelque peu dommage
qu'une statue de « Ba », offerte par l'Egypte en 2008,
ait été placée juste devant le monument…
Belle découverte et un "reportage" qui nous fait rêver
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