mercredi 30 août 2017

Un dimanche sur la Corniche

La Corniche étant interdite à la circulation motorisée le dimanche, c'est la voie royale pour les piétons et marcheurs. On peut enfin respirer autre chose que les vapeurs d'essence et les fumées diverses. Et c'est plutôt calme, un luxe dans une ville où ça n'arrête pas vraiment !

Longeant le fleuve Congo, c'est l'occasion de prêter davantage attention aux berges et à ce qui s'y passe. Outre les lézards qui courent, sautent et grimpent partout, de rares personnes œuvrent dans les petites parcelles cultivées (c'est dimanche!) tout en palabrant, même à plus de 30 m de distance !


On peut également observer les allers-retours de barques et de pirogues conduisant à une petite île sur laquelle, à première vue, les principales distractions consistent à boire et manger. Il faut reconnaître que, depuis la Corniche, le cadre a l'air très sympathique : longue plage de sable, tables sous parasol…





Et en effet, en me rapprochant, je peux lire « restaurant Mami Wata ». En fait, la traversée est gratuite jusqu'à Mami Wata beach, ouvert du lundi au dimanche de 10h à 18h. Le lieu semble particulièrement prisé en fin de semaine ; normal.


Non loin de là, en remontant vers le centre, se trouve un monument « historique » : en forme d'arc de triomphe recouvert de carreaux peints, il retrace l'histoire de l'Afrique et du Congo depuis la période de la présence portugaise fin XVe siècle.


Convertie au catholicisme, la famille royale du Congo livre son territoire aux missionnaires chrétiens pour évangéliser la population. Dans le même temps, le trafic des esclaves opéré par les Européens prend une ampleur grandissante. La traite négrière fera des dizaines de millions de victimes… 


Sur la fresque en céramique, qui se lit de bas en haut, est notamment évoqué le rôle d'une femme : celui de Chimpa Vita (baptisée Dona Béatrice), une jeune prophétesse charismatique mêlant catholicisme et animisme, politique et religion.


Elle souhaitait, entre autre chose, que le roi réunifie le pays où régnait alors l'anarchie. Accusée d'hérésie par les missionnaires, elle finira brûlée vive, sur le bûcher, en 1706 (d'où son surnom de « la Jeanne d'Arc noire »).

Cet arc de triomphe ayant de fait une très grande valeur patrimoniale, on trouvera quelque peu dommage qu'une statue de « Ba », offerte par l'Egypte en 2008, ait été placée juste devant le monument…





 








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