Arrivée de Brazzaville
à Casablanca jeudi matin 21 décembre à 9h35 par un vol de nuit, je
devais ensuite me rendre à Agadir, mon lieu de villégiature pour
ces vacances de fin d'année. Mais alors que la fois dernière
(vacances de la Toussaint) mes parents étaient venus me chercher en
voiture à l'aéroport, j'ai voulu tester d'autres moyens de
transport. La route Agadir-Casablanca-Agadir est quand même assez
longue et fatigante; et le prochain vol pour Agadir ne partait qu'à
18h. Ne souhaitant pas attendre aussi longtemps, j'ai donc opté pour
le train et le bus. Une première!
Les formalités
achevées auprès de la police des frontières et la valise
récupérée, j'ai fait du change puis rejoint aussitôt la gare
ferroviaire située juste au-dessous de l'aéroport. Un côté
pratique indéniable.
Devant me rendre à Agadir, j'ai acheté un
billet unique couplant train et bus. En effet, la ligne de chemin de
fer s'arrêtant à Marrakech, il faut ensuite poursuivre en bus.
Mais le prix défie
toute concurrence: 248 dirhams!
J'ai donc pris un
premier train au départ de l'aéroport à 11h30 jusqu'à la gare
Casa voyageurs, où je suis descendue après environ 40 mn de trajet.
La gare est en plein
travaux d'aménagement pour accueillir prochainement la ligne à
grande vitesse (Tanger-Casablanca). De fait, les quais comme les
abords sont en chantier donc peu agréables.
Il me fallait ensuite
attendre 13h55 pour prendre un nouveau train jusqu'à Marrakech;
c'est ce qui était indiqué sur le billet. Néanmoins, un train pour
la même destination étant arrivé en gare à 12h55, renseignements
pris auprès du chef de quai, celui-ci m'a conseillée de monter à
bord. Ce que j'ai fait.
J'ignore si c'est
habituel mais il y avait foule pour prendre ce train. J'ai pu
heureusement trouver rapidement place et m'asseoir dans un
compartiment pour 8 personnes. 3 places restaient libres; elles ne le
restèrent pas longtemps. Mes deux valises rangées, j'ai pu profiter
du voyage, du paysage et de l'ambiance à bord.
Celle-ci n'a pas
manqué, la cohue ayant fait des mécontents. Ne comprenant pas
l'arabe, je devinais cependant aisément que des voyageurs se
prenaient le bec!
Le calme est finalement
revenu lorsque le train a effectué son 2e arrêt: beaucoup de
personnes sont a priori descendues, délestant certaines “voitures”
de leur trop plein de voyageurs.
De nombreux arrêts,
parfois au milieu de nulle part, ont ponctué le trajet jusqu'à
Marrakech. Quelques personnes descendaient et/ou montaient, notamment
à Settat et Benguerir.
Le paysage que j'ai pu
observer est très différent de celui auquel je suis habituée dans
le sud marocain (assez aride et montagneux). Dans cette partie nord
du pays, la verdure peut être très présente et les montagnes
discrètes voire inexistantes.
Bien qu’installée
plutôt confortablement, j'ai trouvé le temps long. Si mes voisines
de compartiment étaient charmantes, elles n'en demeuraient pas moins
très pipelettes et accros au téléphone portable. Difficile de me
reposer vraiment…
Un service de
restauration rapide et rudimentaire existe à bord du train. Cela se
résume à un petit chariot ambulant tiré par un agent de l’ONCF
(Office national des chemins de fer) proposant notamment sandwichs,
chips, friandises, boissons...Les voyageurs étant nombreux, il a été
particulièrement sollicité.
Finalement, le train
est arrivé en gare de Marrakech à 16h30. Cette dernière a belle
allure même si je n'ai pas eu le temps de l'apprécier autant que je
l'aurais souhaité; car il me fallait prendre le bus à la gare
routière voisine. Il s'agit du terminal de la compagnie Supr@tours.
Là aussi, rien à
redire en matière de confort. Les bus Supr@tours sont spacieux et
les sièges inclinables. Mes bagages ont été déposés dans la
soute (pour la somme de 10 dirhams).
La place n°16 m'ayant
été attribuée d'office au moment de l'achat du billet à
Casablanca, j'ai voyagé à l'avant du bus et finalement sans voisin
immédiat; ce qui m'a permis de prendre mes aises. Le bus affichait
pourtant presque complet.
Nous avons quitté la
gare routière à 17h, un horaire pas facile car la circulation est
alors assez dense. C'est seulement une demi-heure plus tard que le
bus est sorti de Marrakech pour rejoindre l'autoroute. Pour l'heure,
la nuit commençait à tomber.
J'ai profité de
l'arrêt effectué à 18h15 (le seul programmé sur le parcours) dans
une station Total pour demander au chauffeur l'heure d'arrivée
prévue à la gare routière d'Agadir. La pause devant durer 25 mn,
il restait encore deux heures de route! Autrement dit, le périple
prendrait fin à (seulement) 20h45. Heureusement que la station était
équipée du wifi car il me restait à prévenir mes parents de
l'horaire d'arrivée…
Certes la journée fut
longue mais force est de reconnaître que le train comme le bus ont
respecté scrupuleusement les horaires indiqués. Je suis descendue
du bus à l'heure dite, pas mécontente d'être enfin arrivée à
Agadir.
Si j'avais pris l'avion
de 18h à Casablanca, j'aurais atterri une heure plus tard à
Agadir-Al Massira. Effectuer les formalités auprès de la police des
frontières (temps d'attente et passage effectif) aurait nécessité
au moins trois quarts d'heure supplémentaires; plus une vingtaine de
minutes pour faire le trajet en voiture de l'aéroport à Islane
(quartier où résident mes parents). Au final, je serais arrivée
une demi-heure plus tôt!
L'expérience est donc
plutôt concluante. Le rapport qualité-prix parle indéniablement en
faveur de la formule train+bus. Payer 258 dirhams pour les 470 km
séparant Casablanca d'Agadir est très bon marché. Certes le voyage
peut sembler très long (9 heures) mais le temps d'attente à
l'aéroport l'aurait été tout autant. Et le gain de temps à
l'arrivée, par avion, aurait été minime (30 mn).
Inutile de préciser
que le jour où la ligne à grande vitesse
Casablanca-Marrakech-Agadir (appelée ligne atlantique) sera
construite et opérationnelle, ce périple n'en sera plus vraiment
un. Mais pour cela, il faudra attendre au moins 2035!