samedi 30 juin 2018

Visite de la Case de Gaulle


La Case de Gaulle est le nom de la résidence de l'ambassadeur de France à Brazzaville. Située face au fleuve Congo et, par delà, face à Kinshasa, la propriété longe la fameuse Corniche, voie interdite à la circulation motorisée (vélos inclus) le dimanche ; et donc particulièrement fréquentée par les simples marcheurs et sportifs en tout genre.


Il est bon de rappeler que Brazzaville, en tant que capitale de la France Libre pendant la Seconde Guerre mondiale (dès octobre 1940), a accueilli le Général de Gaulle à plusieurs reprises. La résidence (due à l'architecte Erell) fut donnée à de Gaulle qui devint ainsi le propriétaire légal, et à titre privé, de la maison. À la suite de l'indépendance de la République du Congo (le 15 août 1960), de Gaulle fit don de sa résidence à la République française pour servir de résidence à l'ambassadeur de France.


L'actuel ambassadeur (Monsieur Bertrand Cochery) et son épouse souhaitant « ouvrir » la Case de Gaulle pour présenter au plus grand nombre ce monument historique, véritable « lieu de mémoire », j'ai donc profité d'une exceptionnelle journée portes ouvertes du lundi 11 juin pour découvrir enfin ce haut lieu du patrimoine.


Toutefois, l'endroit n'étant pas anodin, le nombre de visiteurs est limité et ceux-ci ne peuvent venir que sur invitation ; mesures de sécurité obligent…

Le lycée français Saint-Exupéry ayant été le premier invité (avec une école congolaise), j'ai fait partie des quelques heureux représentants de l'établissement (6 adultes accompagnant une dizaine d'élèves, de la maternelle au lycée). Nous étions conviés de 15h à 17h.


À partir d'octobre 2018, une journée « portes ouvertes » aura lieu en revanche tous les mois, sur le modèle des Journées du Patrimoine français. Les personnes intéressées devront s'inscrire auprès de l'IFC (Institut français du Congo). Nul doute que les Brazzavillois seront nombreux à solliciter l'entrée dans ce lieu si symbolique.

Chaleureusement accueillis par Mr et Mme Cochery qui nous ont servi de guides, nous avons pu visiter certaines pièces du bâtiment et profiter pleinement du parc.


Le grand hall d'entrée, que l'on traverse pour accéder au jardin et à la piscine, contient notamment des meubles et objets divers, dont des photos du général de Gaulle.



Les objets d'art africain sont également nombreux. Le tout est bien mis en scène.


Des panneaux d'exposition sur la France Libre à Brazzaville sont, pour l'occasion, disposés à proximité immédiate des anciens appartements privés du Général. Une grande croix de Lorraine est ainsi visible, posée devant une porte.


Le couloir extérieur, joliment décoré, est un espace offrant une belle lumière naturelle. L'endroit est vraiment plaisant, idéal pour un moment de détente.
Depuis les jardins, la façade arrière de la résidence offre une belle vue d'ensemble du bâtiment, construit en partie avec des pierres locales (le grès du Djoué).
Une fois dehors, la protection contre les fourous devient indispensable. Ces petites bêtes (qui s'attaquent notamment aux pieds et/ou chevilles) sont particulièrement voraces. Il y a intérêt à avoir le produit adapté à portée de main ! Pour les « oublieux », Mme Cochery avait anticipé et s'était munie du nécessaire qu'elle a fait circuler.


Le parc de la Case de Gaulle est très grand et bien arboré. Outre les essences d'arbres et les fleurs, nous avons découvert un potager de création récente, et doté d'une grande serre. Radis, carottes, betteraves, courgettes, épinards, aubergines, laitues, piments…

Sans oublier le poulailler ! Car la résidence abrite aussi des poules et quelques coqs.





Tout cela traduit la volonté de l'ambassadeur d'agir en faveur de l'environnement. S'inscrivant dans la dynamique des « Ambassades vertes », lancée par le ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères (en février 2017), monsieur Cochery et son épouse ont mobilisé l'ensemble de l'équipe de la résidence autour du projet « Case ou'Verte ». Une initiative que l'on ne peut que saluer… 



La visite s'est achevée par une collation qui a ravi petits et grands. Elle fut l'occasion de déguster différents jus de fruits et légumes naturels. J'ai ainsi goûté un jus de bissap (à base d'hibiscus) et de betterave que j'ai fort apprécié. Cette boisson est donc venue clôturer de belle manière cet après-midi « Découverte » à la Case de Gaulle. 




Plus de photos à découvrir ici.

dimanche 24 juin 2018

À la découverte d'îles sur le fleuve Congo (part 3)


Suite et fin de ce périple dominical au fil du fleuve Congo…

Nous accostons donc sur la dernière île à visiter : Lassoula, qui appartient à la sous-préfecture de Brazzaville. Il aura quand même fallu pas loin d'une heure de pirogue pour l'atteindre depuis Kitengue.


Première chose à faire en débarquant, en même temps que nous présenter à un énième poste de contrôle, c'est acheter une boisson fraîche ! Il fait très chaud et le soleil tape fort… La rencontre avec le colonel de gendarmerie s'effectue d'abord à l'ombre d'un arbre, près de la place du village. Chacun en profite pour se désaltérer.



Le représentant de l'ordre nous conduit ensuite au bâtiment officiel, histoire de remplir les formalités d'usage (nom, prénom, profession, coordonnées du responsable) ; nous en profitons aussi pour visiter les lieux (même s'il n'y a pas grand-chose à voir).



Le village ne semble pas très animé mais il est vrai, nous le découvrirons plus tard, qu'un match de foot se déroule un peu plus loin, opposant l'équipe de Lassoula à celle d'un village voisin.


Les habitations ne diffèrent guère de celles vues à Kitengue. La terre, le bois et la tôle sont les matériaux de construction privilégiés.



Les débits de boisson ne passent pas toujours inaperçus. Entre la couleur bleue des murs et portails et le logo de la Primus, difficile de manquer le bar.



Passant devant du vétiver, notre guide Arsène (qui s'occupe de l'action développement durable à Brazzaville), nous le présente comme la meilleure plante contre l'érosion des sols. Et nous avons pu constater que le problème se pose avec acuité, notamment sur les rives du fleuve.


Poursuivant notre chemin, nous passons devant plusieurs maisons qui étalent du foufou de manioc (farine obtenue à partir de racines de manioc fermentées, séchées et broyées finement) ; facilement reconnaissable à sa couleur blanche, on le voit exposé sur des bâches posées à même le sol ou sur le toit d'une sorte d'appentis.



Nous arrivons au terrain de foot, où l'herbe est peu présente : les joueurs évoluent sur une surface majoritairement terreuse. Certains jouent même pieds nus ! L'ambiance a l'air très bon enfant. Nous ne pouvons cependant guère nous attarder, notre guide nous rappelant la nécessité de rentrer à Brazzaville avant la nuit.


Revenant sur nos pas, nous faisons malgré tout un détour par le collège du village ; en fait un C.E.G. (collège d'enseignement général) inauguré en 2008 mais déjà bien délabré, à l'extérieur comme à l'intérieur. Le mobilier, sans surprise, est très sommaire.




Il en va de même du « cabinet médical » du village qui, à lire les inscriptions peintes en façade, semble proposer plusieurs services. Je demeure néanmoins dubitative…


Il est temps maintenant de remonter à bord de la pirogue ; et de rentrer sur Brazzaville. La journée aura tenu toutes ses promesses !




Nous arrivons au port de Yoro avant la nuit mais celle-ci ne va plus tarder ! Il y a encore de l'activité sur les « parkings » où sont stockées des marchandises. J'avise des bateaux en bien triste état mais habités. 

Le contraste est fort entre le petit port marchand typique, sans véritable infrastructure ; et la modernité des tours jumelles en voie d'achèvement qui le jouxtent. C'est aussi cela l'Afrique…


D'autres photos à découvrir ici.

mardi 19 juin 2018

À la découverte d'îles sur le fleuve Congo (part 2)


Nous continuons vers le nord et longeons pendant quelques minutes l'île de Loubassa puis des îlots, dont certains sont habités : des maisons sont visibles et repérables de loin grâce à leur toit en tôle qui brille sous le soleil.


Nous croisons plusieurs pirogues de pécheurs, certains solitaires. Les eaux du fleuve sont d'un calme absolu (à l'image d'une mer d'huile).




Nous devinons les deux grandes tours jumelles en construction à Mpila, près du port de Yoro. Il est vrai qu'elles se voient de très loin !

Offertes (et construites) par la Chine, elles compteront chacune trente étages (pour des bureaux dans l'une et un hôtel 5 étoiles dans l'autre) ; un centre commercial doit également être aménagé au pied de l'édifice. L'ensemble sera-t-il livré comme prévu initialement en juillet 2018 ? Assurément non…


Nous débarquons à Kitengue et nous rendons immédiatement au poste de police pour nous présenter. L'accueil est très chaleureux. La population vivant sur l'île est plus nombreuse qu'à Loubassa.



Nous visitons le village (qui nous semble plus développé que le précédent) et ses abords. Les jardins potagers sont partout, très bien entretenus et parfois enclos.




Un groupe d'enfants a vite fait de nous rejoindre. La couleur de notre peau suscite leur curiosité. Ils veulent tous toucher et/ou prendre nos mains. Une petite fille va ainsi m'accompagner, main dans la main, pendant de longues minutes.


Contrairement à Loubassa, les habitations en torchis sont rares. La maçonnerie permet des constructions plus solides. Certaines étonnent par leur petite taille…

 
Traversant le village, nous arrivons jusqu'à un espace aménagé en bordure du fleuve. C'est là que le député, lorsqu'il se rend sur l'île, vient échanger avec ses concitoyens. L'endroit est plutôt plaisant et calme ; nul doute qu'il en va autrement lorsqu'il devient lieu de réunion publique !




Regagnant la pirogue, nous quittons Kitengue. Pour nous rendre à Lasoula, dernière étape de notre périple sur le fleuve Congo, nous devons faire cap au sud. Nous revenons ainsi sur nos pas (en quelque sorte) pour rejoindre un autre bras du fleuve, côté Kinshasa.




Je découvre ainsi un petit groupe de bateaux et barges de transport (pas toujours en bon état) amarrés le long d'une île que l'on contourne pour faire face à la capitale de RDC. Nous devons nous y arrêter pour nous présenter, quand bien même nous ne faisons que longer l'île en question. Nous profitons de remonter à bord pour faire une photo de groupe !



Le feu vert nous étant donné pour poursuivre notre route, nous remontons donc le fleuve jusqu'à Lasoula. Les rives que nous longeons font apparaître une forte érosion. On observe aussi une catégorie de palmiers au tronc un peu étrange, bombé en son centre. Je ne me souviens pas en avoir jamais vu de la sorte…



Un nouvel arrêt est nécessaire pour « montrer patte blanche » mais cette fois, seul Arsène pose pied à terre. Les formalités sont rapides et nous repartons aussitôt.

Sur notre droite, nous avisons une île, officiellement propriété congolaise de Brazzaville (selon Arsène) mais arborant un drapeau de RDC ! L'île aurait même été surnommée île Kabila. Autrement dit, la présence d'un poste de police (?) de RDC sur l'île est normalement illégale mais a priori tolérée par les autorités de Brazzaville …

Un peu plus loin une autre île, cette fois sur notre gauche, connaît le même sort. Les Kinois (habitants de Kinshasa) s'y établissent et commercent en toute impunité.
Tout cela me paraît quand même bien étrange…


Puis, notre pilote finit par nous annoncer l'arrivée prochaine à Lasoula. Nous allons pouvoir nous dégourdir les jambes !


Plus de photos à découvrir ici.
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