Le « phare de Brazza »
se situe juste en face d'un petit théâtre en plein air, lequel a
été aménagé il y a peu (l'inauguration date de juillet 2017).
Autrefois espace abandonné livré aux herbes folles et aux détritus
de toutes sortes (on en aperçoit encore quelques vestiges en
contrebas), le belvédère comprend aujourd'hui une table
d'orientation faite de mosaïques colorées.
De ce promontoire, la vue est
imprenable sur le fleuve comme sur la ville voisine de Kinshasa. Si
l'on en croit les carreaux de céramique du muret, qui indiquent la
direction et la distance de certaines grandes villes ou îles du
monde, la capitale de la RDC se situe à 3 km.
C'est également au niveau du
« phare de Brazza » que s'arrête le premier tronçon de
la Route de la Corniche, qui part du Club nautique Mami Wata et qui
est ouvert à la circulation depuis février 2016. Les travaux de la
deuxième tranche (réalisés par la société française RAZEL-BEC)
se poursuivent actuellement en direction du pont du Djoué, sur une
distance de 5 km. Le nouvel aménagement longe notamment l'arrière
de la Case de Gaulle, résidence de l'ambassadeur de France.
L'ouverture de cette route, dite de
la corniche sud de Brazzaville, est prévue en février 2018. La
modernisation de la façade fluviale est donc en marche !
Puisque j'évoquais de Gaulle, un
square portant son nom se trouve à proximité du lycée Savorgnan de
Brazza, non loin du lycée français Saint-Exupéry. Ce fut
d'ailleurs le premier arrêt de notre « Brazzaville tour ».
La tête sculptée du général est
posée sur un piédestal présentant quelques bas-reliefs, dont
l'attribut classique que constitue la Croix de Lorraine (symbole de
la France libre incarnée par de Gaulle durant l'Occupation en
1940-1944).
Le pavage au sol fait mention du nom
du sculpteur (Jacques Pariot). Deux gerbes (de fleurs ?)
séchées, sous plastique, reposent sur la marche.
Le monument d'hommage à l'ancien
Président français comprend également deux grandes fresques
constituées de carreaux de céramique, situées de part et d'autre
du piédestal central, comme en toile de fond. Elles sont l’œuvre
d'un artiste congolais (Albert Massamba) et datent du milieu des
années 1990 (juste avant la guerre civile de 1997).
Celle de gauche montre un de Gaulle
debout, devant un micro, encadré par l'armée française et l'armée
allemande. La scène fait référence à l'appel à la résistance du
18 juin 1940 lancé depuis Londres.
La fresque de droite présente quant
à elle le général aux côtés du Gouverneur de Brazzaville, Félix
Éboué (petit-fils d'esclave
originaire de Guyane). En arrière-plan, le palais du Gouverneur
(actuel palais présidentiel), surmonté du drapeau tricolore
français. La légende (en fait un petit papier tenu dans la main
droite du général) indique « 30 janvier 1944 ouverture de la
conférence de Brazzaville ». Celle-ci se tiendra jusqu'au 8
février suivant.
Pour
information, la ville est alors capitale de l'AEF (Afrique
équatoriale française) et
de la France libre.
Dans
son discours inaugural,
le général de Gaulle
expose
sa vision de la vocation coloniale de la France… et
écarte toute idée d'indépendance pour les colonies. Ceux
parmi les Africains qui espéraient une émancipation ou une
autonomie sont donc déçus.
Au final, la
conférence de Brazzaville
recommandera
néanmoins de donner plus de pouvoir aux élites « indigènes »
dans les affaires locales…
Depuis mon arrivée dans la capitale
congolaise, j'ai pu constater que le square De-Gaulle était un lieu
très animé, du matin au soir. Des vendeurs de cartes de téléphone
prépayées du réseau Airtel par exemple s'y réunissent
régulièrement (ils sont environ une trentaine), autour de 8h le
matin ; peut-être pour être briefés sur le planning ou les
attendus de la journée ?
Des élèves d'une école de judo ou
de karaté y effectuent un échauffement en début de soirée.
D'autres enfants y jouent au foot, des adultes palabrent…
Le lieu fait donc certes référence à l'Histoire mais demeure pleinement ancré dans le présent ; c'est un véritable lieu de vie !
Le lieu fait donc certes référence à l'Histoire mais demeure pleinement ancré dans le présent ; c'est un véritable lieu de vie !
Il en va de même, forcément, du
centre-ville. L'activité y est intense du lever du soleil (vers
5h30) jusqu'à la tombée de la nuit (vers 17-18h). Les immeubles
n'ont globalement rien d'exceptionnel.
En revanche, en poursuivant vers la
gare ferroviaire, on peut trouver quelques bâtiments d'architecture
coloniale. C'est le cas notamment de la SNE (Société nationale
d'électricité). En fait, on peut identifier le style colonial
notamment grâce à ces pavements de grès (mauve ou bleu) sur les
murets longeant le trottoir.
Mais sans doute ces édifices,
témoins d'une époque révolue, sont-ils plus nombreux entre le
rond-point du CCF et le centre-ville. Rien qu'en descendant le
boulevard Sassou-Nguesso, on remarque ainsi l'actuel Commissariat
central (dans les locaux de ce qui fut le premier hôpital de
Brazzaville), le palais du peuple ou palais présidentiel; ou encore
le Laboratoire national de santé publique. Ci-dessous, les deux derniers bâtiments cités.
Photographier ces bâtiments d’État
est en revanche très difficile car cela nécessite une autorisation
spéciale (que je n'ai pas). La présence militaire ou policière étant permanente,
mieux vaut donc être en possession du précieux sésame pour éviter
les ennuis. De fait, les trois précédents clichés ne sont pas de moi!
On l'aura compris, le tourisme à Brazzaville n'en est
qu'à ses balbutiements…
Et bien je ne vais pas m'ennuyer quand je serai à Brazzaville: il y a quand même pas mal à voir et visiter. Je contribuerai ainsi, modestement certes, au développement du tourisme....
RépondreSupprimerEh oui maman, tu auras bien des choses à découvrir! Les photos sont une chose, mais être sur le terrain en est une autre (meilleure encore!). Bientôt une (future) mundele de passage à Brazzaville, estampillée touriste!
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