mercredi 4 octobre 2017

Brazzaville by bus (part 2)

Le « phare de Brazza » se situe juste en face d'un petit théâtre en plein air, lequel a été aménagé il y a peu (l'inauguration date de juillet 2017). Autrefois espace abandonné livré aux herbes folles et aux détritus de toutes sortes (on en aperçoit encore quelques vestiges en contrebas), le belvédère comprend aujourd'hui une table d'orientation faite de mosaïques colorées. 

De ce promontoire, la vue est imprenable sur le fleuve comme sur la ville voisine de Kinshasa. Si l'on en croit les carreaux de céramique du muret, qui indiquent la direction et la distance de certaines grandes villes ou îles du monde, la capitale de la RDC se situe à 3 km.

C'est également au niveau du « phare de Brazza » que s'arrête le premier tronçon de la Route de la Corniche, qui part du Club nautique Mami Wata et qui est ouvert à la circulation depuis février 2016. Les travaux de la deuxième tranche (réalisés par la société française RAZEL-BEC) se poursuivent actuellement en direction du pont du Djoué, sur une distance de 5 km. Le nouvel aménagement longe notamment l'arrière de la Case de Gaulle, résidence de l'ambassadeur de France.

L'ouverture de cette route, dite de la corniche sud de Brazzaville, est prévue en février 2018. La modernisation de la façade fluviale est donc en marche !

Puisque j'évoquais de Gaulle, un square portant son nom se trouve à proximité du lycée Savorgnan de Brazza, non loin du lycée français Saint-Exupéry. Ce fut d'ailleurs le premier arrêt de notre « Brazzaville tour ».

La tête sculptée du général est posée sur un piédestal présentant quelques bas-reliefs, dont l'attribut classique que constitue la Croix de Lorraine (symbole de la France libre incarnée par de Gaulle durant l'Occupation en 1940-1944).

Le pavage au sol fait mention du nom du sculpteur (Jacques Pariot). Deux gerbes (de fleurs ?) séchées, sous plastique, reposent sur la marche.

Le monument d'hommage à l'ancien Président français comprend également deux grandes fresques constituées de carreaux de céramique, situées de part et d'autre du piédestal central, comme en toile de fond. Elles sont l’œuvre d'un artiste congolais (Albert Massamba) et datent du milieu des années 1990 (juste avant la guerre civile de 1997).

Celle de gauche montre un de Gaulle debout, devant un micro, encadré par l'armée française et l'armée allemande. La scène fait référence à l'appel à la résistance du 18 juin 1940 lancé depuis Londres.

La fresque de droite présente quant à elle le général aux côtés du Gouverneur de Brazzaville, Félix Éboué (petit-fils d'esclave originaire de Guyane). En arrière-plan, le palais du Gouverneur (actuel palais présidentiel), surmonté du drapeau tricolore français. La légende (en fait un petit papier tenu dans la main droite du général) indique « 30 janvier 1944 ouverture de la conférence de Brazzaville ». Celle-ci se tiendra jusqu'au 8 février suivant.

Pour information, la ville est alors capitale de l'AEF (Afrique équatoriale française) et de la France libre. Dans son discours inaugural, le général de Gaulle expose sa vision de la vocation coloniale de la France… et écarte toute idée d'indépendance pour les colonies. Ceux parmi les Africains qui espéraient une émancipation ou une autonomie sont donc déçus. Au final, la conférence de Brazzaville recommandera néanmoins de donner plus de pouvoir aux élites « indigènes » dans les affaires locales… 

Depuis mon arrivée dans la capitale congolaise, j'ai pu constater que le square De-Gaulle était un lieu très animé, du matin au soir. Des vendeurs de cartes de téléphone prépayées du réseau Airtel par exemple s'y réunissent régulièrement (ils sont environ une trentaine), autour de 8h le matin ; peut-être pour être briefés sur le planning ou les attendus de la journée ?

Des élèves d'une école de judo ou de karaté y effectuent un échauffement en début de soirée. D'autres enfants y jouent au foot, des adultes palabrent… 

Le lieu fait donc certes référence à l'Histoire mais demeure pleinement ancré dans le présent ; c'est un véritable lieu de vie !
Il en va de même, forcément, du centre-ville. L'activité y est intense du lever du soleil (vers 5h30) jusqu'à la tombée de la nuit (vers 17-18h). Les immeubles n'ont globalement rien d'exceptionnel.

En revanche, en poursuivant vers la gare ferroviaire, on peut trouver quelques bâtiments d'architecture coloniale. C'est le cas notamment de la SNE (Société nationale d'électricité). En fait, on peut identifier le style colonial notamment grâce à ces pavements de grès (mauve ou bleu) sur les murets longeant le trottoir.

Mais sans doute ces édifices, témoins d'une époque révolue, sont-ils plus nombreux entre le rond-point du CCF et le centre-ville. Rien qu'en descendant le boulevard Sassou-Nguesso, on remarque ainsi l'actuel Commissariat central (dans les locaux de ce qui fut le premier hôpital de Brazzaville), le palais du peuple ou palais présidentiel; ou encore le Laboratoire national de santé publique. Ci-dessous, les deux derniers bâtiments cités. 

Photographier ces bâtiments d’État est en revanche très difficile car cela nécessite une autorisation spéciale (que je n'ai pas). La présence militaire ou policière étant permanente, mieux vaut donc être en possession du précieux sésame pour éviter les ennuis. De fait, les trois précédents clichés ne sont pas de moi!

On l'aura compris, le tourisme à Brazzaville n'en est qu'à ses balbutiements…

 


 

 



 





 

2 commentaires:

  1. Et bien je ne vais pas m'ennuyer quand je serai à Brazzaville: il y a quand même pas mal à voir et visiter. Je contribuerai ainsi, modestement certes, au développement du tourisme....

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  2. Eh oui maman, tu auras bien des choses à découvrir! Les photos sont une chose, mais être sur le terrain en est une autre (meilleure encore!). Bientôt une (future) mundele de passage à Brazzaville, estampillée touriste!

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