Étant
assez occupée en ce moment (le mois de novembre est toujours chargé
entre réunions diverses, préparation des bilans, conseils et
bulletins de classe), je « vadrouille » un peu moins.
Pour autant, il y a toujours quelque chose à découvrir (et
admirer), y compris dans les lieux que je fréquente régulièrement !
Par
exemple, selon le moment de la journée, la lumière naturelle et/ou
la clarté du ciel, le fleuve Congo et ses abords présentent des
couleurs bien différentes. Ainsi la semaine dernière, passant par
la Corniche en fin d'après-midi pour me rendre en centre-ville, je
suis restée flâner le long du fleuve. L'air y était agréable, le
paysage reposant et la vue magnifique.
Je
n'étais pas la seule à profiter de cet instant. Les Congolais
apprécient la sérénité des lieux, à peine perturbée un court
instant par l'arrivée de deux jet-skieurs (venus de chez Mami
Wata).
Conjuguant
vitesse et virages serrés, ils ont suscité autant la curiosité
passagère que l'indifférence profonde des promeneurs. Je n'ai pu
néanmoins m'empêcher de sourire en entendant un jeune homme à mes
côtés lancer avec ironie (teintée d'envie?) : « C'est
ça, fais le malin, fais le malin ».
Sur
la route du lycée, je passe également quotidiennement devant une
stèle surmontée du buste de Victor Schœlcher (1804-1893).
Ce
grand artisan du décret d'abolition de l'esclavage en France en 1848
a donné son nom à une portion de la très longue avenue comprise
entre le rond point du CCF et au-delà du lycée français (ce
dernier situé avenue de l'OUA), en direction du pont du Djoué.
Toutefois,
le buste du grand homme n'était pas visible jusqu'à il y a peu,
masqué par une sorte de coffre en bois. Renseignements pris (car je
m'interrogeais sur les raisons d'un pareil « traitement »
à l'égard d'un défenseur de la cause des populations noires), le
coffrage avait en fait vocation à protéger le buste d'éventuels
dommages collatéraux liés au chantier voisin. A priori, ce dernier
étant arrêté (ou fini?), des personnes ont jugé bon de rendre le
buste de Victor Schœlcher à nouveau visible à tous.
La
stèle a été inaugurée le 27 avril 1948, à l'occasion de la
commémoration du centenaire du fameux décret cité plus haut. On
remarquera sur la plaque, dans l'orthographe du nom de Schœlcher,
l'inversion des lettres OE…
Autre lieu fréquenté qui présente
quelques nouveautés : la villa Monama, où j'avais mangé pour
la première fois le traditionnel saka-saka. L'entrée de
l'hôtel-bar-restaurant a été joliment redécorée.
À l'intérieur, les jardins sont
toujours aussi beaux. À ce moment de l'année, les roses de
porcelaine sont magnifiques.
Cette plante vivace tropicale, qui
peut atteindre 6 mètres de haut, est une espèce originaire de
Malaisie. Elle est comestible (en salades) mais comporte également
des vertus dépuratives, antibactériennes et désodorisantes.
La fleur, qui est absolument de
toute beauté, conjugue donc esthétique et bien-être. Une merveille
de la nature !
Enfin, l'art africain étant
particulièrement mis à l'honneur et en valeur à la Monama, les
sculptures en bois précieux (ébène, aloa) occupent une place de
choix. Têtes humaines, éléphants, girafes…
Jusqu'aux « ambassadeurs »
en forme d'hippopotames. Placés au niveau de la caisse à l'entrée
(ou à la sortie) de l'hôtel-bar-restaurant, les deux joyeuses
statuettes vous saluent d'un « bonjour » de bienvenue ou
d'un « au revoir et à bientôt ».
Au Congo, j'ai appris que
l'hippopotame était l'animal qui incarnait le mieux le personnel
politique et diplomatique ; je vous laisse deviner pourquoi !